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La coupe est pleine, nulle petite cuillère ne pourra plus la vider

Chaque jour davantage, je ne crois plus que le XXIe siècle progressera pas à pas, par étapes, mais par l’affirmation d’une volonté forte ou par une brusque rupture. Je ne crois plus en réalité à la progression, aux efforts que nous faisons, ici pour le SIDA, là pour défendre l’idée d’une éthique en politique, ailleurs encore pour rendre palpable notre communauté de destin, toutes choses que l’on peut appeler de tant de noms ou décorer de tant d’exemples divers.

Si une volonté forte ne s’impose pas, si une aspiration collective ne s’affirme pas par une brusque rupture, alors nous continuerons dans cette déliquescence souterraine qui ruine tant d’ efforts individuels, nous ne ferons plus rien d’autre que plâtrer, panser ou étayer. La coupe est pleine. D’une manière ou d’une autre, il faudra en vider le contenu, re-commencer. Puisse tout cela se passer sans violences et sans inguérissables blessures.

Sous le soleil d’un monde fini

C’est au Cambodge que se tient cette Assemblée Parlementaire Francophone. Au Cambodge où quelques rares petits pourcents de Cambodgiens parlent français et où tous ceux qui le pratiquaient furent il y a 30 ans exterminés.

Dernière lueur d’un monde fini ou affirmation d’une volonté ? Hélàs, rien ne me donne à croire, ni même à espérer en la deuxième hypothèse. Notre aide au développement a diminué de moitié dans ces trois dernières années, nous n’accueillons qu’un nombre trop restreint d’étudiants et un risque lourd pèse sur les postes de fonctions d’internes étrangers dans nos hôpitaux.

Car enfin que reste-t-il ici de fort et de vivant venu de notre pays et portant notre langue ? Eh bien, la médecine et la recherche. L’hôpital Calmette est le premier du pays, l’institut Pasteur assure chaque jour plusieurs milliers d’examens biologiques et concentre ici sa recherche sur les résistances acquises aux traitements de la tuberculose. A la faculté de médecine, la majorité des cours sont donnés en français et dans les services, les médecins parlent encore français.

Pas les médecins d’autrefois : il n’en restait de vivants que 26 dans tout le pays lors de la chute des Khmers rouges, comme ne restaient que 6 livres que l’on ait pu retrouver à la bibliothèque nationale. Pas les médecins d’autrefois mais ceux d’aujourd’hui et de demain et tout de suite on m’a confié l’inquiétude qui entoure leur possibilité d’acquérir dans notre pays les spécialités qui manquent encore et d’exercer dans nos hôpitaux comme fonctions d’internes. Pourtant les médecins cambodgiens, au contraire de nombre d’Africains, ne s’installent pas en France mais reviennent exercer chez eux et reconstruire le système de santé.

Ombre qui m’a frappé le coeur : la première conversation que j’ai échangée avec les responsables du système de santé a été pour m’exprimer le regret -et aussi le reproche- que Bordeaux ait abandonné Santé Navale et avec elle, son avenir d’université tropicaliste. Ici comme dans de nombreux endroits dans le monde, la médecine tropicale et la recherche en pâtissent : beaucoup de maladies progressent, d’autres apparaissent (les SRAS en particulier) et notre expertise manque. Combien il était plus important de conserver Santé Navale que de vendre quelques milliers de mètres carrés de terrains municipaux au monde des affaires dans le cadre d’Euratlantique ! Comme tout cela fait mal.

Une fois encore, je fais l’expérience du langage universel et consensuel de la médecine. Mes 45 années d’études médicales (c’est une expression plus juste qu’on ne peut le croire) me sont formidablement utiles dans mon « métier » de députée et une fois encore aussi, je mesure combien il est important que la politique soit nourrie de tout autre chose que la politique.

Demain, nous entrons dans les compte-rendus et les débats autour de l’évolution des législations et des mentalités dans tous les pays francophones représentés.

A demain.

Aux côtés des Auxiliaires de Vie Scolaire

Michèle DELAUNAY est allée samedi à la rencontre des Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) qui manifestaient devant le Rectorat. Les AVS s’occupent des enfants en situation de handicap ou présentant un trouble de santé invalidant au sein des établissements scolaires (accompagnement, socialisation, sécurité et scolarisation). Auprès de parents et d’enfants, ils manifestaient pour que leurs compétences soient reconnues par le Gouvernement et leurs emplois pérennisés afin que chaque enfant puisse bénéficier d’une aide adaptée garante d’intégration et de réussite.

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SIDA : les lois ont un rôle

A Roissy, sur le point d’embarquer pour Phnom Penh où se tient la réunion annuelle de l’Assemblée Parlementaire Francophone. Thême de la conférence : le SIDA, les lois, avec un focus particulier sur la contamination des femmes.

Cette mission est la seule que j’ai acceptée pour la durée de mon mandat. Elle m’emmène chaque année dans un pays francophone (Burkina et Mali précédemment) où les parlementaires travaillent sur les lois pouvant contribuer à réduire l’épidémie ainsi que sur les progrès enregistrés dans chaque pays. Tous sont des pays « en développement », ce qui veut dire pauvres, où les femmes en particulier sont lourdement touchées par la contamination.

Le blog ne sera sans doute pas très bavard pendant ces trois jours. Notre rôle est d’encourager les efforts législatifs et l’évolution des mentalités lors de ce rendez-vous annuel, toujours très studieux.

Pour moi, c’est aussi mon premier pas en Asie, dans un pays martyrisé par plusieurs années de tyrannie génocidaire du temps des Khmers rouges. Je n’aurai que très peu de temps, ma vision se fera au travers des conversations avec les participants.

A bientôt !

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