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Lendemain d’élections ; ni-ni or not ni-ni ?

Merci tout d’abord aux habitants du canton Grand Parc-Jardin Public qui m’ont fait confiance lors de ce premier tour des élections cantonales, me positionnant à un cheveu de ma concurrente ump (70 voix) malgré le formidable déploiement de forces de ce parti et de la municipalité sur ce territoire.

C’est cette confiance qui anime mon action dans les moments de doute, c’est cette confiance qui me donne de la force au quotidien.

Les scores élevés du Front National ont un peu éclipsé l’enjeu dans notre canton. Ce n’est pas une bonne chose, bien sûr pas pour la lumière médiatique sur ce canton précisément, mais par ce que cela révèle de désarroi dans notre pays et d’échec de dix années de pouvoir ump.

La question est aujourd’hui celle du vote républicain dans les cantons où un duel contre le Front National se présente. Fillon, sur ce point majeur, contredit Sarkozy et appelle clairement à faire obstacle à l’extrême droite.

Il y a bien sûr une part de posture dans cette déclaration. Elle n’est pourtant pas sans importance et nous en venons aussitôt à nous poser la question : « Et Juppé? °’

Juppé, va-t-il, appeler au vote républicain en Gironde ? Va-t-il clairement demander aux électeurs de Carbon-Blanc de rallier Philippe Madrelle ?

Ni-ni or not ni-ni (ni FN-ni PS): la droite se déchire sur les écueils qu’elle a elle-même dressés.

Résultats du 1er tour sur le canton Grand Parc – Jardin Public

Michèle Delaunay : 34,63% (en progression de 2,39 points par rapport à l’élection de 2004), 1777 voix

Anne-Marie Cazalet : 35,99% (Bourragué au premier tour 2004: 36,29%),1847 voix

Marc Lasaygues : 10,39%

Valérie Colombier : 11,28%

Patrick Alvarez : 5,69%

Christophe Bugeau : 0,83%

Stéphane Boudy : 1,19%

Abstention : 65,62%

Gauche : 51,26%

Droite : 36,96%

Extrême droite : 11,51%

Dérisoire

L’adjoint Hugues Martin s’est fendu hier d’un communiqué abracadabrantesque dont le ton est donné par les premiers mots « Quelle surprise, quelle stupeur ..! »

De quoi s’agit-il ? Quel est l’objet de ce courroux ? Quelle est aussi sa destination?

Hugues accuse le Président du Conseil Général et moi-même de nous « approprier l’action visionnaire de Jacques Chaban-Delmas, opposant (nos) propositions de campagne au grand dessein de la « Nouvelle Société » ».

Quand on « oppose », ce n’est généralement pas qu’on s' »approprie ». Mais nous ne faisons ni l’un ni l’autre. Ni s’approprier, ni réfuter, ni même mettre en parallèle. Dans aucune ligne d’aucun document.

Comme je ne suis pas manichéenne, j’ai rendu hommage à plusieurs reprises à Chaban et à Jacques Delors, inspirateur de la « nouvelle société ». De la même manière, j’ai salué l’ambition de la création du quartier du Grand Parc et l’audace de Chaban qui a décidé d’implanter au coeur de sa ville un quartier d’habitat social à 80%. J’en connais qui au contraire « gentryfient » les quartiers populaires de leur ville pour s’assurer de leur bon vote.

Mais non, Hugues, ni récup’, ni reniement, simple salut à une grande période de notre ville.

Inquiétude au milieu de la nuit

L’inquiétude qui nous tient le coeur serré depuis des jours atteint pour moi cette nuit une sorte de sommet. A l’attente jamais obtenue de quelque chose qui nous dirait « le risque nucléaire est écarté au Japon » s’ajoute celle de la décision de l’ONU sur une intervention aérienne en Libye.

Parcourant internet, j’obtiens la confirmation que l’autorisation a été donnée d’intervenir. Parallèlement, l’étau parait se resserrer sur Benghazi. Des morts, dans tous les cas vont s’ajouter aux morts et tout cela donne une impression de folie.

A Bordeaux, nous sommes à deux jours du scrutin cantonal. Il parait minuscule et pourtant rien ne l’est, puisque pour les deux sujets précédents, il n’est rien en notre pouvoir. Essayé ce soir de tenir réunion sereinement, d’appeler à la force et à l’énergie, mais déjà l’inquiétude m’étraignait et je sentais un décalage entre ma voix et mes paroles qui n’a j’espère pas traversé ma perception intérieure.

Etrange campagne. Petit noeud de tension au milieu de la tension générale.

Après l’heure d’hiver et l’heure d’été, l’heure de la fin de la précarité

Sommes-nous dédouanés de l’abandon, de la détresse, de la précarité, parce que nous regardons à la télé les images de morts de 10 000 de nos congénères et que des bonimenteurs opportunistes sautent dans le train de la terreur nucléaire ?

Parce que d’autres souffrent, nos souffrants souffrent-ils moins ? Ne devrions-nous pas au contraire, dans le calme et la dignité comme nous l’enseignent les Japonais, nous porter à leur secours ?

Le centre Tregey à Bordeaux va fermer ses portes dans un peu plus de deux semaines. Les bénévoles qui s’occupent de ce centre, ouvert dans le cadre du plan d’urgence hivernal, commencent à limiter les entrées pour que demain, ceux auxquels ils n’ont d’autres solutions à proposer que de les remettre à la rue, soient moins nombreux.

Que ferions-nous sur les plages et dans les ports de la côté est du Japon ? Que ferions-nous, si nous-mêmes en avions réchappé, si nous-mêmes avions pu constater les ravages de cette dramatique loterie qui fait que l’un meurt et l’autre vit suivant le lieu où il s’est trouvé au moment M, selon l’endroit où il né au moment N ?

Que fait notre gouvernement ? Que faisons-nous ? Pour que les naufragés que nous avons secourus trois mois durant ne soient pas remis à la rue ?

On le sait, je suis engagée jusqu’au 27 mars dans une élection cantonale qui n’est pas sans conséquences locales et fait partie d’un grand enjeu national. Je n’ai jamais oublié une phrase saisie au vol dans une interview de Gabriel Garcia Marquez : Il n’y a pas plus grand acte révolutionnaire que de faire au mieux ce pourquoi on est le moins mal fait ».

Je fais jusqu’à cette date, au maximum de ce pourquoi je suis la moins mal faite. Et dès le lendemain, je serai aux côtés de ceux qui refusent une date de péremption, le 31 mars, pour la précarité, l’isolement et la détresse.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel