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Cancer : le diagnostic de certitude sera t-il bientôt réservé aux plus riches?

La certitude diagnostique est le pilier de la stratégie thérapeutique des cancers. Cette certitude est assurée par les médecins anatomopathologistes qui examinent les biopsies et qui ont besoin, dans un certain nombre de cas, d’un avis d’experts pathologistes.

Actuellement, ce sont les anatomopathologistes (ceux là même qui demandent l’avis) qui sont supposés en assurer les frais. Ce qui pénalise les plus consciencieux qui, connaissant la gravité de leurs conclusions, ne veulent pas risquer une erreur susceptible de mettre en danger la vie des malades.

Il est urgent de prévoir le remboursement encadré (limité au faible pourcentage des cas litigieux) de ces deuxièmes lectures d’experts car sinon nous en arriverons, comme aux Etats- unis, à ce que seuls les malades les plus aisés bénéficient de cette certitude diagnostique.

Voici l’objet de la question de Michèle Delaunay à Madame la Ministre de la Santé que vous trouverez en cliquant ici.

Le 4 août

L’Histoire n’est pas chiche en manifestations d’humour, quelquefois en sarcasmes ou en dérision. On choisira. C’est aujourd’hui 4 août qu’Eric Woerth se voit attribuer le César du dégrèvement fiscal. La formule est d’Alain Youpi, je n’ai pas résisté à la lui emprunter.

Le 4 août, véritable coup d’envoi de la Révolution française, dans une atmosphère de révolte et de peur, une poignée de députés, tous aristocrates, s’avise qu’il faut faire quelque chose. Pas question de déclarer la déchéance de la nationalité pour ceux qui attentaient à l’ordre : elle n’existait pas encore. De propositions en propositions, on en vint à proclamer l’abolition des privilèges et des droits seigneuriaux, et aussi (tout le sel vient de là), l’égalité de tous devant l’impôt.

Plus de trois siècles après, les jacqueries et les révoltes, n’ont ni le même sens, ni le même objet. Rien n’est vraiment comparable, sauf la nécessité d’une réponse de rigueur et d’égalité. Pas la rigueur de Fillon, la rigueur tout court, et l’égalité des droits. Justice, fiscalité, ceux-là même dont l’affaire Woerth-Bettencourt met en scène à la façon d’un feuilleton américain, le déni et le mépris.

En vacances depuis hier, le Président aura le loisir de lire, outre la princesse de Clèves, l’histoire de la Révolution. Il en existe bien des versions et les plus grands historiens l’ont marquées de leur nom. Il y a même des abrégés, Carla sans doute saura trouver.

Je plaisante, c’est souvent la facilité et quelquefois la faiblesse. Occupée à des entreprises toutes plus favorables les unes que les autres et où le cerveau est peu engagé, j’ai peu de goût à obscurcir ce jour où l’on perçoit déjà que l’été est proche de passer sa moitié. De ce 4 août qu’est aujourd’hui, sauvons avant tout la douceur.

L’incroyable silence de l’été

L’incroyable silence de l’été, si émouvant, si paradoxal, ce n’est ni sur les plages, ni dans aucun lieu de villégiature, bien moins encore dans les aéroports ou dans les gares, mais au coeur des villes, abandonnées, oubliées, désertées, qu’on le trouve. Et le silence n’est jamais plus silencieux que dans les lieux habitués au bruit et à l’agitation.

Bordeaux, aujourd’hui. Vide, vacant pour je ne sais quelle aventure. Même les jardins sont désertés par la menace d’averses brutales et chaudes. Je m’affaire à de modestes entreprises dans la maison toutes fenêtres ouvertes, bannissant la radio, bannissant tous les bruits pour mieux écouter ce silence des villes quand tous ceux qui les habitent et qui les agitent, qui oublient même de les regarder, sont tous ensemble entrain de les fuir.

Premier jour de vacances. Est-ce que les vacances ne sont pas d’abord le dépaysement ? Bordeaux était alors le vrai bon choix. Humide, d’un gris d’été, tiède comme un vêtement, poétique, un brin -juste ce qu’il faut- cafardeux.

Et surtout, silencieux, incroyablement silencieux.

Un avant-goût de la loi Besson

Vous avez aimé le débat sur l’identité nationale, vous allez adorer celui sur « les gens du voyage ».

Dans mon enfance, on disait « les romanichels », une vingtaine d’années avant, dans un autre pays et un autre temps, on avait groupé « les tziganes », non seulement sous ce vocable qui évoque davantage la musique que l’exclusion, mais dans des camps d’où peu ressortirent.

En assimilant aujourd’hui « Roms » et « gens du voyage », le Gouvernement s’emploie une fois encore à susciter la méfiance, voire davantage, entre Français et étrangers, entre citoyens et communautés, et l’utilise pour masquer les échecs de ses guerres à répétition contre l’insécurité.

La confusion de deux populations pourtant bien distinctes et l’instauration de sanctions pénales basées sur des critères ethniques rappellent des heures sombres, et révèlent une méfiance systématique envers l’ « autre » et la volonté de remettre en cause sa place dans notre société.

Ce n’est qu’une étape. Le projet de loi Besson « relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité » que nous examinerons à L’Assemblée à la rentrée durcira encore l’attitude des pouvoirs publics envers les étrangers.

Destiné à transposer des directives européennes, ce projet de loi écarte les quelques garde-fous prévus par le droit communautaire et restreint drastiquement les droits des étrangers en France :
-La durée de rétention maximale des étrangers sans papiers passera de 32 à 45 jours ;
– les personnes interpellées ne pourront être présentées devant le juge des libertés et de la détention que 5 jours après leur mise en détention, au cours desquelles l’administration pourra en toute impunité les renvoyer dans leur pays d’origine, sans que la régularité de la procédure puisse être contestée ;
-l’administration se verra confier le pouvoir discrétionnaire de créer à tout endroit des « zones d’attente », dans lesquelles les étrangers interpellés ne pourront se prévaloir d’aucun droit (cette mesure fait suite au débarquement des Kurdes sans papiers en Corse en janvier dernier et au fiasco subi par l’administration qui avait vu ses décisions sanctionnées par la justice).

Trois exemples parmi de nombreuses mesures visant à complexifier à l’extrême les procédures d’entrée sur le territoire et à laisser la prise en charge des étrangers aux seules mains de l’administration en restreignant au maximum la protection du juge judiciaire.

Nous sommes d’ores et déjà, en ces derniers jours de juillet, en concertation avec les associations de défense du droit des étrangers. La rentrée sera dure. A l’Assemblée comme partout.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel