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Le point zéro de la politique de défense européenne

Sigmar Gabriel, président du SPD allemand, à l’occasion de la journée commune PS-SPD aujourd’hui à l’Assemblée :

« La Libye, où nous avons vu nos deux pays voter et s’engager différemment, a marqué le point le plus bas dans l’espoir d’une politique de défense et d’armement commune. Comment penser à un armement commun quand il n’y a pas de politique, pas de choix, pas de décisions communs ? Comment pourrais-je expliquer que nous allons partager nos armements et nos armées, mais pas les décisions de les utiliser ? »

Nous valons mieux !

Je ne supporte pas les mensonges en politique. Hier en Conseil de quartier, Chantal Bourragué, robe à fleurs, casaque bleue, prétend que le Conseil Général a proposé d’acheter la salle des fêtes du Grand Parc pour l’euro symbolique. Et en rajoute en affirmant que c’est pour cet euro que nous avons acheté le centre social.

La vérité : aucune négociation n’a été menée, ni aucun chiffre avancé pour la salle des fêtes, le Maire ayant dit « non ».

Et pour le centre social : nous n’avons acheté que parce que la Mairie ne voulait pas le faire, comme c’est pourtant son devoir dans toutes les villes de France. La somme était de 99 000 euros. Réhabilitation en sus, évidemment!

La Mairie de Bordeaux, c’est L’Oréal en politique : une multinationale du maquillage.

Nous valons mieux.

Les conséquences judiciaires de l’affaire St Eloi retardent la création d’une commission d’enquête parlementaire

Le groupe Socialiste, Radical et Citoyen a déposé le mois dernier une proposition de résolution en vue de la création d’une commission d’enquête sur les pratiques intégristes, fondamentalistes et sectaires portant atteinte aux lois aux principes et aux valeurs de la République dans des établissements privés d’enseignement, qu’ils soient sous ou hors contrat, et sur les moyens de contrôle qu’exerce l’éducation nationale sur ces pratiques (Lire le texte de la proposition de résolution).

Par un courrier envoyé au début du mois de juin, M. le Garde des Sceaux exprime des réserves sur la création d’une telle commission dans la mesure où l’affaire St Eloi, qui motive pour grande partie cette proposition, fait toujours l’objet d’une procédure devant le TGI de Bordeaux (Lire la réponse du Garde des Sceaux).

Le retard apporté à une réponse positive à cette proposition nous fait espérer que l’affaire ne traîne pas en longueur et ne se dissolve pas dans l’oubli.

Nous restons donc extrêmement vigilants à l’avancée de cette procédure.

Cannabis : le pire serait de ne rien faire

La France a, concernant l’usage du cannabis la législation la plus répressive d’Europe. Force est de constater qu’elle a échoué. La consommation monte continuement, particulièrement chez les jeunes ; le cannabis véhicule d’autres usages et d’autres comportements addictifs, au premier rang desquels le « binge drinking », c’est à dire le shoot alcoolique dont on remarque au passage qu’il utilise une drogue légale, en vente libre et sans autre restriction que la sanction de la conduite automobile en état d’alcoolisation. Licites aussi, les médicaments divers qui sont consommés en même temps qu’alcool ou cannabis.

Une constatation s’impose : le tout répressif a échoué. Le cannabis est sorti de l’ « attrait de l’interdit ». Il est consommé à l’excès au même titre que des drogues licites.

Le sondage publié ce matin par Sud Ouest montrant que 63% des Français sont défavorables à la dépénalisation montre d’abord que la majorité des Français ne connaissent pas les données du problème et qu’un effort d’explication mais aussi de diffusion des chiffres de consommation est indispensable. Il témoigne aussi du déni incroyable d’un très grand nombre de parents. « De la drogue, mes enfants, jamais ! », entend-on bien souvent et tous les spécialistes reconnaissent que les parents sont bien souvent les derniers informés ou les derniers à vouloir l’être. Parmi les 63% de Français interrogés, combien ont des enfants qui ont consommé du cannabis ? Ceux-là voudraient-ils que ces enfants soient emprisonnés, c’est à dire que la loi soit appliquée ? Quand ils demandent qu’elle soit renforcée, ont-ils pensé à ce que cela signifie ?

De même, les étapes que recèlent les mots de « dépénalisation », « légalisation » et « légalisation contrôlée » ne leur sont le plus souvent pas claires.

Le résultat de ce sondage n’est pas sans danger : je crains qu’il ne confirme certains hommes politiques, peu soucieux d’éclairer l’opinion et moins encore de la contrarier, dans l’idée que le statu quo est la bonne attitude. C’est la pire. Elle nous assure de voir la consommation continuer d’augmenter, les produits être chaque jour davantage mêlés de produits variés plus nocifs encore que le cannabis (jusqu’à de la poudre de pneu dans les barrettes de cannabis), le trafic augmenter et détruire chaque jour davantage l’équilibre précaire des banlieues, la sécurité être mise à mal comme on vient de le vivre à Sevran. Last et probablement least, la production domestique continuer d’augmenter.

On nous dit : ne donnons pas une image de laxisme. Mais nous le sommes ! La loi n’est pas appliquée, les trafics sont connus, l’origine de la drogue aussi et quand nous parlons de contrôler la production, on nous répond « mais il ne faudrait pas mettre à mal l’économie marocaine ». Eh bien, il faudra travailler avec ce pays à des cultures de substitution, mais le voulons-nous ? Avons-nous le courage d’affronter le problème ?

La légalisation contrôlée suppose : un contrôle de la production et de la vente, un contrôle de la qualité des produits, une substitution de la sanction pénale actuelle par une contravention pour la possession d’une quantité supérieure à un seuil à définir, un renforcement considérable des mesures d’éducation et de soins (comme par exemple au Portugal), ce n’est certainement pas le laxisme que certains supposent.

Depuis près d’un an, je participe au groupe de travail mené par Daniel Vaillant et je fais partie de la mission toxicomanies de l’Assemblée qui vient de clore son cycle de 82 auditions et déplacements pour s’atteler à son rapport. Je peux assurer que les laxistes n’étaient présents ni dans l’un ni dans l’autre. Je suis pour ma part une ennemie patentée de toutes les addictions et partant désireuse de tout ce qui peut les éviter, ou mieux encore donner la force de les éviter à ceux à qui elles sont présentées, non pour des raisons de liberté, ni même de plaisir, mais pour de gros et vils intérêts financiers.

La légalisation contrôlée n’est pas la panacée et elle n’est pas présentée comme tel dans le rapport Vaillant que j’ai signé. Elle ne le sera pas non plus dans notre rapport parlementaire. Elle constitue un pilier solide de réflexion et il ne faut pas voir en ceux qui la présentent comme une des solutions une bande de dangereux gauchistes libertaires et irresponsables. Ils sont sans doute plus conscients de la gravité de la situation que beaucoup qui leur font face avec de grandes proclamations.

L’adieu aux armes

C’est de manière lourdement symbolique la veille de la fête d’un fleuve désormais vide qu’à été dissoute l’Ecole de Santé Navale.

Sans excès de faste, ni grand concours de peuple : ordre avait été donné de réduire les invitations au strict minimum et les Bordelais ont été ainsi privés d’accompagner ce moment poignant où le glorieux drapeau de l’Ecole a été déposé, roulé et emporté à destination d’un musée parisien où il ne prendra plus que la poussière. Aucun des milliers de Bordelais qui avaient signé la pétition de défense du site de Bordeaux n’avaient été même prévenus. Santé Navale a rendu les armes sans que ces Bordelais soient aux côtés des élèves et de tous les personnels, désormais invités à se reclasser, mais écartés de ce moment.

La cérémonie a été sobre, presque austère, comme il convenait. La dernière promotion a défilé pour une dernière revue du dernier médecin général, Gilles Coutant. Un discours sans fioritures a relaté l’histoire de l’Ecole, son engagement dans toutes nos guerres où sont tombés 300 de ses élèves. Tous avaient le coeur serré.

L’Ecole a marqué la médecine de quelques grands noms, de nombreux professeurs de notre Université de Bordeaux, mais peut-être plus encore de milliers de médecins qui ont porté sur tous les théâtres d’opérations, dans les villages les plus reculés d’Afrique ou d’Asie l’image de notre ville et celle de la France. Je n’ai jamais écouté de témoignage négatif de la présence des Navalais, du Mali au Cambodge, de la brousse aux instituts Pasteur qu’ils ont fondés. J’ai apprécié en direct ce que mes copains de la « colo », comme on disait, on fait sur le terrain, chaque fois qu’ils revenaient d’une affectation. J’ai vu sur le terrain la suite de ce qu’ils avaient construits ou implantés. Je défendrai Santé Navale même après Santé Navale et désormais j’en porterai l’insigne aussi souvent que possible.

Un moment extrèmement pénible a précédé la cérémonie : nous attendions dans une salle l’heure précise de début. Une douzaine de généraux, quelques officiels civils. Alain Juppé, dans une totale inconscience de ce que tous ressentaient, a commencé à vanter ses projets pour le site de l’Ecole : ici, une grande percée, là un parking, là un hôtel… Les militaires étaient changés en statues de sel, nous nous taisions tous. Nous savions pourquoi la gloire d’une Ecole, le rayonnement d’une ville et son avenir scientifique avaient été sacrifiés.

Ce matin dans Sud Ouest : un immense titre et une photo occupant les trois quarts de la première page « la fête qui fait chavirer la ville »; plus haut dans un tout petit cadre « Santé Navale baisse pavillon ». Le Maire sera content : sa hiérarchie pour notre ville est respectée.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel