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Les trois font plus que la paire

Reconnaissons-le : nos moyens de communication et d’échange sur internet se font un peu concurrence. Blogs, facebook, twitter, google+, d’autres, il n’y a si on n’y prend garde motif à avaler beaucoup de temps.

Concurrents, mais aussi compléments. Pour ma part je découvre en les utilisant qu’ils ne correspondents ni tout à fait au même mode d’échanges, ni aux mêmes phrases, ni aux mêmes mots.

Twitter, le plus rapide, le plus décontracté. Le plus « fun » aussi et on y trouve des perles de langage, d’humour, des trouvailles qui sonnent comme autant de titres de pamphlets. Mais il a aussi son côté archi-sérieux en donnant en un instant, pour peu que l’on ait bien choisi ses abonnements, accès à des infos, à des articles de journaux que l’on n’aurait jamais trouvés autrement.

Facebook pour les échanges de la longueur d’un ou deux paragraphes. Rapide aussi : on peut n’y écrire, comme pour twitter, qu’une seule phrase de moins de 140 signes. Mais le plus souvent on s’étend un peu. Si une seule idée est bienvenue, il est aussi bienvenue d’y ajouter quelques détails ou l’expression d’un mouvement d’humeur. L’énorme avantage : le débat qui s’engage dans les commentaires. De manière surprenante souvent : un post qui vous tenait à coeur ne reçoit en retour que le silence. Une remarque que l’on trouvait anodine et que l’on avait hésité à écrire, une photo déchaine un torrent de passions ou simplement de réactions positives ou négatives.

Le blog : à utiliser les deux autres (en plus de Google), mon blog s’est allégé des petites remarques et des brèves. Du moins, de la plupart. Les billets quotidiens, voire pluri-quotidiens sont le plus souvent tri-hebdomadaires. Les récits en live ont été abandonnés au profit des « LT » de twitter.

Au total ? Eh bien, bien sûr, j’aimerais que nous retrouvions sur les trois, que nous conversions sur ces trois tons, à ces trois niveaux de langage. Tous les trois en tous cas sont de l’info à laquelle on peut quelque chose. Une liberté de dire et de recevoir qui relativise l’impact des grands médias, non pour le diminuer mais pour l’accompagner, le mettre en perspective, montrer que rien n’est jamais anodin ni totalement objectif mais expriment le prisme d’une vision.

Les trois font plus que la paire. Ils sont quelques uns des multiples visages de la vérité.

Roms : le devoir de rompre l’opprobre

Deuxième épisode de l’évacuation du squat de la Bastide. Il concerne la portion centrale du squat sous les hangars SNCF dont les toitures menaçaient de finir de s’effondrer.

Le déluge de pluie qui s’est abattu au même moment a amené à abriter les délogés dans le gymnase voisin. L’enjeu pour nous est maintenant d’être vigilants sur ce qui sera proposé : nouveau terrain ou logements, accès à l’eau et à l’électricité, accès des enfants à l’école.

Nous devons tous mesurer ce qui est en jeu. Les Roms sont depuis des décennies victimes de discriminations graves -d’abord dans leurs pays d’origine- qui leur ont interdit une vie décente et l’intégration dans la société. Nous devons tout faire pour que ceci s’arrête.

Cela ne sera pas en un jour. Mais une chose est certaine : les jeunes et les enfants sont tous intégrables. Nous devons leur en donner la possibilité et la chance. C’est une obligation humaine.

Beaucoup d’adultes le sont aussi si ils ont un accès à l’emploi. Ce n’est malheureusement pas la denrée la plus fréquente dans notre pays mais travailler, gagner de quoi subsister est la condition d’une vie qui ne soit pas faite de mendicité ou de délits que nous commettrions aussi si nous n’avions aucun autre moyen de survivre. Les Roms sont travailleurs, actifs. Ne leur faisons pas ce que nous ne voudrions pas que l’on nous fasse. C’est ce principe simple qui constitue la seule règle d’or qui vaille.

Remarquons enfin -et regrettons- que cette évacuation ait eu lieu le jour où nous apprenons qu’une rame de tramway a servi à évacuer un squat de la région parisienne. Le souvenir de wagons réservés à ce type d’usage glace le coeur. Comment cela a-t-il été possible ?

Pourquoi nous ne voterons pas la « Règle d’or »

Eh bien, parce que c’est, à plusieurs niveaux, une supercherie. Et, plus gravement encore, parce que c’est la démission de la politique.

Supercherie d’abord dans le choix de l‘expression. La règle d’or a un passé, intemporel, inscrit jusque dans l’inconscient des peuples. La règle d’or, dans toutes les religions et les philosophies dont elle constitue une base universelle, correspond à la règle « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse ». L’expression n’a pas été choisie pas hasard, mais très clairement pour faire passer pour de l’or et de la morale, ce qui n’est qu’un vil caillou.

Supercherie dans la réalité de la vie politique. Une « règle d’or » était déjà présente dans le programme de Nicolas Sarkozy de 2007. Elle ne correspondait pas vraiment à la version actuelle, mais qu’importe : pendant plus de 4 ans, rien n’a été fait en ce sens et c’est quelques mois avant les présidentielles et un assez probable changement d’équipe qu’une illumination atteint le cerveau sarkozien.

Car il s’agit bien d’une illumination : l’inverse absolu de ce qu’il a mis en pratique pendant toute la durée de son mandat, comme pendant les six années de pouvoir de la droite qui l’ont précédé, creusant ainsi le déficit public et la dette bien au delà des seuls effets de la crise. Je rappelle que le Conseil d’Etat a établi que l’augmentation de la dette depuis 2007 relevait pour deux tiers de la gestion sarkozienne et pour un tiers seulement de la crise. Autre petit rappel : la dette publique était de 52,9% du PIB quand la gauche a quitté le pouvoir, elle approche aujourd’hui les 85% du PIB, soit la modeste somme de 1650 milliards d’euros. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » : on est assez loin de la version biblique de la Règle !

De quoi s’agit-il concrètement ? D’inscrire dans le marbre de la constitution l’interdiction de dépasser un niveau d’endettement supérieur à 3% du PIB. Au demeurant cette règle existe déjà depuis 2004 dans les traités européens signés par la France. Avec le succès que l’on sait.

Je donne la parole à un « expert » « Ce sera extrèmement compliqué (…) et ne consisterait qu’à se faire plaisir. On expliquera à la première crise grave que des circonstances exceptionnelles font qu’il n’y a plus d’autre moyen que de violer la constitution. » Cet homme qui ne « croyait pas trop » a été depuis lors converti : il a accédé au poste de Numéro 2 de l’Etat.

Les experts, les vrais, sont encore plus pessimistes : ils comprennent que cette règle d’or reviendrait à interdire toute politique de relance par l’investissement public, voire même tout soutien de la croissance et du pouvoir d’achat. Là est le piège : interdire tout choix politique à la prochaine majorité. Car cette règle, si un « Congrès » , réunissant les deux chambres, venait à la voter comme c’est de règle pour une modification constitutionnelle ne pourrait s’appliquer qu’en 2014. Voilà le prochain gouvernement bras liés au motif de donner dans l’esprit des Français un certificat de bonne moralité à Nicolas Sarkozy.

Le fond du problème est d’une extrème gravité : la « Règle d’or » signe la démission définitive de la politique. Ce n’est pas le Parlement, ni même le Président, qui choisiront s’ils doivent prioriser le budget de la Santé ou de l’Education, s’engager dans une relance, soutenir le pouvoir d’achat des ménages pour assumer le transfert du nucléaire vers les énergies renouvelables (ce qui ne pourra se faire sans augmentation du coût de l’énergie, investir dans l’innovation et la recherche… Ce sont les juges du Conseil constitutionnel qui trancheront et qui raboteront autant que nécessaire les budgets en cause. Voter la « Règle d’or » c’est pour un acteur politique se faire harakiri et renoncer aux marges de pouvoir qui sont les siennes.

Point n’est question aujourd’hui de tout promettre, non plus que de ne pas ramener les déficits dans les clous européens : nous savons qu’il va falloir prioriser, choisir, accepter d’attendre dans beaucoup de domaines, mais la direction, la décision entre le couple rigueur/récession ou le triplé contrôle des dépenses/augmentation des recettes/relance partielle, ce sont les politiques que nous aurons élus dans moins d’un an qui doivent le faire !

Evacuation partielle du squat de la Bastide : une étape, pas une solution

La portion Queyries du squat de Roms de la Bastide est, ce matin, en cours d’évacuation à la demande de la CUB, propriétaire des lieux, et de la Mairie de Bordeaux.

Cette évacuation a été décidée en raison de l’état sanitaire, principalement de la présence d’amiante en grande quantité sous forme de plaques utilisées comme toitures, mais aussi de la présence de très nombreux rats. De plus, les minuscules habitations bricolées par les occupants ne permettent aucune condition sanitaire acceptable.

L’évacuation se passe sans violence sinon la violence inhérente à l’acte même de déloger une population dans la misère comprenant des âgés et des enfants

Treize personnes ont choisi un retour volontaire avec des enfants qui, de facto, ne seront donc pas scolarisés ; 11 ont subi un retour contraint du fait de vols ou de travail illégal pour 2 d’entre elles. Les autres –une vingtaine – vont être relogées pour une nuit dans l’attente de l’ouverture d’une MOUS et nous l’espérons d’une solution plus durable. Le problème de la scolarisation des enfants reste non résolu, ce qui est particulièrement problématique à quelques jours de la rentrée.

Des mesures d’accompagnement de l’évacuation ont été prises par la CUB : présence de camions permettant de déplacer et d’entreposer les quelques biens des personnes. On déplore cependant le fait que « Médecins du Monde » n’ait pas été autorisé à pénétrer sur le site et n’ait pas été prévenu à l’avance. Cet accompagnement ne peut éviter le caractère poignant de ce moment : un vieux monsieur sur son vélo tiré par un chien pour pouvoir avancer, une toute petite fille essayant de le suivre, elle aussi sur un vélo, une caravane tirée à bras d’homme pour rejoindre un autre squat…

Il faut souhaiter que cette évacuation motivée et accompagnée ne soit qu’une étape dans une prise en charge pluridisciplinaire dont nous soulignons une fois encore les conditions : accès à l’emploi et à la formation, présence de traducteurs et de médiateurs, scolarisation des enfants….

En direct de la Rochelle 2011 : bravo, les jeunes !

Laurianne Deniaud, avec beaucoup de force et de gaieté, demandait tout à l’heure « à 577 jeunes talents de se lever en vue des désignations aux élections législatives ». Hourrah serrés, bien sûr, de la part des Jeunes Socialistes dont elle est la Présidente.

Je suis totalement d’accord à une large ouverture de la vie politique aux jeunes. A une condition cependant : la limitation du nombre de mandats dans le temps. Sinon, ils apprendront à ne faire que cela et ils ne sauront faire que cela.

Le renouvellement de la vie politique n’est pas -ou pas seulement- le renouvellement des générations. Celui-ci est une évidence. C’est une ouverture à tous les métiers, toutes les couches sociales, tous les horizons. On peut renouveler avec des menuisiers quinquagénaires, des handicapés (presque totalement absents), des entrepreneurEs, des ultra-marins (méditerranée comprise), des immigrées asiatiques..

Liste non close, comme doit être la politique

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel