m

Gestion de la pandémie grippale (II) : les réponses de la Ministre

Beaucoup de questions ont été posées à la suite du troisième point d’étape de la gestion de la pandémie grippale à l’Assemblée. En voici les éléments essentiels.

Pourquoi la vaccination n’est-elle pas confiée aux généralistes ? La réponse est venue par étapes. Lors des précédentes auditions, la Ministre a justifié sa gestion de la vaccination par le fait que les généralistes devaient être tenus à l’abri de la charge de la vaccination pour pouvoir assumer le surcroit de travail du à la pandémie. Aujourd’hui, son explication était un peu différente : seule une part des médecins généralistes se seraient portés candidats pour assumer cette charge et il aurait fallu, préalablement, les interroger tous et savoir quel temps ils voulaient y consacrer.

La deuxième raison, précédemment avancée par la Ministre, était la présentation du vaccin en multi-doses. Elle a aujourd’hui reconnu que cette difficulté était aisée à dépasser en organisant au cabinet des demi-journées de vaccination. Signalons au passage qu’une convention aurait pu être signée avec les instances des médecins généralistes de manière à ce que chaque vaccination ait un coût équivalent à celui qui est avancé aujourd’hui.

Un élément positif a été que la Ministre a assuré que la situation n’était pas figée. Les généralistes peuvent désormais vacciner leurs patients incapables de se mobiliser et en particulier les patients âgés qui résident dans des EHPAD. C’est une disposition tout à fait récente dont nous avons eu l’annonce.

Il n’est pas exclu de penser que si la pandémie s’aggrave, les médecins généralistes pourront apporter leur concours au sein même de leur cabinet.

Pourquoi n’annonce-t-on pas que ceux qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà (avec ou sans bon) se présenter dans les centres et être vaccinés ? Réponse un peu incertaine. La Ministre souhaite que chacun puisse être vacciné s’il se présente, mais ne souhaite pas que l’annonce en soit faite, tout en regrettant que l’on se fasse encore trop peu vacciner…

Pourquoi les médecins ont-ils, à quelques jours d’intervalle, reçu des injonctions opposées sur la prescription des antiviraux tels que le Tamiflu ? Cette question, avec raison, a beaucoup agité les médecins. Ils ont eu l’impression que leur capacité à analyser l’opportunité de cette prescription a été mise en doute. Rappelons que ces médicaments n’entrent pas dans le groupe des médicaments « à service rendu majeur ». A preuve le fait qu’ils n’étaient jusqu’alors remboursés qu’à hauteur de 35%.

A peu d’intervalle au cours du mois de décembre, les médecins ont reçu du ministère l’avis que la prescription n’était pas indispensable, puis qu’elle devait être systématique. Comment s’y retrouver, comment aussi accepter ces injonctions qui n’étaient basées sur aucune étude, sur aucune revue de résultats ? J’ai été là dessus interpellée à plusieurs reprises et j’ai fait part à la Ministre de ces interpellations vis à vis desquelles nous n’avons aucune réponse scientifique.

Le problème n’est pas léger. Non que le tamiflu soit un médicament d’utilité décisive. Mais il peut mettre le médecin en grande difficulté. Si un patient évolue vers une forme grave, sans avoir reçu le médicament, sa famille, le médecin lui-même peuvent s’interroger : cette évolution aurait-elle eu lieu en cas de prescription ? C’est une interrogation qui peut être grave de conséquences.

Une autre question, pourtant très importante, est restée sans véritable réponse : pourquoi avons-nous acheté un nombre de doses de vaccins largement supérieur à celui des habitants de notre pays, au contraire des Etats-Unis et de tous nos voisins ? Nous n’avons obtenu là-dessus qu’une seule réponse : les livraisons de doses ne se sont pas faites en une fois, Mme Bachelot ne gère pas un stock complet, les vaccins parviennent au fur et à mesure. Reconnaissons que cela ne suffit pas à expliquer cet achat massif et extrèmement coûteux.

Pardon de ce billet austère et un peu technique. Ces éléments me paraissent concerner chacun de nous.

Le point sur la pandémie grippale, en direct de l’audition de la Ministre

Nous auditionnons à l’instant même à l’Assemblée Mme Bachelot, Ministre de la Santé. Notre pays a acheté un nombre de doses de vaccins correspondant à une fois et demi sa population (…) et pourtant nous n’en sommes qu’à 10% de vaccinés. Le désordre par contre est à son comble, les médecins sont déroutés et déçus de l’attitude du gouvernement. Beaucoup de questions donc. Aurons-nous beaucoup de réponses ?

(suite…)

Sainte Barbe

On ne connait pas assez Sainte Barbe, non plus qu’on ne lui rend un hommage suffisant. Non pour ses hauts faits – encore qu’avec beaucoup de bénévolence on puisse voir en elle une avant-gardiste du féminisme- mais parce qu’elle est l’emblématique « patronne » des pompiers.

A ce titre, j’ai eu l’honneur ce soir de représenter à ses côtés la parité à la célébration annuelle des Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS).

L’incendie est présent dans toutes les têtes à la seule évocation des pompiers, qui est au passage le corps le plus respecté, le plus admiré et le plus aimé des Français. Même les médecins, pour lesquels j’éprouve la sympathie naturelle d’une coreligionnaire, peinent à rivaliser. Mais le dernier mot « Secours » disparait bien souvent derrière le brillant des voitures rouges et des « casques d’or ».

Pas besoin en effet de casque brillant pour cette vocation sociale du mêtier de pompier. Tempêtes, sinistres qui mettent en jeu la vie des pompiers, n’égalent pourtant pas en nombre d’interventions le secours à la personne, qui est souvent le dernier secours, quand le médecin, le voisin, le passant, les proches ont manqué ou n’ont jamais existé.

Les pompiers sont les urgentistes de l’insalubrité (quand un appareil de chauffage incertain a été allumé par ceux qu’on appelle maintenant les « naufragés de l’énergie), de la misère (quand un SDF abandonné de tous est retrouvé sur un trottoir à l’extrême limite de la vie) ou de la détresse quand l’un des deux précédents a décidé que la vie était quand même trop dure et qu’il fallait en finir avec elle.

Le froid commençait d’engourdir la ville quand je suis arrivée à la cérémonie de la Sainte Barbe, sortant de l’inauguration des nouveaux locaux du Secours Populaire. Le lien était facile à faire : 78000 familles vivent en Gironde avec moins de 800 euros, ce qui correspond à peu près à 200 000 personnes. Ce n’est pas exclusivement auprès d’eux que les pompiers apportent leur secours, mais c’est en tout cas majoritairement auprès des plus pauvres, des plus paumés, des plus vulnérables qu’ils sont le « frère humain » qui vient prêter main forte.

Nous étions une foultitude d’élus à la Sainte Barbe et il faut s’en réjouïr : ce n’est pas la Sainte qu’il s’agissait d’honorer mais les pompiers eux-mêmes et ce grand corps où le sens du devoir, le dévouement et le courage font partie des simples valeurs de tous les jours.

A côté de cela, Sarkozy justifiant piteusement que le Grand emprunt (sa Grande idée de l’année) soit devenu un emprunt ordinaire, pas plus grand que tous ceux que l’on fait à longueur d’année et qui se transforment instantanément en grand impôt de demain, ont un air précuit et trafiqué, qui ne motivera pas l’ombre d’un Français.

Je vous le disais : on ne parle pas assez de Sainte Barbe et beaucoup trop de Saint Nicolas et de ses disciples.

Dimanche de gros travaux, samedi de démocratie

Dimanche tout entier engagé dans des objectifs d’aménagements, pour lesquels je me suis fixée la « deadline » de l’arrivé du père Noël. Non que je crois au père Noël, non que j’ai prévu pour l’accueillir la moindre festivité autre que très modeste, mais je crois par contre en la vertu énergisante d’une date limite et d’objectifs qu’on s’est fixés soi- même. Les week-ends se reduisant le plus souvent aux dimanches après-midi, je sors de celui-là fourbue, rompue comme un vieux cheval, mais satisfaite de voir mes objectifs approcher du domaine du possible.

Samedi, c’est à dire hier, était tout en contre-point, occupé du matin jusqu’au soir des obligations de la Démocratie, de la République et des pré-festivités de fin d’année, trois devoirs qui, réunis ensemble, ne sont ni pécadille, ni faribole.

Le point culminant du Samedi a été sans conteste la cérémonie d’accueil des « Nouveaux Français » au Grand Théâtre, sous la présidence conjointe du Préfet de région, Dominique Schmitt, et du Maire de Bordeaux, Alain Juppé, pour les distraits qui, n’ayant jamais lu Sud Ouest, ne le sauraient pas.

Les « Nouveaux Français » ne sont aucunement un nouveau parti politique, pas davantage un nouveau courant du Parti Socialiste (on le devine aux deux noms des co-présidents), pas non plus une nouvelle mouvance de l’ump.

Encore que… Encore que certains pourraient douter de la réalité de la troisième hypothèse au vu du déroulé de la cérémonie. Que je vous dise quand même ce que sont les « Nouveaux Français » : ce sont les étrangers ayant acquis au cours de cette année la nationalité française. Ils sont 350 à Bordeaux, ce dont je me réjouis, mais ce qui n’est électoralement pas négligeable comme se l’est dit avec sagacité le Maire de Bordeaux.

Donc… cérémonie d’accueil au Grand Théâtre, qu’on appelle maintenant « Opéra » , mais qui avait pour la circonstance gardé son nom de tradition. Musique, Marseillaise, discours du Maire et du Préfet, qui je le rappelle co-présidaient la cérémonie.

Deux des trois députés de Bordeaux étaient présents, je devais excuser le 3ème et parler en son nom. Pour les lecteurs, nombreux, qui sont eux-mêmes étrangers au microcosme politique bordelais, je rappelle que notre Métropole aquitaine s’ennorgueillit d’avoir une députée PS (ma pomme) que je nomme en premier car elle représente plus de la moitié des Bordelais, un morceau de députée ump (ma collège Chantal Bourragué pour les quartiers nord et nord ouest) et mon non moins éminent collègue vert Noël Mamère pour les quartiers sud. Bordeaux, vous dites-vous, en lisant le détail de cette représentation, est un havre de démocratie, où chacun peut s’exprimer selon les principes et les usages de la République.

Sauf que…

Sauf que, ce jour-là, pourtant empreint d’exemplarité (film édifiant, Marseillaise, discours ronflants sur ces deux soeurs indissolubles, la République et la Démocratie..), l’une et l’autre ont été légérement prises en défaut. Je dis « légérement » parce qu’une forte dose de distanciation et de sens de l’humour est indispensable à la survie du Bordelais moyen comme du Bordelais élu.

Le Préfet étant présent ès qualités, nous étions de facto dans une cérémonie relevant des règles et des principes républicains. L’un d’eux veut que les Députés s’expriment et cet accueil au sein de notre nationalité l’imposait particulièrement. Cette expression aurait en effet permis de montrer à nos Nouveaux Français la belle harmonie du fonctionnement de nos institutions.

Pas de chance, le Maire de Bordeaux, fidèle à sa vision d’une ville ump, une et indivisible, comme est aujourd’hui l’Etat, confisqué par un Parti et un seul, un chef et un seul, à la ville comme à la scène, à Bordeaux comme à Paris, ne l’a pas entendu ainsi.

Et la parole, malgré ma demande au Préfet Schmitt, n’a pas été donnée aux députés bordelais.

Les règles de la République ne sont pas des garde-chiourmes acariâtres ou des frivolités protocolaires : elles sont les garants de notre liberté. Mes travaux du dimanche ne sont rien comparés avec ceux qu’il nous faut aujourd’hui mettre en oeuvre pour la protéger.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel