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Les 126 collaborateurs de cabinet du Maire de Bordeaux

Entre le faire et le dire, il y a désormais un gouffre que creuse chaque jour davantage la majorité ump au plan national comme à Bordeaux.

On se souvient des consignes de François Fillon après les affaires -au demeurant modestes au regard de ce qui a suivi- des cigares de Christian Blanc et du permis de construire d’Alain Joyandet ; rigueur, économie, et les ministres donnent l’exemple !

Je reproduis ici les consignes du Premier Ministre sur le nombre de collaborateurs dans les cabinets ministériels :

La lettre circulaire signée par François Fillon et envoyée mardi soir à l’ensemble de l’équipe gouvernementale fait déjà des vagues dans les cabinets ministériels. Dans ce document, le premier ministre fixe le nombre maximum de collaborateurs par cabinet, selon le statut des membres du gouvernement. Les ministres de plein exercice – 15 au total – peuvent prétendre à vingt collaborateurs maximum. Sans changement donc par rapport aux règles arrêtées par Matignon au début du quinquennat et rappelées au début de l’été 2010. Les sept ministres rattachés à un ministre de plein exercice pourront aller jusqu’à douze collaborateurs. Quant aux huit secrétaires d’État, ils ont droit à des équipes un peu plus étoffées, six collaborateurs au lieu de quatre précédemment. « 

Ces consignes n’ont pas dû descendre jusqu’à Bordeaux, puisque, parfaitement zen, le directeur de cabinet d’Alain Juppé à la Mairie de Bordeaux, se flatte d’une équipe de126 collaborateurs

Payés par qui ? Sans excès de populisme, la réponse est bien évidemment : par les Bordelais.

Pour quoi faire ? Que de la politique politicienne, de la stratégie, des coups hauts ou bas, mais en tout cas certainement pas de la gestion municipale.

Notre pays meurt de l’absence totale de limites du parti au pouvoir.

Le B-A-BA de la politique et de la diplomatie

Titre un tantinet présomptueux, mais avouons que l’actualité nous démontre qu’un léger rappel aux « fondamentaux » comme disent les rugbymen n’est pas toujours superflu.

Même une modeste candidate aux élections cantonales, à peine sortie du noviciat politique (suivez mon regard…) n’aurait pas fait les incroyables fautes de nos gouvernants ump ces dernières semaines.

Michèle Alliot-Marie, pur produit pourtant du BCBGisme politique vient d’aligner deux gaffes pour lesquelles le nom de « gaffe » relève de la litote racinienne : aller, aux frais du Prince, dans un pays en soulèvement contre le sus-nommé, ne reconnaître pour se disculper que la moitié d’une vérité qui en réalité cachait aux trois quarts un mensonge, alors même qu’elle ne pouvait douter que les médias débobineraient la totalité de l’histoire.

Pas plus brillant et peut-être même pire, les rodomontades de notre malheureux Président envers le Mexique, son Président et sa justice. Où se situait la seule chance d’avoir quelque utilité dans la triste situation de Florence Cassez ? Afficher en effet que l’on contacte et que l’on s’active auprès du Président Calderon, mais surtout donner à icelui la possibilité de se montrer magnanime et à la hauteur de la confiance et de la haute estime que lui témoignent la France et son Président. En bref : faire de la diplomatie, au meilleur sens de ce grand art.

Au lieu de cela, un coup de sifflet qui ressemble à un ordre, et l’annonce d’une sanction dans un domaine hyper-sensible à un pays qui sait, mieux que nous, qu’il est en proie à la corruption et à de multiples influences : la culture. Résultat négatif prévisible et que nous comprenons d’autant mieux que nous ne sommes pas si loin de la situation du Mexique : n’avoir plus de motif de fierté que l’histoire, la culture et notre drapeau pour nous essuyer les yeux.

Tout ça me colle carrément le cafard. Il pleut sur Bordeaux, mais c’est toute la France qui est peinte dans un triste gris, dégoulinant et dont chaque goutte nous salit.

Elections cantonales : d’abord un message de liberté

C’est aussi un message de liberté que porte notre campagne cantonale.

Voilà la quatrième campagne « uninominale » qu’il m’est donné de faire. Pour les oublieux du fond de la classe, les campagnes uninominales (un seul pimpin et, éventuellement son suppléant) s’opposent aux scrutins de liste où l’on vote, non pour une personne, mais pour une liste (municipale, régionale, européenne…). Cette campagne est la première où je ressens, presque physiquement, que l’inapparent est plus important que l’apparent.

Elire une conseillère générale de gauche, c’est desserrer la main mise municipale qui s’alourdit sur notre ville. Soixante quatre ans de pouvoir ininterrompu ne sont jamais bien bons pour une ville mais, hors de cela, tous les signes nous montrent qu’à Bordeaux comme au plan national, les contre-pouvoirs ne sont pas les bienvenus ; les réseaux, les connivences d’intérêt gagnent en force et en poids.

Le découpage des « quartiers » selon le strict ordonnancement des cantons en a été une première preuve. Pour certains « quartiers » comme le 4ième qui s’étend du fleuve jusqu’à Merignac comme un longue écharpe, il défie la raison : il n’y a entre les quartiers déroulés le long de cette écharpe aucune cohérence, aucun lien, que le lien électoraliste de coller aux cantons et de les flanquer d’un « Maire » qui n’est en réalité qu’un adjoint au Maire (il n’y a de « Maires » autre que LE Maire que dans les villes comportant des arrondissements) susceptible de mettre tout son monde en fichiers et en ordre de marche.

Hors de ce signe évident, il n’y en a que trop d’autres. Je fais des permanences d’élue dans quatre lieux différents à Bordeaux. Nombreux sont ceux qui habitant au Grand Parc ou à Saint Augustin, téléphonent à ma permanence personnelle: « Nous préférons venir vous voir là, car à la mairie de quartier, Monsieur David (pour St Aug’) ou Mme Cazalet (pour le Grand Parc) risquerait de nous voir… »

De même dans mes soutiens. Tel ou tel qui appartient à une association, à un groupe ayant quelque lien que ce soit avec la Mairie (subvention, contact, aide quelconque..) me dit: : « Je ne viendrai pas personnellement sur le terrain pour ne pas risquer d’être reconnu, mais j’enverrai ma femme (ou mon fils, ma belle soeur)… »

Elire une conseillère générale de droite (bien qu’elle fasse profil très, très bas de ce point de vue), c’est se priver de ce champ de liberté, de capacité de proposition, de critique, d’aiguillon qui doit être la base de toute démocratie. C’est aussi se priver de l’efficacité de cet aiguillon pour faire sortir des tiroirs les dossiers négligés depuis des années. Nous l’avons montré dans notre canton avec la réouverture de la piscine qui n’aurait jamais eu lieu sans l’élection de 2004. Nous le montrerons de même avec la salle des fêtes, abandonnée aux tags et aux friches depuis 20 ans.

Plus que jamais, à Bordeaux comme dans tout notre pays, cette démocratie – « le plus mauvais système à l’exception de tous les autres » – doit être défendue bec et ongles, et surtout bulletin de vote en mains.

Jacques Delors

Jacques Delors m’a fait le grand plaisir et l’honneur d’accepter la présidence de mon comité de soutien pour les élections cantonales 2011.

C’est à titre personnel que je le lui ai demandé et à titre personnel qu’il l’a accepté. Jacques Delors se fait une règle de ne pas intervenir dans le débat politique pour des raisons d’éthique que l’on devine aisément.

C’est d’abord cela, cette exigence d’éthique dans toute sa pratique politique, qui fait reconnaitre Jacques Delors comme un modèle. L’actualité de chaque jour depuis des mois nous démontre à quel point notre pays a besoin d’exemplarité si nous ne voulons pas le voir pour longtemps se détourner du vote et sombrer pour longtemps dans l’indifférence et la dépression.

L’engagement social de Jacques Delors est lui aussi exemplaire. Le titre de l’ouvrage qu’il a signé « Investir dans le social » montre l’équilibre de sa pensée et se longueur de vue. De l’engagement européen, il n’est pas besoin de parler. C’est sans le moindre doute le plus grand Président de la Commission européenne qui notre Union a connu et l’on est toujours fier d’en entendre parler longtemps après par des européens de tous les pays.

Il a aussi un lien avec les Bordelais qui n’est pas que géographique puisqu’il est l’inspirateur de la « nouvelle société ». Sous ce souffle-là, la droite était infiniment plus respirable qu’elle ne l’est aujourd’hui.

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Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel