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Esclandre princier (suite)

Petit codicile à mon billet précédent. Des journalistes me téléphonent : « Quoi, comment, avez vous des images, une vidéo ? »

Comme qui dirait : un buzz au bout du téléphone portable..

Je n’ai rien de tout cela. Et je n’y ai pas personnellement assisté : j’attendais à 20 h, au moment de cet incident, non pas planétaire mais révélateur, les experts de la fondation « Terra nova », dont je fais modestement partie, pour parler de politique de santé.

Deux sont arrivés, l’oreille basse, traumatisés (superficiellement, disons plutôt : choqués, au sens anglais du terme) de la scène qu’ils venaient de vivre et que j’ai raconté en abrégé dans le billet précédent : le jeune Jean Sarkozy dans l’exercice de son pouvoir abusif et de l’absence d’exemplarité de l’Etat ump.

Avant de mettre cet « instantané » dans le blog, j’ai téléphoné aux témoins « Est-ce que cela ne pouvait être un jeune homme ressemblant à Jean Sarkozy ? Etes-vous sûrs qu’il ne pouvait y avoir de confusion ? ». ` Il ne pouvait y avoir … Un commentaire amusant a été : « Ma surprise a été de le trouver si petit ! Les images de la télé l’avaient montré plutôt beau gosse.. ». La commentatrice-témoin était une femme, on s’en doute. Nous avons toutes les deux convenu : « Comment pouvait-il être grand » ?

J’ai fâché (pas vraiment) mes témoins de ne pas avoir pris une photo, un mini-film dans leurs appareils téléphoniques. Comme moi, ils n’en ont eu nulle envie, ni peut être la capacité. Aucun n’a d’engagement partisan. Tout modestement, ils sont des profs et experts en économie de la Santé, toutes choses qui de nos jours ne sont pas au faîte du buzz médiatique.

J’ai inscrit cet incident sur le blog, sans soucis, on s’en doute, que cela compromettrait définitivement ma carrière de Ministre de la Santé d’ouverture *, mais non sans assurance de la véracité de l’événement, ni de l’infime modestie du dit événement.

Pour autant, infiniment modeste, il ne me parait pas infiniment insignifiant. Et les propos du jeune Sarkozy, alors que nous débattions dans l’hémicycle de « l’identité nationale » m’ont paru manifester une obsession du pouvoir en place, médiocre, mais non moins, et plus gravement, obsédante.

  • j’espère que même les esprits les plus chagrins comprennent le deuxième, troisième, voire même quatrième degré, de cett remarque

Esclandre

Hier soir à l’Assemblée, le jeune Sarkozy (l’ex-futur candidat à l’EPAD) faisant un esclandre à l’entrée principale du palais Bourbon au prétexte que la personne qui l’accompagnait devait se soumettre aux formalités habituelles de contrôle.

Ceci devant un fonctionnaire impavide, qui n’en avait que plus de mérite.

-« Ah ! Eh bien, ne nous étonnons pas, c’est comme ça qu’on fabrique des électeurs pour le Front National ! »

clamait le jeune encouronné.

C’est comme ça, en effet, mais pas pour la raison qu’il croit.

Flop !

Maigre débat du côté de la droite hier à L’Assemblée où nous devions plancher sur l’identité nationale. Maigre assistance aussi sur cette moitié de l’hémicycle : l’ump a montré avec ses pieds l’enthousiasme qu’elle avait à souscrire à l’initiative présidentielle.

Les députés de droite dépéchés à la tribune paraissaient bien en service commandé : Jean François Copée, convenu et terne, comme un jais qui vient de changer son ramage pour un manteau gris, un Vendéen villiériste venu parler des guerres de Vendée, ce qui était particulièrement à propos, un Alsacien rappelant le sort douloureux de l’Alsace et de la Lorraine, et l’ex-Vice Président de l’Assemblée, Marc Dombrèze que j’apprécie plutôt, à l’ordinaire, invectivant la gauche qui était, elle dans toute autre disposition. La clarté des rangs ump témoignait en sens contraire.

Au regard de la suite des interventions morcelées et sans souffle de la droite et du centre, nos orateurs ont élevé le débat à un autre niveau. Jean Marc Ayrault, Bernard Cazeneuve parlant avec une ferme sérénité de la laïcité, Serge Letchimy député-maire de Fort de France, George-Pau Langevin et une mention particulière à Marietta Caramanlis, députée de la Sarthe, venue de Grèce en France du temps des colonels et ayant choisi d’y demeurer. Marietta a parlé avec beaucoup de simplicité et de profondeur de ses enfants dessinant à l’âge de la maternelle des drapeaux grecs et français et expliquant que c’est cela aussi être Français.

Aujourd’hui nous apprenons qu’une proposition de loi vient d’arriver sur les bureaux de l’Assemblée destinée à interdire les drapeaux des deux pays à l’occasion des mariages mixtes.

Marietta, quelquefois, doit s’interroger.

Bayrou ne se grandit pas

Pédagogue hors pair, orateur compréhensible de tous, sollicitant l’intérêt quand il s’exprime, François Bayrou a un faible caractère. C’est bien souvent le point le plus fragile des hommes politiques (les exemples sont légion) et c’est pourtant le plus décisif.

Peu courageux dans l’action, comme il l’avait montré quand il était ministre de l’éducation où décisions et réalisations ne sont pas venues confirmer l’excellence des principes énoncés*, Bayrou est aussi « nerveux », et même vite acariâtre, dans la réaction.

Il ne se grandit guère à qualifier de « rigolos » les agissements de Ségolène Royal, avec en ligne de mire sa proposition de 5 postes éligibles sur la liste régionale de Poitou Charente. N’était-ce François Bayrou qui, il y a quelques semaines, prônait la « main tendue aux socialistes »?

Cette expression est d’ailleurs en passe d’être totalement disqualifiée : la « main tendue » des hommes politiques est bien souvent vigoureusement croisée derrière le dos et ne relève que des « paroles verbales ». C’est une fois de plus le cas.

François Bayrou a un message à transmettre aux Français pour le premier tour des Régionales : c’est la raison annoncée de son refus. Espérons que ce message soit fort, facile à identifier et à retenir, pour justifier que sa main n’ait été tendue que pour donner un petit soufflet à qui la prenait concrêtement, non sans risque pour elle auprès des militants socialistes.

La politique rend bête et use les caractères fragiles. Le ton grinçant de Bayrou expliquant son refus trahissait cette nervosité de petit chef qui est si préjudiciable à l’exercice des responsabilités. N’est pas Obama, le maître de la maîtrise de soi, qui veut.

  • à lire dans « La décennie des Mal-Appris

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