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Le détail

Nicolas Sarkozy concentre les dernières flèches de son maigre carquois sur le vote des étrangers proposé par François Hollande, comme avant lui par Mitterrand qui ne donna guère suite. Il omet constamment un détail : il s’agit du vote aux élections LOCALES  d’étrangers non communautaires résidant en France depuis au moins 5 ans.

Locales, Nicolas, LO-CA-LES. En clair : MU-NI-CI-PA-LES. Ce léger détail, peut-être serait-il bon de l’ajouter dans ce monument du mensonge politique qu’est le dernier tract de l’encore-Président-candidat, « 5 raisons de voter Nicolas Sarkozy ». Au véritometre, il s’agit bien de 5 mensonges brevetés. On a l’habitude. Et si le tract connait la même destination que les 6 millions de « Lettres » du même, poubelles et décharges vont connaitre un dur labeur.

Ce vote des étrangers signifie-t-il l’ouverture de nos villes aux hordes barbares ? Des pays -sans aucun doute retardés et déjà submergés- en ont-ils fait l’amère expérience ?

La réponse est OUI. On peut juger au premier moment de leur état. Je cite en 1er les Pays-Bas, dont le nom commun de Hollande m’est spécialement plaisant à l’oreille ; de même, son voisin, la Belgique. Un autre encore, connu pour son enviable PIB, ses coffre-forts bien remplis et sa fiscalité accueillante, le Luxembourg. A ma connaissance nulle horde n’est montée à l’assaut de ses banques, mais le danger demeure sans doute tapi dans un coin. La Suède est au bord de semblable précipice… Et d’autres pays européens qui, à quelques nuances près, ont ouvert cette possibilité et n’ont toujours pas conscience du danger qu’ils encourent.

Dans ces pays européens, majoritairement nordiques, comme dans le programme de François Hollande, ces étrangers ne sont pas éligibles. Autre détail qu’omet le collector que ce matin aux Capucins deux timides ump ont vaillamment tenté de glisser entre les mains des chalands du marché. Avant de battre en retraite devant les hordes de la gauche rassemblée qui distribuait à tout va.

L’effet Hollande

Exhortation à la croisssance de Mario Draghi, directeur de la BCE, « Agenda de la croissance » sorti hier de la poche d’Angela Merkel : l’effet Hollande se fait sentir avant même l’élection.

La confiance ne se décrête pas, elle se mérite. Et rapidement, nous en verrons les fruits.

Brève de camp’

Place Pey Berland à Bordeaux, 13 h. Je distribue entourée de jeunes militants le tract d’entre deux tours de François Hollande.

Engageante, je le tends avec ce seul mot :

– François !

Un électeur goguenard, sourire en coin, le prend en répondant :

– ça va de soi !

Beau slogan que ce « François, ça va de soi ». Je l’interroge

– Et Sarkozy ?

– C’est fini.

Comme Capri.

NON

La première qualité d’un homme d’Etat est de savoir dire « non ». C’est en réalité la première qualité de l’Homme tout court comme nous l’a appris Camus dans toute son oeuvre et d’abord dans « L’homme révolté ». On imagine ce qu’il écrirait aujourd’hui devant la dérive de l’ump et de ses leaders. « Combat », son journal, qui a disparu peu après lui nous manque bien.

C’était hier Juppé qui dans tous les médias déclarait qu’il y avait trop d’immigrés et qu’il faisait sienne l’engagement de Nicolas Sarkozy de diminuer de moitié les chiffres de l’immigration légale. Et ce, dès l’année qui vient s’il venait à être élu.

Sait-il ce que ça veut dire ? Bien sûr, il le sait mais « Paris vaut bien un reniement » (Henri IV disait « une messe »).

L’immigration légale, c’est quoi ? Le plus fort contingent est représenté par l’immigration économique et Sarkozy y souscrit. Tous les boulots que personne ne veut faire, ça, OK, il veut bien. Il la qualifie d’ « ‘immigration choisie ». Le plus modeste contingent correspond au droit d’asile, c’est à dire les immigrés accueillis parce qu’ils sont pourchassés, torturés, emprisonnés dans leur pays pour raisons politiques. Il n’est pas exclu, au point où nous en sommes qu’il le rabote un peu, mais cela ne saurait suffire.

Reste quoi ? Le regroupement familial. On ne peut diviser par deux l’immigration légale sans, pratiquement, l’interdire. Venir construire nos maisons, ramasser nos poubelles, balayer le métro où les parkings Vinci de Bordeaux, faire le ménage à 5 h du mat des bureaux de M Bouygues, d’accord, mais se marier, être rejoint pas ses enfants, mais, ma chère, vous ne l’imaginez quand même pas ?

Qu’ils aient au moins le courage de dire ce qu’il y a derrière leurs paroles ! D’expliquer que les enfants de ces travailleurs resteront dans un coin de sahel, non scolarisés, mal soignés ou pas soignés du tout ; que les femmes, leurs épouses, resteront où elles sont, recevant de maigres subsides pour nourrir ces enfants, lesquels verront leur père tous les 4 ans quand il aura les moyens de rentrer.

Je parlais tout à l’heure de « reniement ».  Quand il était de bon ton de faire le sage et le pondéré, Juppé écrivait « Le regroupement familial est un droit et l’Europe, compte tenu de sa démographie, a sans doute besoin d’apport de main d’oeuvre étrangère » ( « Le Monde », 1er octobre 99)

Le manque de courage me navre, la versatilité selon les opportunités politiques aussi.  On a le droit de penser presque n’importe quoi, d’avoir des opinions, mais qu’on les assume, qu’on explique, que les Français sachent et comprennent, qu’ils décident en sachant de quoi il est question.

Qu’on relise le petit opuscule de Camus « Misère de la Kabylie ». La Kabylie est, de beaucoup, moins misérable qu’elle ne le fut. Mais tant de territoires africains, de banlieues de villes, le sont encore. L’immigration n’est pas LA solution, loin de là, mais elle est une miette de chance pour ceux qui ont le courage de partir. Prenons nos responsabilités.

 

 

 

Le travail vrai

Le travail, le travail vrai,  c’est celui qui réunit, pas celui qu’on utilise pour diviser.

On n’est jamais si bien ensemble que quand on fait ensemble. Tout cela, dans son bunker élyséen, entouré de ses communicants et de la poignée de séides qui momentanément l’entourent, Nicolas Sarkozy n’en a aucune idée. Tout lui est permis. Il a rabaissé la laïcité en la qualifiant, laissant entendre qu’il y en avait une qui était négative, ringarde, délétère, opposée à la sienne, laquelle est à géométrie variable et à son seul service. Il y a aujourd’hui un mauvais travail, celui qu’on a perdu -et les 5 ans de son mandat n’y sont pas pour rien-, celui où l’on ne gagne pas assez, celui qui fait défiler dans les rues le 1er mai des milliers de personnes qui ne sont pas des « permanents syndicaux ».

Sarkozy méprise et humilie. Ce mépris, cette capacité d’humilier est l’universelle règle si l’on veut lever la révolte et le rejet. Pour ne l’avoir pas compris, entre autres raisons, le candidat sortant sera demain un candidat sorti.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel