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Logement : les chiffres sont têtus

Treize mille demandes de logement conventionné en 2011, 3 ans d’attente, et Bordeaux scotché autour de 15% de logement sociaux alors que le minimum légal est de 20%.

Ces chiffres résument la gravité du problème dans notre ville. S’y ajoute la mauvaise répartition de ces logements sociaux aggravant la ghettoisation croissante des quartiers.

Nous en parlerons ce soir à la maison cantonale de La Bastide avec Jean Yves le Bouillonec, responsable du pôle logement dans l’équipe de François Hollande.

Jean Yves fait partie de ces députés qui m’ont rendue fière, en arrivant à l’Assemblée, de faire partie de ces élus. D’une incroyable compétence, ne parlant jamais pour ne rien dire, gros travailleur, il n’est pas dans le groupe des stars de la politique. Et si c’était une preuve de grande qualité ?

Des lieux de culte pour tous

La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, dite loi sur la laïcité, « ne reconnait ne subventionne et ne salarie aucun culte ». Si l’on entend bien le mot « reconnaitre », saluons la perfection de la formulation.

Plus grande encore la perfection de « mais elle assure la liberté de conscience et garantit le libre éxercice des cultes ».

10 décembre 1905. Cent sept ans et pas une ride. Hollande a raison de vouloir en inscrire les termes dans la Constitution.

Cette perfection,  et justement parce qu’elle est telle, ouvre la porte à des développements. Rien n’interdit à cet Etat séparé de l’Eglise et des églises de mettre à leur disposition des lieux de culte afin d’en garantir le libre exercice.

Le drame pascal de Stains me sert d’autorisation pour exprimer ce dont l’expérience bordelaise depuis un certain nombre d’années m’a convaincue : la nécessité de lieux de culte qui ne soient ni improvisés, ni sources de tensions de voisinage, moins encore de dangers pour ceux qui les fréquentent.

Cette conviction vient en compléter une autre, d’un tout autre ordre on en conviendra, et que j’ai à plusieurs reprises exprimée dans ce blog : si Dieu existe, c’est sûr qu’il est unique. Je le vois mal le disputer avec un de ses collègues pour le bénéfice d’un bout de terrain ici ou là, ou tout autre sujet concernant les choses de ce bas monde.

Aristide Briand devait bien être de mon avis et rien dans sa loi n’empêche les communes de mettre à disposition des religions qui n’en ont pas, des lieux qu’ils pourront utiliser pour leur culte. Des lieux indépendants des centres commerciaux (les Bordelais du Grand Parc suivront mon regard), non attenants à des habitations privées denses (ce sont cette fois les Bastidiens qui me comprennent), suffisamment spacieux et répondant à toutes les normes de sécurité nécessaires.

Rien à ma connaissance n’interdit à nos grandes religions d’éxercer leur culte dans un lieu qui ne leur soit pas exclusivement dédié. Toutes prônent la suprématie des biens de l’esprit (au sens le plus large de ce beau mot) sur les biens matériels et nul de leurs fidèles n’a besoin de décors fastueux pour prier. Mais d’un décor paisible, décent, digne, propice au rassemblement comme au recueillement, si.

Autre preuve de la bénévolence du Dieu qui « anime » (sens étymologique) ces religions : pour l’essentiel, leur jour de grande prière n’est pas le même : vendredi pour les musulmans, samedi pour les juifs, dimanche pour les chrétiens. Voilà un argument supplémentaire pour la deuxième des convictions exposées en début de ce billet : un Dieu si prévoyant ne peut être qu’unique.

Il y a bien quelques jours de grandes fêtes où les offices risqueront de se superposer. Comme à la nourriture des oiseaux du ciel, l’intelligence (qui est une des parts de divin dont l’homme peut se targuer) y pourvoira.

Il en faudra en effet pour organiser, apaiser, expliquer, faire comprendre. Mais cela me parait fondamentalement possible et propre à aider à se connaitre et à se comprendre. Tout vaut mieux que des planchers qui s’effondrent sur des fillettes exprimant leur foi en chantant, qu’installer la tension dans des quartiers, condamner à des lieux sinistres l’exercice de la spiritualité et tant d’autres aléas qui font douter de tout, même de l’humain.

 

Merle teigneux

Je viens de m’abonner à un « twitto » pour le plaisir de son pseudo : « merle teigneux » . Voilà qui fleure bon le scoutisme d’antan. Plus encore qui me rapproche de tous ses congénères dans mon jardin, trouant de leur bec jaune les colonnes de graines mises obligeamment à la disposition de toute la gente volante, piquant le sol, dialoguant et disputant comme débatteurs politique à la télé.

Mon jardin, lui encore, dont paradoxalement la « campagne » me tient presque constamment éloignée alors qu’il était un invité régulier du blog et moi une invitée permanente de ses multiples tâches, dont on sait qu’entre autres bienfaits elles retardent la maladie qui s’appelle du nom de ce médecin prénommé Aloïs. Le jardin est en mauvais état, moi de mauvaise humeur, Hollande a raison  : le changement est urgent.

J’ai à vrai dire un autre grief à moi même : ce new blog, relooké campagne, ne fonctionne pas comme son grand frère et chacun sait que l’écriture ne coule de source que si elle coule avec plaisir. C’est pour cela que la plume gratte délicieusement sur le papier, que les ordinateurs doivent être beaux et leur clavier faire un petit bruit agréable sous les doigts. Pour cela aussi que quand une phrase vient, elle doit s’inscrire sur l’écran sans intermédiaires désobligeants qui en font perdre ces bribes qui faisaient d’elle une phrase dont on ne pouvait rien changer sans l’abîmer. Un de mes commentateurs/contempteurs a saisi ce désagrément dans le billet précédent. Au moins comprendra-t-il j’espère que je fais effort pour m’accoutumer à mon nouveau cahier. La merlesse est teigneuse plus encore que le merle.

Un club très fermé

Au plus fort de la Fatouah qui a condamné Salman Rushdie à mort pour avoir écrit « Les versets sataniques », un groupe d’honorables parlementaires britanniques a créé un club de ceux qui avaient dépassé la page 12 de ce gros volume. Signalons tout de suite qu’il est encore temps de s’y inscrire et qu’on y recevra bon accueil car il n’y eut jamais ni précipitation, ni excès d’affluence à le rejoindre.

Forte de cet antécédent, j’ai proposé sur les réseaux sociaux de former un groupe de ceux qui auront lu in extenso et jusqu’à la dernière ligne les 33 pages de la Lettre de Sarkozy, qui sert à la fois de programme et de bilan à sa campagne.

Là, comme auprès des parlementaires londoniens, n’hésitez pas à rejoindre les valeureux lecteurs qui se seront dénoncés. Pénurie est pour l’instant marraine de ce groupe beaucoup plus que pléthore.

C’est pourtant un exercice intéressant. Fautes d’orthographe, verbosité, répétitions, abus du « je », font à tout correcteur de dissertation en classe de 3ème un corpus d’annotations capable d’en remplir marges, pieds et hauts de pages.

Je comptais sur les Ministres pour s’extasier, soutenir, émailler de leur propre rhétorique, ce beau texte. En vain jusqu’à cette heure. Tous se sont précipités pour dénoncer le programme de Hollande, son coût, son danger, voire son péril et le dernier billet du blog de notre premier édile mérite à ce propos signalement. Très bel exemple d’un exercice de commande sur lequel on traine à chaque ligne. Gageons qu’il sera promptement complété d’un panégyrique dicté par le cœur sur la lettre du présidentiel sortant.

Mais peut-être, lui non plus, n’en a-t-il pas encore achevé la lecture.

Député(e) cet été : chic, pas de vacances !

Que des bonnes nouvelles pour les député(e)s de gauche cet été : ils entreront aussitôt dans le vif du sujet, c’est à dire la discussion et le vote des lois qui vont tout de suite améliorer la vie des Français.

Deux conditions, j’en conviens, mais justement elles dépendent de ces mêmes Français et de leur vote : que François Hollande soit élu et que les élections législatives lui donnent une majorité et lui permettent de constituer un gouvernement assorti. Mais au moins, dans ce cas, l’agenda est aussi clair que le programme.

Juin : les journées sont longues et les nuits claires, ça tombe bien ! Le prix de l’essence sera tout de suite bloqué pour 3 mois et l’allocation de rentrée scolaire revalorisée de 25%. Ce qui permettra à beaucoup à la fois de partir en vacances et de ne pas voir la rentrée avec trop de crainte.

Ceux qui ont leurs 41,5 ans d’annuités et atteignent 60 ans pourront aussitôt partir en retraite. Ce sont ceux qui donc commencé à travailler tôt et qui ont majoritairement un travail pénible. Justice leur sera donc faite immédiatement.

Ces mesures n’imposent pas un vote au Parlement, lequel pour autant ne restera pas en sommeil en juin, puisque le Sénat majoritaire continuera à travailler et je tiens de la bouche de son Président Jean Pierre Bel aujourd’hui même qu’il sera très concrêtement à l’oeuvre pour préparer le terrain aux députés.

Juillet donc : il s’agira de préparer très rapidement la rentrée des classes en annulant les fermetures de classes discutables, en créant 2000 postes d’assistants d’éducation pour la prévention des violences dans les zones difficiles. Des mesures d’urgence seront prises pour la formation des 14000 nouveaux titulaires pour qu’ils soient concrêtement préparés à leur entrée dans les classes.

Education toujours. Nous préparerons à l’Assemblée le projet de loi de programmation et d’orientation pour l’Education nationale et l’Enseignement supérieur. Objectif : la réduction radicale du nombre de ceux qui sortent du système scolaire sans diplôme.

Tout de suite après : convocation d’une session extraordinaire du Parlement pour une loi de programmation inscrivant l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire avec 4 enveloppes prioritaires (c’est à dire non réduites) : Education, sécurité, justice, hôpital.

Jusqu’au 4 aout, la réforme fiscale. La date tombe bien : c’est celle de l’abolition des privilèges. La redistribution et l’égalité devant l’impôt, c’est à dire la progressivité en fonction des revenus, seront au menu, de jour comme de nuit et je crois que nous aurons à cœur de voter quelque chose d’emblématique dans cette fameuse nuit du 4 aout.

Une légère récréation se dessine après cette date mais dès septembre, retour sur les bancs pour la loi de sécurité bancaire, avec -entre beaucoup d’autres mesures- la réduction de la fiscalité sur les PME, la création de la banque publique d’investissement pour la création d’entreprises et l’interdiction des activités de nos banques dans les paradis fiscaux.

Septembre encore loi de développement économique avec la pénalisation des licenciements boursiers, les contrats de relocalisation,  l’introduction d’une notation sociale des entreprises et le reversement des aides en cas de délocalisation sauvage.

Quoi ? Rien sur l’étiquetage de la viande halal, ni sur le permis de conduire. Non, ça c’est le programme de Sarkozy pour sauver la République. Chacun sa conception.

Un bel été, quoi.

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel