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Le loup Garraud

« Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup » disait la Grand-mère de Martine Aubry qui ne connaissait pourtant pas l’ump de 2012. Elle avait raison.

Le député du Libournais Jean-Paul Garraud, d’un naturel direct, vient d’exprimer tout ce qu’à l’ump on pense et on fait sans l’avouer depuis quelques semaines et sur lequel le Ministre Longuet avait déjà soulevé un coin de voile : la possibilité de discussion avec le Front National.

Les mathématiques éclairent décidément les prétendants ump aux législatives : l’un se retire, l’autre se découvre et la perspective de triangulaires devraient leur faire beaucoup d’émules.

Alain juppé se retire des législatives

Il y a des tas de manières de prendre une nouvelle inattendue. Aujourd’hui, c’est celle du retrait d’Alain Juppé de l’élection législative dans la circonscription dont je suis l’élue, « Bordeaux 2 rives ».

Eh bien, désormais, je ne tiendrai mon éventuelle notoriété qu’à mon travail et cela me plait assez. Reconnaissons-le, Alain Juppé a fait en 2007 beaucoup pour moi. Pour autant, il m’a toujours déplu d’être « la tombeuse d’Alain Juppé ». Heureusement, il n’y a pas de nom pour celle qui a porté jour après jour la très belle campagne de François Hollande et sa personnalité plus remarquable encore, obtenu pour lui des résultats que Bordeaux n’avait jamais connus et capables d’inciter son Maire à se retirer de l’élection.

Pourquoi l’a-t-il fait après s’être déclaré à répétition depuis fin 2008 ? Cela lui appartient. Il a en tout cas exprimé qu’il était désormais convaincu des bienfaits du non cumul des mandats. Le chemin, jusqu’à cette évidence, a été long.

En tout cas, une autre interrogation : pourquoi n’a-t-il trouvé parmi ses adjoints qui ont suppléé son absence au delà de ce que l’on aurait du attendre d’eux, un seul qu’il juge digne d’aller aux législatives et de prétendre à cette circonscription emblématique ?

Je n’en dirai pas davantage. C’est à chacun d’avoir son image de son Maire. C’est à moi de transformer l’essai déjà obtenu à Bordeaux et de faire, comme je l’avais prévu, une campagne indépendante de mon concurrent pour une nouvelle pratique politique et une autre politique.

Fière de François, fière de Bordeaux

Et fière de nous ! Je nous tapote cordialement l’épaule gauche pour nous encourager s’il en était besoin. Il n’en est pas besoin : les résultats de Bordeaux sont bons, tout simplement.

Historiques diraient certains. L’histoire ne s’écrit qu’après et nous attendrons la suite pour nous prononcer sur le sujet. De toutes manières, ce n’est pas l’histoire qui nous occupe mais les lendemains pour les Français.

Les chiffres : 57% à Bordeaux, 59% dans notre circonscription « Bordeaux2Rives ». Sept points pour celle-ci de plus que le score nationale, 5 points de plus que le résultat déjà remarquable qu’avait obtenu Ségolène Royal en 2007.

Bravo et merci les Bordelais de n’avoir cédé à aucune mauvaise sirène et d’avoir engagé Bordeaux dans l’élan qui permettra de redresser la France.

 

Jour de vote

A l’aube de ce jour de vote, assez clair à Bordeaux, malgré quelques gouttes qui tombent encore des toits, je pense aux Français. C’est une manière, à peine moins pompeuse de dire aussi : je pense à la France.

Nos affiches ont été massacrées dans la nuit. Celles de l’autre candidat aussi. Sur twitter, assesseurs et délégués, déposent un signe avant de se mettre en marche pour les bureaux de vote. La campagne a connu le meilleur et le pire. Sans doute notre pays est-il à l’égal.

Le meilleur, de lui seul je dirai un mot : la mobilisation militante, les sympathisants qui nous ont rejoints, l’accueil au pas de tant de portes, par tous les temps, l’attente qui quelquefois paraissait monter du sol comme une rumeur, l’attente de ce moment que nous partagerons ce soir.

Mais après, il s’agit de réussir. Je l’ai écrit souvent : cela ne peut se faire qu’avec le concours de tous les Français, percevant qu’aucun ne se sauvera seul, qu’il s’agit de renouer avec la perception de notre destin commun; qu’il s’agit, à tous les niveaux, de renouer avec ce patriotisme du quotidien qui fait que l’on fait au mieux et en pensant aux autres tout ce que l’on a à faire.

Bla-bla ? Mon père disait « les banalités ont force de loi ». Sans cette banalité-là, nous ne réussirons pas. Mais, autre banalité, je crois en l’exemple. Dans le brutal effondrement du pays en 40, l’appel d’un général inconnu, sous-secrétaire d’Etat à la guerre, a réveillé la France. Dans l’affaiblissement de la République dont nous avons eu jusqu’à la dernière minute le spectacle, j’espère, je pense et je crois, que la personnalité d’un autre, qui ne fut jamais même sous-secrétaire d’Etat (le titre a d’ailleurs disparu) nous redonnera l’envie d’être.

 

Honte

Retour de terrain. Il est 21h. Je trouve dans ma boite aux lettres, vierge à ce jour comme tout le quartier et l’immense majorité des quartiers de Bordeaux, de tout document de l’ump, un tract bleu-blanc-rouge, copie conforme au 1er regard, des documents du FN « Le 6 mai, je vote Nicolas Sarkozy ».

Ce tract, distribué pendant le temps de campagne officielle, où ne doit être distribué aucun document auquel un concurrent n’aurait pas le temps de répondre, est un document mensonger, voire diffamatoire, tout entier fait de proclamations (en bleu) et de dénonciations (en rouge).

Sous le titre « François Hollande veut augmenter l’immigration en France », cette affirmation  : « François Hollande veut la régularisation des clandestins »

N’y a-t-il pas 30 ooo régularisations en France chaque année ?  François Hollande a dit en toute clarté que toute régularisation se ferait au cas par cas (comme maintenant) mais selon des critères explicites et connus de tous  (contrairement à maintenant) et que le chiffre actuel ne serait pas dépassé

Qu’est-ce que cette vilennie de plus, après l’affirmation maintes fois répétée par les responsables ump que François Hollande voulait la régularisation MASSIVE des sans-papiers ? Les voilà devenus des « clandestins ». Honte à ces bas usages de la langue.

Les 8 exemples à l’encontre de François Hollande pourraient être cités. Tous sont des mensonges et des insinuations. J’en cite deux autres :

« François Hollande fait le choix du communautarisme »

« François Hollande veut démanteler notre industrie nucléaire ».

Dans la ville du numéro 2 du Gouvernement, chef de l’UMP locale, voilà, à 3 heures de la fin de toute distribution, le premier document distribué issu de ce parti ; ceci  est vrai aussi pour l’immense majorité des quartiers de Bordeaux (on m’en donne témoignage à chacune de mes visites de terrain) mais je ne peux exclure qu’un document, ça ou là, ait pu être distribué.

J’ai honte. Honte pour celui qui a validé ce tract. Honte pour celui qui a validé sa distribution.

Honte pour cette pratique de la politique. Honte pour la France et pour Bordeaux.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel