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Retour de terrain

Retour de terrain. Après, je l’avoue, un moment passé à « manger un petit morceau », selon une expression que j’adore, entre enfance et familiarité. Contacts amicaux, joyeux, alors même que la place des Chartrons se remplissait avant le meeting de fin de campagne Alain Juppé-Anne Marie Cazalet. Quelle étrange pratique de la démocratie que d’avoir accordé cette salle qui ne fait pas partie des salles municipales « légales » en temps de campagne électorale à la candidate ump sans le permettre à sa concurrente de deuxième tour ! La démocratie bordelaise va bien mal. Puissions-nous n’en avoir jamais de semblable en même circonstance.

Sur le chemin qui l’amenait à cette place, un Conseiller municipal (pourtant pas le plus désagréable), m’a lancé « On va essayer de vous battre ! ». Comme c’est étrange : jamais je n’aurais eu pareille formule. J’aurais eu en pareilles circonstances une parole cordiale ou neutre, je n’aurais pas même trouvé opportun de dire « nous allons essayé de l’emporter ». Toute leur campagne n’a eu d’autre objet que « me battre ».

Le temps n’est plus à cela. J’ai rencontré tant d’électeurs joyeux, confiants, qui m’ont choisie au premier tour de scrutin dans ce territoire sociologiquement difficile et que je remercie une fois encore.n’ai de cesse de les remercier et d’ J’espère porter leurs attentes à la victoire. Ma bataille, c’est bien eux, rien d’autre.

Soyons unis, soyons forts, soyons libres et heureux, le temps qui reste et chaque jour qui demeure !

La démocratie mérite mieux, la situation des Français aussi

Une campagne difficile, non sur le terrain, mais sous le terrain.

Depuis des semaines déjà, alimentée en sous-mains, par des blogs, des commentaires sur facebook, des insinuations, puis des injures, des affirmations mensongères, des mises en cause de mes proches, ont entretenu une campagne souterraine malsaine, médiocre, pas à la hauteur des enjeux de notre pays.

Des personnes de droite en ont été choquées et m’en ont prévenues. D’autres, de la même tendance, mais peu portées sur les attaques personnelles et en connaissant le caractère mensonger m’ont transmis des mails et m’ont apporté des affiches ou des tracts.

C’est aujourd’hui, alors qu’il n’est plus temps de répondre, une attaque professionnelle. J’aurais travaillé « pour le laboratoire Servier, ce qui est étonnant pour une socialiste ».

J’avais décidé de ne m’ouvrir de ces attaques toutes mensongères et à n’en saisir la justice qu’à l’issue de la campagne tant je hais ces pratiques politiques et trouve qu’elles salissent ce à quoi je consacre chaque jour et chaque heure de ma vie, comme je m’y suis engagée après mon élection de 2007. La formulation de cette dernière attaque est un comble de médiocrité.

Dans le cadre d’une étude pluricentrique contrôlée mon service a analysé, dans le cadre de la recherche clinique du CHU, une molécule du laboratoire Servier, la fotemustine, seule molécule à traverser la barrière hémo-méningée et à soigner les métastases cérébrales de mélanome. Cette étude contrôlée, c’est à dire répondant aux critères très stricts qui entourent la recherche cancérologique, partagée par les centres en pointe dans le traitement du mélanome (Gustave Roussy, Marseille, Nantes..) a montré un léger bénéfice de cette molécule dans le cas précédemment signalé. Elle n’a été à l’origine pour moi d’ aucun bénéfice personnel, pas un centime, et j’en ai rapporté, dans toute leur rigueur, avec mes co-auteurs les résultats dans la presse scientifique.

Utiliser les manquements à l’éthique du laboratoire Servier dans le drame du médiator à des fins politiques est une insulte aux équipes médicales et scientifiques qui se battent pour les malades, une insulte aux malades eux-mêmes et dans le cas à ceux qui, à un stade avancé de la maladie, ont pu bénéficier d’une amélioration transitoire.

J’avertis les services concernés de cette attaque ainsi que l’université et le CHU de Bordelaux. Que le vil personnage à l’origine de cette attaque et ceux qui l’ont couverte sachent que les médecins qui participent à une étude de cet ordre ne sont ni socialistes, ni quoi que ce soit d’autre que scientifiques.

Tout cela est misérable. Dans aucune autre campagne, je n’ai constaté un aussi médiocre niveau de débat. Où est la prise en considération des Bordelais, le respect des habitants de mon canton, qui souffrent et aux côtés desquels je suis.

La Démocratie mérite mieux, la situation des Français et celle de notre pays aussi.

Une campagne jamais aussi difficile, mais jamais aussi utile

Une campagne difficile, très difficile, en face d’une débauche de forces municipales. A peine suis-je dans une rue, qu’on me prévient que deux conseillers municipaux sont dans une autre, deux autres dans une troisième, la candidate et un autre encore -quand ce n’est pas le Maire- dans une quatrième;.. Et l’on sait que la majorité municipale est forte en nombre, bien au delà de la juste représentation de la ville qui a voté pour 54% à gauche lors des dernières présidentielles.

Ce n’est pas la seule raison de difficulté, mais ce n’est pas ce soir ce que je veux retenir. Les résultats du 1er tour, nationaux et locaux, nous ont appris que le plus grave n’était pas dans cette pratique discutable de la démocratie. Notre pays a mal, mal de ces presque dix ans de pouvoir ump, mal de cet incroyable mensonge qu’a été toute la campagne du candidat Sarkozy, mal de voir la vie rétrécir chaque jour pour tant d’entre nous, mal de ne plus voir ni entendre une parole qui donne envie de redevenir pionnier dans un pays désormais en friches.

Je n’ose penser bien évidemment, qu’à mon niveau, au niveau de mon territoire si bien sillonné, mis en réseau, par ce pouvoir depuis trop longtemps en place, ma seule parole, tous ces moments où j’essaye de perfuser ce que je sens très fortement au fond de moi, suffit. Pourtant je le crois utile et nécessaire. Pourtant, chaque jour, je remets sur le métier cet exercice qui est un mélange de fraternité et de pédagogie : non, la politique, ce n’est pas ce qu’on vous montre depuis des mois, la politique, c’est aider la vie, partager de la force, travailler ensemble, faire aboutir des projets dont on croit qu’ils sont bons.

Dur. Dur parce qu’ils sont si peu nombreux à montrer l’exemple de cet irrésistible mélange d’énergie et d’intelligence que Stephane Hessel nous a fait éclater au visage. Pas besoin de chercher plus loin la raison du succès de son petit livre, ni de son lumineux charisme. Il met son énergie à tout autre chose qu’à une stratégie personnelle dont il n’a cure, et son intelligence au réveil de la conscience collective.

Cet homme lumineux me fait le cadeau de sa confiance, peut-être même de son amitié. Comme l’a fait Jacques Delors. Je suis quelquefois « sans bâtons » (c’est le sens originel du mot « imbécile ») devant les petits coups tordus qui sont mis sur mon chemin, les injures distillées ici ou là, mais l’exemple de ces deux -là, de quelques autres qui m’entourent, me remet -comment dire ?- : droite dans mes ballerines .

Jamais nous n’avons eu autant besoin de politique pour faire prendre le bon tournant à notre pays en ce début de siècle. De plus en plus, je suis persuadée que c’est maintenant, maintenant précisément, dans ces quelques mois à venir, que nous pouvons redresser ou subir, réunir, cristalliser nos forces ou nous dissoudre comme un sucre dans le flot des civilisations qui passent.

Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques : une logique sécuritaire plutôt que sanitaire

Pour les Députés socialistes, une réforme de la prise en charge des malades psychiatriques est souhaitable. Cependant le projet du gouvernement procède d’une logique sécuritaire plutôt que sanitaire. Il aggrave la stigmatisation dont sont déjà victimes ces patients en assimilant tous les malades à des personnes potentiellement dangereuses. Chaque année, ce sont 70 000 personnes qui sont hospitalisées sous contrainte.

Le texte prévoit notamment la mise en place de soins psychiatriques ambulatoires : une contrainte majeure pourra s’exercer jusqu’au domicile du malade, avec tous les risques que cette intrusion comporte pour son entourage. Sont également prévus une  » période d’observation et de soins  » de 72 heures, ainsi qu’un dispositif de suivi renforcé pour les cas les plus sensibles. Pour notre groupe parlementaire, les soins sous contrainte sont nécessaires dans des cas rares mais ne doivent pas devenir la norme médicale, et doivent rester très clairement encadrés.

Ce projet de loi s’inscrit dans un contexte de grande souffrance de la psychiatrie publique en France, que je constate malheureusement dans mon rôle de Présidente du centre hospitalier Charles Perrens de Bordeaux. Pour toutes ces raisons, nous avons voté en 1ère lecture contre ce projet de loi, qui ne remédie en rien à la pénurie de moyens humains et matériels de la psychiatrie, qui interdit de répondre aux attentes des malades, de leurs familles et des médecins, que ce soit dans le cadre de l’hôpital ou en dehors.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel