m

Rôle du groupe Accor dans l’affaire DSK : l’interrogation demeure

Cris d’orfraies des services de sécurité du groupe Accor « Prétendre que l’on aurait, depuis Paris, influencé la police new yorkaise, c’est du délire ! ».

Les mots sont importants. La question n’est pas d’avoir « influencé » la police américaine, qui en effet à peu à faire de l’avis du chef de la sécurité d’Accor. L’interrogation porte sur les contacts pris par le Sofitel pendant l’heure qui a séparé les faits reprochés à DSK et l’appel de la police.

Il doit être tout à fait aisé de connaître la nature des appels téléphoniques et leur direction. Pourquoi ne pas simplement proposer qu’ils soient examinés ?

Le bon sens, le souci de la clarté doivent prévaloir sur les protestations et les cris d’indignation. Nous savons qu’il y a peu de chance de savoir avant 20 ans toute la vérité de cette affaire, mais nous n’avons aucune envie de nous y résoudre sans exprimer au moins que, si on le voulait, il serait possible de l’obtenir.

En liberté

Début mai, quelques jours à peine avant l’électrochoc DSK, j’ai contacté François Hollande pour lui exprimer que je souhaitais contribuer à sa campagne et à son travail dans les quelques domaines où je pense pouvoir apporter quelque chose.

Aujourd’hui, il m’apparait, simplement par souci de clarté envers ceux qui m’ont élue, que je doive exprimer ce que je voterai lors de nos primaires. Il ne s’agit ni d’un « appel », ni d’un « ralliement’, ni du rejet d’aucun de nos autres candidats pour lesquels j’ai au contraire de l’estime, voire de l’amitié.

Je voterai pour François Hollande. Je l’exprime tardivement mais c’est un choix indépendant des candidatures et des retraits récents. Comme lui s’est porté candidat, en liberté, de sa propre décision, je voterai Hollande.

Idées claires, programme lisible où j’essaierai d’apporter des propositions, exigence de vérité, sobriété, j’ai apprécié à chaque pas, les plus récents inclus, son attitude et son propos.

Par-dessus tout, il manifeste, comme d’ailleurs tous nos candidats, une volonté d’exemplarité dont on trouvera à de multiples reprises la marque dans ce blog et dans mes prises de position. Il a une ambition pour la France, le souci de redonner de la force aux Français et il s’y tient.

Nous sommes nombreux, je crois, à ne plus pouvoir accepter un manquement, un mensonge ou une humiliation. Ces quatre années nous ont épuisés. La politique doit retrouver l’honneur.

Tristes pièges à voix

Encore une mesure électoraliste qui va venir aujourd’hui à l’Assemblée : la réduction des deux tiers du montant de l’amende pour ceux qui contreviennent à l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

Méprisant pour les électeurs, méprisables pour les auteurs de ces amendements.

Combien en aurons-nous encore cette année de ces pièges aux voix des gogos ?

Affaire DSK : quand l’Elysée a-t-il su ?

Comme celles du Seigneur, les voies et les temps des médias sont impénétrables et c’est pour moi une première interrogation. Ce n’est pourtant que la moindre.

Dès la révélation de l’affaire DSK, j’évoquais sur les ondes de France bleue (le dimanche 15 mai, 7 h du matin), la possibilité d’une machination ou pour le moins d’une « facilitation ». Dans tous les cas, dès ce premier jour, une évidence m’est apparue : l’arrestation d’un homme que l’on décrivait comme « un des plus puissants du monde » ne pouvait avoir eu lieu sans que les plus hautes autorités de l’Etat français n’en aient été, avant nous–mêmes, informées.

Evidence n’est pas assurance et moins encore preuve. Ceci est toujours vrai. L’assurance pourtant n’a pas tardé à se manifester. Elle m’a été donnée le 20 mai par une personne qui a souhaité me parler. « J’ai confiance en vous, vous en ferez bon usage ». Cette personne a dirigé un grand hôtel et, avant cela, fait partie de l’équipe de direction d’un des plus grands hôtels parisiens. Tout simplement, il m’a exprimé que l’affaire, telle que nous la connaissions, ne pouvait s’être déroulée ainsi.

Il m’a donné plusieurs exemples de ce qu’il a qualifié de « monnaie courante », impliquant des personnalités, toutes ressortissantes de pays étrangers, dont le comportement vis-à-vis de membres féminins du personnel des hôtels où il avait travaillé avait une forte ressemblance avec les faits reprochés à DSK . « Madame, m’a t-il dit, je peux vous assurer quand dans aucun hôtel de haut niveau, l’affaire n’aurait été ébruitée et moins encore l’identité de la personne révélée. Nous avons une déontologie (le mot n’est pas très satisfaisant, mais c’est celui qu’il a utilisé). Dans les cas de cet ordre, nous réconfortons la jeune personne et nous traitons avec le client. Si ce client a un rôle d’une quelconque importance, nous prévenons aussitôt son ambassade. En tout cas, je vous l’assure, rien n’est connu à l’extérieur hors de consignes précises ». Mon interlocuteur n’avait jamais reçu de ces « consignes précises ». Les exemples qu’il a pris n’ont concerné que des personnalités étrangères, car toute révélation concernant des personnalités françaises aurait été contraire à sa déontologie. Les faits évoqués étaient terribles, et terrible aussi de penser qu’ils n’avaient donné suite à aucune action d’ordre judiciaire. Et d’ajouter « s’il en était autrement, l’établissement en cause n’aurait bien vite plus aucun client » et aussi « hors de consignes reçues par lui, je ne donne pas cher de la carrière du directeur du Sofitel ».

Cela ressemble à l’émission « Monsieur X ». J’ai demandé à mon interlocuteur s’il accepterait de témoigner si un média l’interrogeait ». Il a répondu favorablement à condition que ce soit un média national. L’affaire m’a paru crédible et j’ai reçu depuis lors des témoignages allant dans le même sens. Mon interlocuteur n’avait aucun intérêt à cette révélation. N’appartenant pas au monde politique, retraité, seulement aux prises, dans le cas particulier de DSK, avec une sorte de révolte de ne voir évoqué par aucun média « ce qu’ils ne pouvaient que savoir ».

J’ai mis 48 heures à prendre ma décision d’en parler à un de ces médias. La délation, ou tout ce qui pourrait y ressembler, même de loin, n’est pas mon fort. Ce que m’avait révélé mon interlocuteur était assez terrible, mais totalement plausible. On ne pouvait demeurer sans réponse aux questions que je me posais déjà le dimanche précédent cet entretien.

J’ai appelé personnellement Laurent Mauduit de Médiapart, après en avoir demandé une nouvelle fois l’autorisation à mon directeur d’hôtel. J’ai expliqué ce qui m’agitait et le souci que j’avais que toute la vérité soit faite et toutes les questions posées. Il m’a remercié. Une dizaine de jours plus tard, mon interlocuteur n’avait pas été contacté, aucune suite n’a été donnée à ces informations. J’ai émis à cela plusieurs hypothèses, pensé à contacter un autre média. L’affaire me pesait, à moi aussi, sur la conscience.

Puis le revirement du 1er juillet a eu lieu. Il m’est apparu encore de manière plus spectaculaire que l’attitude de la direction du Sofitel était incompréhensible. Pourquoi en particulier, ce directeur a-t-il tardé à prévenir la police si ce qu’avait dit mon interlocuteur était faux ? Pourquoi s’est-il empressé de déclarer « exemplaire » la jeune femme agressée ?

J’ai adressé un communiqué à la presse : il se trouve en page « A l’Assemblée » de ce blog. Il contient de manière extrêmement sobre et synthétique les questions qui me taraudent. – Les autorités françaises ont-elles été prévenues ? A quelle heure ? A quel niveau ? – Quand l’Elysée précisément a-t-il été informé ? J’appelle dans ce communiqué à une enquête sur ces points et à l’analyse minutieuse des horaires et du contenu des déclarations du directeur du Sofitel .

Nous devons avoir des réponses à ces questions. Nous devons comprendre pourquoi, aux alentours du 20 mai, quand d’une seule voix le monde entier jetait l’opprobre, sans aucune portion de doute, sur le déroulement des faits, elles n’ont pas été posées.

Plus que jamais, TOUTE la vérité doit être faite.

2 juillet, Ketchum, Idaho.

C’était le matin, très tôt. Un matin limpide et clair, de ceux qui font croire que tout peut toujours recommencer. Un peu d’air, de l’espace.

Key west qu’il avait dû quitter était loin. Ni cela, ni rien d’autre n’était à regretter. C’était écrit. Rien de ce que l’on n’a pas écrit soi même n’est écrit, mais cela l’avait été, autrement, si souvent.

Il avait pris sa veille carabine et marché un peu. Son père avant lui, 33 ans plus tôt.

Tiens : 33 ans. Tout est écrit.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel