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Etrangers sous pression

Sud Ouest, le 28 novembre 2009

SANS-PAPIERS. Les associations de soutien ont dénoncé une politique de plus en plus répressive au cours d’une conférence de presse en présence d’élus PS, PC et Verts.

L’Association solidarité avec les travailleurs immigrés (Asti) a bien failli se retrouver, hier après-midi pour sa conférence de presse, avec un exemple concret et immédiat des dégradations qu’elle dénonce.

L’un des travailleurs sans-papiers désireux de témoigner avait été interpellé par un policier à sa descente du tram, place de la Victoire, pour un contrôle. Comme il est Camerounais d’origine, il a demandé à haute voix pourquoi il était le seul à être visé dans ce tram. Et il profita des protestations solidaires des voyageurs pour s’échapper : « Sinon, je serais peut-être en garde à vue avant de prendre le chemin du centre de rétention de Toulouse. » Or, ce jeune homme travaille depuis 2004 à Bordeaux, est éducateur dans un club de foot de la rive droite, paye son loyer et ses impôts, cotise à la Sécu mais « n’a pas d’existence légale ».

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Travailleurs sans papiers : la variable d’ajustement

C’est à chaque approche de scrutins électoraux, à chaque baisse de la cote de Nicolas Sarkozy dans les sondages, la même réaction : des déclarations tonitruantes sur l’immigration et, dans une savante confusion, sur la sécurité.

On a vu ces derniers jours, Frédécric Lefebvre, Eric Besson, Sarkozy lui-même se succéder pour dire un « non » de matamore à une régularisation massive que personne ne demandait. Pour mémoire, Martine Aubry s’est prononcée il y a une semaine pour une régularisation large, sur des critères homogènes, des sans papiers qui travaillent et des parents d’enfants scolarisés. « Large » n’est pas « massif » mais le vocabulaire politique est une arme dont le gouvernement joue à plaisir et avec une constante déloyauté.

S’il n’y avait que les déclarations…. Mais régulièrement aussi c’est une tension renforcée sur la vie quotidienne des sans-papiers, des contrôles accrus, des mises en rétention abusives et des refus de prolongations de séjour que rien n’explique.

Les Français se laissent pourtant de moins en moins prendre : si 80 % sont inquiets de la situation de l’emploi et du chômage, seuls 13% s’inquiètent du rôle de l’immigration dans cette situation. Les vilains immigrés qui viennent manger le pain des Français, ça ne marche plus sinon dans les fonds reculés des réserves lepénistes.

Pire sans doute, les sans-papiers sont aussi la variable d’ajustement du monde du travail. Ces sans-papiers n’en sont pas : ils payent l’électricité, le gaz, l’abonnement du téléphone, souvent leurs impôts, leurs cotisations sociales, reçoivent à leur domicile le bulletin de notes de leurs enfants. Alors pourquoi le gouvernement organise-t-il ainsi une supposée clandestinité ?

On ne peut trouver qu’une explication : ces travailleurs sont ainsi mis dans une situation d’inquiétude, souvent de peur, qui les maintient sans réactions devant des conditions de travail difficiles et des salaires très médiocres.

Quand aurons-nous le courage de mettre un de ces sans-papiers sur nos listes électorales ?

Admirable NKM !

Comme tout le monde, j’apprécie d’autant plus aisément les autres qu’ils manifestent à mon égard estime ou sympathie.

Nathalie Kosciusko-Morizet vient de ce point de vue de connaître une hausse sensible dans mon appréciation à son égard. En sa nouvelle qualité de Ministre en charge de l’économie numérique, elle a pris l’initiative d’ouvrir des formations à destination des élus pour qu’ils gèrent au mieux les nouveaux outils de communication. Rien que cette initiative est estimable, d’autant qu’elle s’adresse aux politiques de tout poil et obédience.

Mieux cependant, elle a choisi quatre exemples de bonne pratique informatique pour illustrer sa formation : deux à droite, deux à gauche. Et à gauche, devinez qui are « the winners » : Mosco (vici) et … ma pomme !

Quelle femme admirable cette NKM ! Interview, film explicatif, mes collègues en herbe ou en chêne quasi-centenaire sont conviés dans le sillage du présent blog à trouver le ton et le rythme qui fera de leur site une « signature » .

Admirable, NKM, n’est-elle pas ?

Travailleurs sans papiers : la vile pêche aux voix

Je sors de mes gonds en écoutant Frédéric Lefebvre, à l’instant sur France Info.

Frédéric Lefebvre, pour ceux qui l’auraient à juste titre oublié, est ce long chevelu arrogant, suppléant d’André Santini, et devenu le temps du court Ministère de ce dernier, député ump. Il est, depuis que Santini a repris le cours de son mandat, en attente d’un poste digne de son mérite. Ceci explique sans doute ce qui va suivre.

Il vient à l’instant de répondre aux déclarations de Martine Aubry sur la régularisation des travailleurs sans papiers de la manière exacte dont l’a fait le Ministre lorsque j’ai interpellé le gouvernement sur le sujet lors des questions d’actualité en mai 2008. :

A la question : « Nous demandons la régularisation des travailleurs sans papiers », il a répondu : « Ces socialistes réclament une régularisation massive des immigrants clandestin ». En ajoutant : « Voilà leur réponse au débat sur l’identité nationale ! »

Peut-on faire plus vil ? Comme Hortefeux, Frédéric Lefebvre travestit les propos qu’il prétend condamner. Il n’a pas été question de « régularisation massive » mais de « régularisation des travailleurs sans papiers » ; ceux là-même qui travaillent à nos côtés, le plus souvent durement, dans des emplois que les autochtones refusent, qui « se lèvent tôt » et qui payent des impôts ». Comme Hortefeux lors des questions d’actualité, Frédéric Lefèvre compte sur la rapidité de la transmission audio-visuelle et l’inattention de la majorité des auditeurs, leur faisant oublier les termes exacts de la question au moment où arrive la réponse.

Qu’importe ! Les régionales approchent et l’objectif est, pour FL, BH et leur maître, de râcler les fonds de tiroirs de l’extrème droite, d’engranger le vote des paumés du petit matin et des déboussolés du grand soir. Tous reproduisent les « éléments de discours » dont les députés et les ministres ump sont gavés et qu’ils doivent répêter comme des moulins à prière tibétains afin de relayer la parole du maître.

Nous en sommes là. Quant à Frédéric Lefebvre, sans doute recevra-t-il, pour ces basses oeuvres, quelque petit hochet.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel