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Vivement Hollande !

C’est chaque année la même histoire ; on nous pique une heure de printemps, toute fraiche et bleue tendre comme ce matin, pour nous rendre fin octobre une heure d’automne, déjà grisounette et cafardeuse.

Le genre de truc qui sent fort les transferts de l’Etat aux collectivités : je te donne des compétences en pleine croissance, du genre APA ou APH et je te les paye en euros dévalués d’après crise. Même logique.

Eh bien, avec Hollande, ce sera le contraire : on vous piquera une heure d’automne pour vous rendre une heure toute neuve à l’orée d’avril !

J’ai même tenté auprès de lui une démarche pour que les jours commencent de raccourcir le 21 juillet au lieu du 21 juin. Ce n’était pas vraiment déraisonnable et le moral des Français en aurait été meilleur. Mais François a raison : on ne pourra pas tout faire d’un seul coup.

Ce sera pour le 2ème mandat.

Démocratie bordelaise

Tout interview d’un édile municipal de la majorité doit être validé par le service de presse de la Mairie. C’est ce que nous apprend ce matin le journal Sud Ouest dans sa rubrique « tire-bouchon ».

Le sourire qui va avec cette rubrique est un peu jaune dans le cas précis. Voilà qui a un délicieux parfum totalitaire. Normal, me direz-vous après près de 70 ans d’un pouvoir de droite dans la ville. En tout cas, dangereux.

Je ne m’expliquais guère qu’aucun de nos adjoints qui ont un blog ou qui s’expriment sur facebook ne prennent jamais position sur une quelconque prestation gouvernementale -dont le fameux discours de Bordeaux de Nicolas Sarkozy- . Sans doute ont-ils la consigne de demeurer dans le lénifiant s’ils ne veulent pas avoir à présenter leur copie au maître; la percutante question « Aimez-vous les puits d’amour ? » au moment le plus aigu de la campagne présidentielle en étant l’exemple le plus démonstratif..

Comment cet écho de la censure municipale nous est-il parvenu ? Par un mail imprudent de l’adjoint Hugues Martin, courroucé qu’un de ses collègues ait exprimé que Juppé collait parfaitement à Sarkozy. Ce n’est pourtant que traduire les mots mêmes du Maire à l’issue du discours de Bordeaux « .

Je discutais hier sur le terrain du cumul des mandats et nous tombions d’accord avec une électrice de droite ouverte au débat que le cumul dans le temps était aussi néfaste que le cumul dans une même période; les deux pour autant me paraissant fâcheux s’il s’agit de gros mandats.

C’est immanquable : l’habitude du pouvoir est comme l’addiction : elle impose des doses toujours croissantes. Et s’il y a des syndromes de sevrage, il n’y a d’autre antidote que le vote.

Après

Mais est-ce que Sarkozy ne se rend pas compte que chacune des mesures qu’il vient d’annoncer l’accuse ainsi que son Gouvernement et renforce nos questions ?

Le tueur est mort. Hommage aux hommes qui ont risqué leur vie des heures durant pour que ce criminel soit mis hors de possibilité de nuire. Nicolas Sarkozy, après quelques phrases très décentes, vient d’annoncer des mesures qui ne peuvent relever que d’un vote parlementaire ; mais plus encore qui -si elles sont appropriées- auraient dû être mises en oeuvre au début et non à la fin de son quinquennat.

Des mesures anti-terroristes qui ne font aussi qu’alourdir nos questions : pourquoi un homme, multi-récidiviste, connu pour deux voyages en Afghanistan dans les zones de formation des djihadistes, n’a-t-il pas vu seulement son domicile contrôlé pour savoir s’il détenait des armes ?

Pourquoi cet homme répondant aux critères de sanctions pénales annoncés aujourd’hui (consultation régulière des sites faisant l’apologie du terrorisme, voyages en zones de formation à ce mode de guerre) n’a-t-il pas au moins été soumis à des perquisitions et à des contrôles réguliers ?

Pourquoi, alors que nous savions notre pays en état d’alerte et sous la menace d’actions violentes ?

Une autre annonce choque encore plus gravement de la part de celui qui a engorgé les prisons jusqu’au record historique de 66 445 détenus et qui propose de construire 30 000 places supplémentaires: « Nos prisons ne doivent pas être le lieu de propagation d’idées subversives ». Mais tous les rapports sur la détention ne vont-ils pas dans le même sens ? La prison est en effet l’école de la récidive et le lieu électif de l’endoctrinement à toutes les formes de révolte. La question n’est-elle pas de diminuer le nombre de détenus au profit de peines alternatives ?

Et enfin, n’a-t-il pas oublié le plus grave peut-être des motifs de sanctions, pénales ou pas : la division permanente des Français, la désignation de boucs émissaires, l’utilisation de mots dont on sait qu’il peuvent servir de chiffons rouges, l’utilisation des peurs, voire des haines souterraines ?

Je me suis tue jusqu’à la clôture de ce drame. L’heure est aujourd’hui aux interrogations.

Et sans doute aux réponses.

Après Toulouse

« Nous voulons répondre à la haine par la proximité. Nous voulons répondre à la haine par la cohésion. Nous voulons montrer où nous en sommes. La France est un pays en deuil. Nous pensons à tous ceux qui sont en deuil, à tous ceux qui ont perdu un enfant, un proche.

Il y aura un avant et un après le 19 mars. Et après ce jour, Nous ne pourrons plus jamais nous permettre d’estimer que nos opinions, nos postures, nos paroles sont sans signification. (…) Nous devons être armés par cette conscience, pour défendre cette société libre et ouverte que nous aimons tant. (…)

Nous nous trouvons devant un choix. Nous ne pouvons pas faire revenir ce qui est perdu. Mais nous pouvons nous décider ce que cela signifiera pour notre société et pour chacun d’entre nous. Nous pouvons nous décider que désormais, plus que jamais, personne ne sera seul. Nous pouvons décider que nous vivrons véritablement, profondément ensemble. Nous pouvons décider que nos lois, nos choix, nos exigences ne seront pas modifiées

Chacun de nous a à prendre cette décision, personnellement, au profond de sa conscience. Vous, moi, ensemble, tous les jours, nous aurons à nous acquitter d’un devoir. Ce devoir, nous devrons l’accomplir lorsque nous serons ensemble pour dîner, chez nous, à la cantine, dans nos associations, hommes et femmes, à la campagne comme en ville.

Nous voulons une France dans laquelle nous vivions ensemble dans une communauté où nous avons la liberté d’avoir des opinions et de les exprimer. Où nous considérons chacune de nos différences comme une chance. Dans laquelle la liberté est plus forte que la peur¨.

J’ai changé la date, j’ai changé le nom du pays, rien d’autre. Voilà ce que j’aurais aimé entendre, ce que j’aurais voulu dire moi même, hier au sortir de la synagogue de Bordeaux, aujourd’hui place de la République.

Ces paroles, je les ai déjà citées. Elles sont celles du Prince héritier Haakon de Norvège au lendemain de l’abominable tuerie d’Oslo, perpétrée par ce criminel fou Anders Behring Breivik.

Relisons ses paroles et ayons conscience, plus que jamais dans ce temps d’élections présidentielles di devoir qui est le nôtre.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel