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Brève de camp’ : Cours de Luze à Bordeaux, quelque part entre Egypte et Tunisie

Ce soir, cours de Luze, dans ce vent glaçant dont le Grand Parc a le secret. Bref échange avec une dame de mon âge, l’air soucieux comme j’ai souvent et, comme il m’arrive aussi, le besoin d’échanger quelques mots.

– Où en sommes-nous ? Que va-t-il se passer ?

Une pause, un instant suspendu :

– Bien sûr, nous avons un vernis, c’est pas tout à fait pareil. Mais nous ne sommes pas très loin de la Tunisie ou de l’Egypte…

Nous n’en sommes pas si loin. Je n’ai pas eu même à répondre, elle a compris. Elle a compris combien j’étais frappée par ses mots. Si proches de ceux que j’ai failli écrire, quelque part vers 4 heures, la nuit précédente ; à cette heure où le noir nous parait plus noir que noir et où nous avons souvent raison.

Beaucoup sentent ce poids, ce subtil étau de non-dit, de blessure rentrée et ce vernis qui, comme une étrange cotte de maille, nous empêche d’aller trop loin ou de dire trop fort.

Cet après-midi, écoutant les propos du Maire de Bordeaux au Conseil municipal, esquivant les questions de l’opposition PS, avec ce sourire finement méprisant, ce regard qui cherche dans ses troupes l’approbation et bien souvent l’obédience, n’aurais-je pas eu une si grande affection pour mon ordinateur qui retransmettait la séance, j’aurais craint de le défenestrer.

Il y a dans cet « entre soi » de ceux qui sont du bon côté ou qui croient l’être, quelque chose de totalement insupportable. Immanquablement, pas toujours dans le bon ordre, il me revient ce morceau de vers de Ruy Blas: « Et vous, Ministres intègres, serviles conseillers… »

Je ne suis pas tout à fait sûre que le peuple tunisien soit imprégné de Victor Hugo. Mais Victor Hugo à coup sûr était imprégné de ce qu’il y a d’universel dans la fierté d’un peuple.

Inquiétude grandissante pour le Grand Port Maritime de Bordeaux

Désormais le plus petit des GPM, à la suite du mauvais coup du gouvernement rompant unilatéralement le discussions autour du projet de port méthanier au Verdon, le port affronte désormais la colère des syndicats après la rupture des négociations sur la pénibilité des métiers portuaires, engagée et saluée par le Ministre Borloo.

Le Gouvernement, comme il est d’usage à droite, fait désormais porter les conséquences sur l’activité des ports sur les seuls syndicats. L’examen attentif du dossier montre que c’est, en quelques jours, une rupture autoritaire du processus engagé depuis plusieurs mois qui est l’origine du conflit.

Résumé de la situation dans l’extrait de presse suivant :

Brève de camp’ : 19 heures au Grand Parc

Dix neuf heures. Une vieille dame, d’ordinaire légitimement plus préoccupée des soucis de son âge (86 ans) que des turbulences de la vie politique Grand Parcoise, m’accueille d’un air peu amène :

– « On commence à en avoir assez de ces élections ! »

Je réponds d’une moue entendue, à mi chemin entre « il ne faut pas, il ne faut pas, c’est un scrutin à valeur nationale » et, tout à l’oppsé « ça m’arrive aussi, vous savez, mais ça ne fait que commencer… »

Sans décrypter plus avant les finesses et les sous entendus d’une moue aussi finement balancée, la voilà qui continue du même ton :

– Deux coups de téléphone cette semaine, ça commence à faire !

Un silence et elle ajoute

– Vous exagérez !

Je comprends enfin que je suis incluse dans le « vous ». Je réponds à la Dame la stricte vérité : je ne suis pour rien dans ces coups de téléphone. J’ai horreur du téléphone et ce n’est pas le moindre motif de mes proches de me vouer aux gémonies, ou quelque lieu approchant.

Fine mouche, je lui demande d’expliquer plus avant.

Le premier appel, dont plusieurs gentils habitants du canton m’ont déjà rendu compte est un sondage. « Que pensez-vous de l’action du Maire de Bordeaux ? » « Quelle est votre sensibilité au plan national » et, le poisson étant ferré, : « Pour qui envisagez vous de voter aux élections cantonales ? » Suit une liste de noms, se limitant à deux.. »

Le deuxième appel n’est pas davantage que le premier diligenté par moi. Si j’ose dire : tout à l’adverse.

J’invite ma vieille dame, au troisième appel, à ne pas raccrocher trop vite : il lui sera aisé de constater que je n’en suis ni l’auteur, ni l’instigateur.

Rassérénée, elle conclut :

-« Faut quand même qu’ils soient bêtes et qu’ils n’aient rien à faire! ».

On en conviendra, je n’ai pu qu’opiner.

Une citoyenneté égale pour les gens du voyage : l’UMP face à ses contradictions

Le discours présidentiel de Grenoble, l’été dernier, et la campagne de dénigrement des gens du voyage qui s’en est suivi au sommet de l’Etat ont été pour une part importante dans les « événements de Bordeaux » qui ont vu en particulier le bloquage du pont d’Aquitaine le 15 aout 2010.

Ils ont placé la majorité dans une contradiction impossible lors de l’examen de notre proposition de loi visant à supprimer les lois inégalitaires dont sont victimes les gens du voyage.

L’UMP a bien du reconnaître en effet que la loi de 1969 qui impose aux seuls gens du voyage un carnet de circulation est discriminatoire. Elle admet que les obstacles que cette loi leur impose pour s’inscrire sur les listes électorales en font des citoyens de seconde zone et ne peut que reconnaître qu’une question prioritaire de constitutionnalité conduirait à la censure de cette loi par le Conseil Constitutionnel.

Mais, quand nous lui proposons d’en tirer la conclusion en abrogeant la loi de 69, elle tergiverse et renvoie à un rapport sur les aires d’accueil, totalement hors sujet, et conclut qu’il est urgent…d’attendre.

Un consensus est pourtant possible afin d’en finir avec cette violation du principe républicain d’égalité devant la loi. A l’évidence, une arrière pensée électoraliste, soigneusement tenue cachée, continue d’interdire à la droite de reconnaître les gens du voyage partie pleinement intégrante de la communauté nationale.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel