Les candidats de gauche face aux Ministres appellent à des règles d’équité entre les candidats
A mon initiative , 20 candidats soutenus par le Parti socialiste, dont 3 députés sortants, qui se trouveront en face de Ministres en exercice aux prochaines législatives saisissent la Commission des comptes de campagne (CNCCFP) et le CSA :
- pour demander leur vigilance quant à l’utilisation des moyens de l’Etat à des fins électorales et la nécessité d’une imputation aux comptes de campagne ;
- pour qu’un équilibre de temps de parole leur soit attribué quand les propos des ministres dépassent à l’évidence le cadre de leur fonction ou sont relatifs au territoire où ils seront candidats ;
- pour que des règles soient édictées dès à présent afin de garantir l’équité entre les candidats et le caractère démocratique de l’élection.
A titre de comparaison, le Président Accoyer a adressé aux Députés sortants un courrier afin qu’ils imputent une part du salaire de leurs collaborateurs sur leur compte de campagne afin d’établir l’équité entre les candidats. Ne faut-il envisager qu’une telle imputation concerne également les collaborateurs des Ministres ou des Maires ?
Lire le courrier adressée à la CNCCFP
L’oeuf de Colomb de Sarkozy
La taxe Tobin, nouvel oeuf de Colomb de Nicolas Sarkozy pour occuper la galerie et diviser l’Europe, n’est pas tout à fait pondue du jour.
Outre sa longue histoire avec la gauche, reprise récemment par le Sénat dans le cadre du projet de budget 2012, son principe a été voté à l’Assemblée nationale… Il y a 11 ans !
C’est aujourd’hui Henri Emmanuelli, alors Président de la Commission des finances qui le rappelle dans le journal Sud Ouest. Et la taxe figure en bonne place dans le code général des impôts.
Reconnaissons que celui qui était alors futur Président de la République n’a jamais brillé, tout le temps qu’il a été député, par sa présence à l’Assemblée où il ne faisait que des « apparitions ». La Grande Armée de ses collaborateurs aurait pu rappeler ce vote à son bon souvenir, lui évitant ainsi la remise à l’ordre d’Emmanuelli.
Juppé, lui, s’est rallié comme à tout le reste, TVA sociale comprise. « Il n’y a que les ânes qui ne changent pas d’avis ». Il faut croire qu’ils sont peu nombreux au plus haut niveau de l’Etat.
Demain la veille
48 heures « hors service ». Aussi drôle que cela puisse paraître, c’est presque long, tellement mon habituelle immersion dans l’actualité est forte, légitimement forte dans la période et dans mon job actuels. Une cloche tinte au loin, au moment précis où j’écris ces mots. Il n’y a pas que dans la nature que l’homme vit dans une forêt de symboles.
Symboles justement. Jour sans plus d’intérêt que la veille ni le lendemain, mais demain je vais verser dans une année de plus, dont on sait à mon âge qu’elle est d’abord une année de moins. Année importante puisqu’elle est pour les médecins hospitaliers « l’année où sonne la retraite » comme dirait Carmen, dans un opéra du même nom.
Année importante puisqu’elle va me priver d’une liberté qui m’a gardée éloignée de l’état de dépendance de tout candidat à la veille d’une élection. Reçue, collée (=élue, battue), me disais-je jusqu’alors, le lendemain matin, je serai à l’hôpital et au bout d’une heure, l’importance de ce qui s’y noue m’aura sorti le nez de cette tension électorale qui est, reconnaissons-le, extraordinairement forte.
L’enjeu de cette année n’est pas le mien et je le sais, même si j’ai conscience d’en être un atome pas totalement négligeable. Je commence à découvrir dans les médias ce psychodrame qui ressemble à ce qui entoure la bourse et les marchés. Hollande dit un mot (ou même ne le dit pas), les chiens d’abois de l’ump sautent dessus, la meute est lancée, les ouvriers sont à l’oeuvre pour fissurer l’image de notre candidat.
Je disais « un atome pas totalement négligeable » : ceci bien sûr, non pas dû à ma seule force, mais aux titres multiples de mon concurrent. Il y a des moments où, j’ose le dire, j’ai envie de rentrer dans mon trou en face de sa double formidable machine, municipale et ministérielle. Il y en a d’autres, où je me sens comme les chats en face d’un adversaire plus fort, mon poil se gonfle, je me sens non seulement prête, mais la plus forte. Et on remarquera que les chats sont rarement mis à terre.
C’était le cas tout à l’heure, lisant que Juppé avait dit dans je ne sais quelle radio* de je ne sais quel pays étranger (ce qui est fondamentalement une faute) que « le candidat socialiste n’avait pas le début d’une idée ». Et lui ? En a-t-il démontré la moindre, avec ses critiques pincées des mois précédant son accession au Ministère tant attendu, ou depuis alors que Sarkozy impose ce qu’il a autrefois condamné du bout des lèvres, comme la TVA sociale ?
C’est pas ma faute, j’aime le courage, la constance, tous ces trucs pas possibles, pas « sexy » pour un sou mais qui sont seuls capables de sortir du trou, les autres comme soi-même, aujourd’hui plus que jamais.
- il s’agit d’une radio portugaise et on sait qu’il n’est pas de mise pour un Ministre de s’exprimer à l’étranger sur les affaires intérieures de la France, moins encore sur une campagne électorale
Des voeux comme autrefois
Bon, je sais, ça fait ringard et ça prend du temps, mais je reste fidèle aux voeux écrits à la main, comme qui dirait élevés sous la mère ..
Pour tout vous dire, j’aime assez les voeux, manière de faire signe à qui on ne le fait jamais, de montrer à qui est seul qu’il n’est pas seul à être seul, à qui est vieux et rangé des voitures, qu’il n’est pas tout à fait oublié, bref, tout un tas de bons trucs en quelques mots et une image qu’on a choisie exprès pour qu’elle raconte le dessous de l’histoire.