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La sortie des plantes gélives

Ce n’est pas le plus reposant, mais c’est sans conteste un des plus agréables de l’année : le moment de sortir les plantes « gélives » de leur repaire d’hiver.

Repaire d’hiver, que malgré beaucoup d’efforts (chauffage pour les plus durs moments, couverture par des voiles telle mariée marocaine…) n »est pas leur favori : les plantes, comme moi, aiment humer dans l’air encore froid la promesse de jours meilleurs. Le confinement ne leur réussit guère.

Il est étrange que j’ai écrit « gélives » entre guillemets. Gélive est un mot très honnête, approuvé par l »Académie, voire même par plusieurs, et trainant derrière lui plusieurs siècles d’usage et d’expérience.

La vie est ainsi faite : beaucoup de nos mots, parmi les plus beaux, les plus signifiants, les plus naturels, deviennent déponents, et on ne les utilise que sur la pointe des pieds ou, plus justement désormais, d’un doigt malhabile sur le clavier de l’ordinateur. Les mots déponents sont au clavier de l’ordi, ce que les notes d’un adagio sont au clavier du piano : retenus, maintenus sous un voile de tristesse et quelquefois, tragiques. « Déponent » lui-même n’est pas en grande santé.

Je me suis écartée, comme souvent, du coeur de mon sujet. L’écart, s’il n’est pas coeur de la pensée politique, est bien souvent le coeur de la littérature, ou plus modestement de l’écriture qui, elle, va, on le sait depuis Montaigne, par sauts et gambades, là où elle veut et même quelquefois, où elle ne veut surtout pas.

Les plantes gélives, il n’y a pas lieu d’être Michel le jardinier pour en avoir à la fois l’assurance et l’expérence, cèdent au gel. Certaines d’entre elles s’appellent des « succulentes », ce qui ne manque pas de poésie. La plupart ne sont que des plantes ordinaires, qui ne succulent d’aucune façon, mais n’aiment pas se geler, ce qui est d’ailleurs la condition ordinaire de la totalité des humains que nous sommes.

Entre deux averses donc, en ce jour incertain situé à la veille de mars, comme un candidat au suicide penché à sa fenêtre, j’ai attaqué la courte (mais lourde) transhumance des plantes gélives vers leur jardin. Le jardin n’étant à l’évidence pas le mien, mais le leur : elles y vivront longtemps après que je ne saurai plus rien de lui, ni des mille aventures qui l’agitent en cette saison plus encore qu’en les autres.

Mon père avait un principe (il avait pourtant plus de pratiques que de principes) : il ne gèle pas à Bordeaux après le 18 février. Pourquoi le 18 ? Je ne l’ai jamais interrogé pour ne pas faire perdre à ce principe la part de mystère et d’irrationnel que contiennent tous les principes. Celui-ci n’est pas absolu, mais bon an mal an, il n’a jamais été lourdement démenti, ce qui n’est déjà pas si mal.

Ce n’est pourtant qu’à la veille de mars, que j’ai entrepris ce joyeux déménagement, cette première sortie d’écolières confinées en leur austère pensionnat ; ce qui prouve au moins deux choses : la première est, qu’après six décennies, j’ai acquis avec l’oedipienne condition des filles une part non négligeable de liberté. La seconde, plus décisive , est que la liberté d’un dimanche après-midi l’emporte sur les contraintes à la fois du calendrier et de l’enseignement freudien.

A cet heureux constat, s’ajoutent d’autres plaisirs : c’est précisément en cette période que de toutes petites violettes amorcent un tapis dans toute une partie du jardin. Ce signe favorable n’est pas le seul, les oiseaux, les infimes bourgeons de l’aubépine et du lilas, ajoutent à cette forêt de symboles, conscients et inconscients, qui disent à l’animal le plus obscur, le plus âgé, le plus fragile que le meilleur, le plus doux, le plus chaud du temps est à venir.

Le Grand Stade prend l’eau

Les Bordelais sont gens raisonnables et le baromètre trimestriel de la CUB en témoigne.

Il s’agit d’un sondage trimestriel évaluant l’opinion des habitants de l’agglomération sur ses grands projets. Moins de la moitié d’entre eux (48%) se déclarent aujourd’hui favorable à la réalisation du Grand stade alors qu’il étaient 61% il y a trois mois. L’évolution démontre leur juste perception des hypothèques qui pèsent sur le dossier.

J’ai évoqué précédemment celle qui me parait la plus dangereuse : l’absence d’assurance sur la garantie des loyers censés payer la contribution de l’équipe des Girondins. Rappelons que cette contribution correspond à plus de 50% de l’investissement initial, ce qui est presque sans précédent s’agissant d’un équipement public.

Ceci ne va pas sans question : un équipement financé à majorité par le privé peut-il être considéré comme un équipement public, auquel pourront être imposées les attributions et les charges relevant du service public ?

La réponse est d’ores et déjà « non » : ce stade ne profitera qu’au club des Girondins et il est libre d’obligations envers les petits clubs, les établissements scolaires…

On peut alors renverser la question : les contribuables ont-ils à financer à hauteur de 65 millions d’euros (20 par l’intérmédiaire de l’Etat, 15 de la ville, 15 de la Région et 15 de la Cub) un équipement dont l’usage est réservé à un club privé ?

Cette question est l’objet du recours administratif déposé par le groupe municipal des élus socialistes, à l’initiative de Matthieu Rouveyre.

Les Bordelais sont pour le moins en droit de s’interroger. Et de se répondre.

Lisette Model ou l’art d’écrire.

L’actualité politique s’assoupit un peu. Au moins l’écho que nous en recevons, car le monde ne vit pas à l’heure des élections régionales françaises.

Je saisis au vol un morceau d’émission à France inter. La radio n’est pas la meilleure façon d’accéder à la magie de la photographie. Une émission à propos de l’exposition consacrée à Lisette Model me fait souvenir du sortilège de cet art étrange qui parait à portée de tous. J’aime photographier, et le photo-blog témoigne de beaucoup de mes indiscrétions quand l’expression d’un visage (fût-il celui d’une statue) me donne envie de l’écrire sur le papier.

J’emploie volontairement ce mot quasi-sacré : écrire. Le portrait, quel qu’en soit le mode ou le média, est une écriture. Lisette Model, au nom si incroyablement juste et qui parait presque choisi, est l’illustration de cet art d’écrire avec n’importe quelle forme de stylo.

Six photos d’elle seront la récréation de ce blog.

Logement : délai de remboursement dépôt de garantie

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le secrétaire d’État chargé du logement et de l’urbanisme sur le délai de remboursement du dépôt de garantie prévu par un bail de location.

L’article 22 de la loi du 6 juillet 1989, modifié par la loi n° 2008-11 du 8 février 2008, prévoit que le dépôt de garantie soit restitué « dans un délai maximal de deux mois à compter de la restitution des clés par le locataire, déduction faite, le cas échéant, des sommes restants dues au bailleur et des sommes dont celui-ci pourrait être tenu, aux lieu et place du locataire, sous réserve qu’elles soient dûment justifiées ». Ce délai de 2 mois met en difficulté financière nombre de locataires qui signent un nouveau bail de location et versent donc un nouveau dépôt de garantie.

Michèle Delaunay demande au Secrétaire d’Etat de bien vouloir réduire ce délai à un mois, délai suffisant pour permettre au bailleur de calculer, le cas échéant, les sommes retenues.

Carrière et diplôme d’Etat des ambulanciers

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de Mme la Ministre de la Santé et des sports sur la promotion du métier d’ambulancier.

Depuis la création du diplôme d’État, l’Association française des ambulanciers SMUR et hospitaliers (AFASH) demande la reconnaissance du caractère paramédical de la profession en même temps que le droit à une formation spécifique et la prise d’un décret de compétence relatif à la sécurité des personnes transportées.

Les conditions de prise en charge des patients ont évolué et les ambulanciers hospitaliers ont dû s’adapter pour une démarche de qualité exigeant plus de professionnalisme. Pourtant, ils sont toujours considérés comme de simples techniciens alors que leur rôle au cours des interventions peut être décisif.

C’est pourquoi ils réclament leur intégration dans la catégorie C de la fonction publique, comme les aides-soignants, et l’aménagement du diplôme d’État avec une formation plus longue, enrichie de stages pratiques aux urgences et en SMUR.

Mme Michèle Delaunay demande donc à Mme la Ministre de quelle façon le Gouvernement entend répondre à ces attentes.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel