Un adolescent déjà grandet
Mon blog a 16 ans* et même si pratiquement plus personne ne le consulte, je lui reste fidèle. Qui, aujourd’hui, tient un blog et surtout pourquoi ont-ils ainsi disparus ? Pour une grande part sans doute, à cause de l’expansion considérable de Facebook, où quoi que l’on écrive, on obtient presque toujours un commentaire ou on ouvre un débat. J’avoue que je « poste » à l’occasion l’un ou l’autre billet de blog quand il s’insère dans l’actualité et que l’envie de « disputer » comme disait Montaigne me vient.
J’y ai par hasard farfouillé pour tomber sur un mot que j’avais oublié : « clavardage », qui correspond assez justement à de nombreux petits billets. Clavarder, c’est bavarder sur (ou avec) son clavier. Le clavier ne répond jamais, mais il fait un petit bruit délicieux qui montre qu’on est pas tout à fait tout seul. Rien à voir avec le bruit ancien des machines à écrire, mécaniques initialement puis électriques dont j’aimais les retours à la ligne marqués par un bruit précipité et l’avancement du papier sur son rouleau. J’ai beaucoup aimé ces machines, les têtes arrondies que l’on installait quand on voulait changer de caractères, les rubans, la puissance et même le poids. Elles attendent à la cave, sans espoir pourtant de retour.
On ne peut pas aimer écrire, sans aimer les instruments qui le permettent, du plus beau stylo à la plume marquée, déformée par l’écriture et sa pression sur le papier, jusqu’au crayon le plus banal. de préférence à la mine épaisse (2B, pour les connaisseurs
Je reviens à « clavardage » exercice que je pratique en ce moment même. Un exercice fait sans effort, le plus souvent sans aucune intention, juste pour dire et raconter au fil des doigts, comme si toute pensée en était absente. Elle est là mais on ne la découvre qu’au fur et à mesure. Aurais-je imaginé parler de ma grosse et belle machine IBM bleue dite « à boule ». Elle attend désormais pratiquement sans espoir, en compagnie des diverses boules que je lui ai offertes au fil du temps…
Un clavardage, sans objet, juste des mots que j’aime…
* 3621 billets et 9398 commentaires (lesquels deviennent maintenant rarissimes) alors qu’ils sont nombreux si je transfère le billet sur Facebook..