Drogue : une question de santé, pas de morale
Je me permets de mettre ici le lien avec la tribune que j’ai publiée hier dans notre quotidien Sud Ouest
Je me permets de mettre ici le lien avec la tribune que j’ai publiée hier dans notre quotidien Sud Ouest
Huit cent millions de dépenses de communication pour nous faire avaler la réforme des retraites (avec des chiffres bien souvent faux), et pas un mot, pas une ligne dans les médias pour inciter à l’inscription sur les listes électorales.
Cherchez l’erreur …
La raison pour laquelle la gouvernement a renoncé à toute propagande républicaine en faveur du vote est aisée à deviner. Elle n’en est pas excusable pour cela. L’abstention démobilise les jeunes, aggrave leur sentiment de ne pas être inclus dans la société, favorise les comportements violents.
Elle fait monter, dans toutes les classes d’âge, les extrémismes de droite. Ceux qui disent « la politique, je m’en fous. Gauche, droite, c’est pareil » sont des proies faciles pour des comportements extrémistes.
Pour tous, c’est une faute de ne pas expliquer l’importance du vote, de ne rien dire sur la facilité de l’inscription sur les listes.
Pour autant, au lendemain des scrutins nous entendrons nos gouvernants gémir et pleurnicher sur l’abstention. Trop tard. Chaque scrutin voit une aggravation des chiffres et chaque baisse prépare la suivante. La politique, dans cette période où tout est possible, surtout le pire, a une bien courte vue.
Un intéressant débat s’est ouvert après le précédent billet (commentaires d’Asse42, de Belxa…) et j’ai découvert que, comme moi, plusieurs d’entre nous se sentaient « Sociaux- Républicains ».
Curieusement, l’association des deux mots n’a guère fait florès, au contraire de « social-démocrate » dont on sait qu’elle a pignon sur rue, en particulier chez nos voisins allemands. En France, elle hérisse le poil de bien des socialistes, pas toujours pour de bonnes raisons.
Etre « sociale-républicaine », dans nos temps difficiles, , c’est essayer de retrouver dans toute sa vigueur le sens du mot République et la force de ses valeurs. Mieux vaut dire d’ailleurs : l’exigence de ses valeurs, bien malmenées de nos jours par ceux-là mêmes qui devraient les incarner et les défendre.
Je disais précédemment « c’est mettre l’intérêt général au dessus de la somme des intérêts particuliers », c’est à dire donner le pas à la République relativement à la démocratie. Très justement, Belxa a fait remarquer que République, pour les socialistes, n’allait pas sans démocratie. Bien évidemment, gardons nous comme de la peste d’une République totalitaire et de tout ce qui pourrait incliner la République dans ce sens. Pour autant, ne soyons pas tout à fait rassurés des Républiques qui s’affichent « républiques démocratiques ». Certaines ne sont pas totalement recommandables.
La conjonction « République », « Démocratie » ne vient pas par hasard à l’occasion du débat sur les primaires du parti socialiste. Organiser des primaires, donner à une électorat très ouvert mais dont nous ne savons rien (pas même s’il sera très nombreux), n’est-ce pas prendre le risque de donner une trop grande part aux annonces médiatiques, au pouvoir de la télévision, à l’écume des jours plutôt qu’à la gravité des enjeux ? La Démocratie, on le sait, « est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres ». Mais c’est aussi le plus fragile et celui dont un mauvais usage peut le plus facilement être fait.
L’avalanche des sondages avant une élection, est-ce vraiment de la démocratie, maintenant que nous savons qu’ils peuvent être commandés de l’Elysée (ou d’ailleurs), être orientés par le choix même des questions et qu’ils n’apparaissent souvent dans le calendrier qu’à point nommé ? Nommé par l’un ou par l’autre, tous les deux n’étant pas innocents. Pour autant, il n’est pas de bonne démocratie de les interdire. Décidément, rien n’est simple..
A la fin de sa vie, mon père m’a dit « Tu verras, en vieillissant, on devient de plus en plus Républicain et de moins en moins Démocrate ». En suis-je là ? Ou plutôt, l’avis de tempête qui accompagne ce début de XXIème siècle ne nous conduit-il pas à bien nous accrocher au mât de la République, à sa rigueur, à son exigence de laïcité et à son idéal d’égalité ?
Mais pour autant, à son irrépressible besoin de liberté. Et donc de démocratie.
La proposition de loi visant à généraliser le dépistage précoce des troubles de l’audition a été adopté le 30 novembre en première lecture par l’Assemblée nationale. Les députés socialistes se sont abstenus.
Nous ne saurions nous opposer à la mise en place d’un nouveau dépistage, particulièrement quand la France manque cruellement d’une politique de santé publique ambitieuse. La légitimité d’un programme de repérage précoce des troubles de l’audition en France se justifie d’autant plus que l’âge moyen de diagnostic de surdité profonde (18 mois) demeure beaucoup trop tardif, comparé aux autres pays européens.
L’objectif de la proposition de loi est donc louable : en insistant sur le temps gagné pour le développement futur de l’enfant, elle permettra de réduire le coût d’une prise en charge tardive et d’atteindre toutes les familles, y compris les plus éloignées du système de soins. En effet, si le dépistage n’intervient pas dans les maternités, beaucoup d’enfants sourds seront perdus de vue, et pour longtemps.
Pour autant il nous a semblé, au vu des nombreux témoignages qui nous sont parvenus au cours des dernières semaines, que la mise en oeuvre de ce dépistage nécessite de poursuivre plus avant la concertation avec les associations représentant les personnes sourdes.
En effet, nous avons compris que ce dépistage est perçu par de nombreuses personnes de la communauté sourde comme un pas vers une approche purement médicale des troubles de l’audition. Or le repérage précoce ne doit pas avoir pour seul objet de hâter l’implantation cochléaire. Il doit permettre de réfléchir à une prise en charge personnalisée, qui offre plusieurs possibilités.
C’est pourquoi le renforcement des structures d’accueil est fondamental. Les associations auditionnées lors de l’élaboration de la proposition de loi ont toutes insisté sur la difficulté des parcours des familles. Notre rôle est de répondre à leurs attentes, de nous assurer que cette proposition de repérage n’est pas qu’une annonce, mais bien le début d’une véritable prise en charge au sein de structures suffisamment nombreuses et prêtes à aider les enfants ainsi que leurs familles. Nous devons favoriser l’ensemble des modes de communications, qui sont tous nécessaires, et surtout nous devons promouvoir le bilinguisme. C’est pourquoi les familles ont besoin d’information, de personnels adaptés, d’accompagnement, et donc de moyens.
Or cette proposition de loi ne prévoit pas ces moyens, nécessaires à la mise en place d’un tel accompagnement. Cela paraît pourtant indispensable, car les dispositifs existants sont insuffisants : la Haute Autorité de Santé a mis en évidence que la moitié des départements ne disposent pas de structure spécialisée dédiée aux personnes sourdes.
C’est pourquoi les Députés socialistes ont décidé de s’abstenir sur ce texte en première lecture, dans l’espoir que le débat continuera et permettra d’arriver en deuxième lecture à un projet plus abouti, doté des moyens suffisants, et plus satisfaisant pour la communauté sourde.
Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel