Trois rapports, commandités en vue de notre future loi autonomie et vieillissement, ont été remis ce matin au Premier Ministre, ce seul fait témoignant de l’attention de notre Gouvernement à la cause de l’âge.
Ces rapports concernent principalement les deux premiers volets de la loi : Anticipation et Adaptation. Le troisième est « Accompagnement de la perte d’autonomie » et il s’appuiera sur le grand nombre de contributions engrangées lors du quinquennat précédent. Nous les utiliserons bien évidemment.
Ces rapports sont éminemment complémentaires et ils imposent -enfin !- une vision positive de l’âge et en particulier cette certitude : le vieillissement, la perte d’autonomie, nous y pouvons quelque chose. Collectivement et individuellement, c’est une nouvelle affirmation du « Yes, we can ! » d’Obama.
Le premier : anticipation et prévention constitue le moteur de notre projet de loi. Non, nous ne restons pas à regarder les courbes démographiques, à compter le nombre de grands vieillards en 2035 ou en 2050 ! Non, l’augmentation de l’espérance de vie où nous sommes dans le peloton de tête mondial, ne nous suffit pas. Nous voulons que grimpe en parallèle l’espérance de vie sans incapacité notable, dite « espérance de vie en bonne santé ».
Pour cela, les travaux issus de la recherche, la connaissance des facteurs de « mauvais vieillissement » rendent optimiste. Oui, la perte d’autonomie peut être retardée, dépistée tôt, alors qu’elle est réversible et longtemps palliée. Les progrès techniques et médicaux sont là, la volonté politique aussi. Yes, we really can.
Un exemple, un seul, issu du rapport de JP Aquino: le dépistage des « fragilités », ces petits signes de perte d’autonomie menaçante qui si on les reconnaît et si on les « répare » à temps autorisent à remonter dans le train de l’autonomie.
Deuxième rapport, celui de Luc Broussy : adaptation de la société au vieillissement et je dirais mieux encore : révolution de l’âge dans toutes ses composantes. Le fait que l’âge après la sortie de la vie professionnelle dure en moyenne 30 ans et concerne presque dès aujourd’hui 30% de la population bouscule TOUS les paradigmes auxquels nous nous étions habitués : logement, déplacements, urbanisme, fiscalité, famille, héritage, mariage, droits… Plus rien ne tient comme avant. Ce rapport extrêmement riche et portant des sujets plein d’avenir et d’opportunités pour nos entreprises, comme la « silver économie », l’économie liée à l’âge, sera mis en ligne sur le site du Premier Ministre et sur celui de mon Ministère, comme les deux autres.
Le troisième est celui de la députée Martine Pinville : il recense les initiatives positives dans différents pays. La révolution de l’âge est générale, du moins dans tous nos pays occidentaux (mais aussi au-delà), il était normal d’aller regarder par-delà les frontières.
Ce rapport souligne qu’aucun pays n’a de stratégie globale et c’est justement notre ambition de couvrir tout ce champ de l’avancée en âge et de sortir de cette vision négative qui ne fait de la longévité qu’une charge et un coût.
Pour cette ambition, je sais que la France sera regardée de près. Et je suis raisonnablement optimiste qu’elle sera considérée comme à l’avant-garde et, espérons-le, suivie.
Yes, once again, we can and we shall do it !