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Ouverture à la concurrence des jeux en ligne : un pari aventureux

En ouvrant à la concurrence le marché des jeux en ligne, le gouvernement vient de créer une brèche que vont chercher à élargir les grands groupes d’opérateurs de paris en ligne. Les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, appellent à la plus grande vigilance sur une ouverture qui aura des conséquences redoutables en matière d’ordre public, social et de santé publique.

  • Ils s’interrogent sur l’opportunité même de cette ouverture décidée sous la pression de lobbyistes influents. En effet, le droit européen ne condamne pas, en l’état, le monopole, à la condition qu’il lutte contre la dépendance, le blanchiment et la fraude. Ils invitent par conséquent le gouvernement à agir en ce sens auprès de l’Union européenne pour réaffirmer la compétence exclusive de chaque État en matière de régulation des jeux.

  • Ils s’inquiètent sur les moyens limités – notamment techniques – dont les autorités disposeront pour faire respecter la loi.

  • Ils condamnent l’immunité actuelle dont bénéficient les sites illégaux et rejettent toute idée « d’amnistie », de pratiques de paris comme de publicité de plusieurs opérateurs proches du pouvoir.

  • Ils regrettent la timidité du gouvernement à prévenir les conflits d’intérêts entre les opérateurs et les organisateurs de compétitions.

  • Ils considèrent que les garanties apportées en matière de lutte contre la fraude et le blanchiment sont nettement insuffisantes.

  • Ils s’alarment ensuite pour le modèle français de financement du sport ainsi que de la filière équine. Le gouvernement parie sur un équilibre des recettes perçues, en misant sur une forte augmentation du nombre de joueurs, découlant de l’ouverture du marché et de l’autorisation de la publicité.

  • Ils jugent cette orientation contraire aux enjeux de santé publique, relatifs notamment à la protection des mineurs et à la lutte contre les addictions. On estime déjà à 600 000 le nombre de personnes qui souffrent d’addiction au jeu en France et qui vivent des situations tragiques.

  • Ils s’opposent enfin à l’amendement « Lamour-Aulas » adopté hier en commission des finances qui met en péril le droit de propriété des fédérations sur l’organisation des manifestations sportives et rompt la solidarité entre les clubs et entre le sport amateur et le sport professionnel.

Gaëtan Gorce, Michèle Delaunay, Valérie Fourneyron, Aurélie Filipetti, Henri Nayrou, Olivier Dussopt, Régis Juanico, Christian Hutin, Pascal Deguilhem et les députés du groupe SRC.

Un système à bout de souffle

Sud Ouest, le 22 septembre 2009

PRISONS. Des parlementaires socialistes ont visité hier la maison d’arrêt de Gradignan (33), théâtre récent de deux suicides, et dénoncé l’incohérence de la politique gouvernementale. La visite devait avoir lieu au mois de septembre. Mais deux suicides survenus à quelques semaines d’intervalle ont précipité les choses.

Hier matin, les députés de la Gironde, Michèle Delaunay et Alain Rousset, accompagnés du sénateur Alain Anziani, le rapporteur du projet de loi pénitentiaire à la Haute Assemblée, ont frappé à la porte de la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan. Les trois parlementaires socialistes sont restés près de deux heures à l’intérieur de ce site considéré comme pilote par le ministère de la Justice.
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L’autre côté

Hier, à la suite d’un deuxième suicide en quelques semaines à la prison de Gradignan, nous nous y sommes rendus avec Alain Anziani et Alain Rousset.

C’est ma troisième visite à la prison. M’y rendre fût mon premier acte public de députée, répondant ainsi à un engagement de longue date sur la condition carcérale et à une interrogation sur le sens de la peine à laquelle la prison n’a toujours pas apporté une réponse acceptable.

Un deuxième suicide, survenu au quartier disciplinaire, où le prisonnier avait été conduit pour deux semaines à cause de la possession d’un téléphone portable.

Le surveillant m’a expliqué que la mort était survenue quelques instants après une ronde. Il n’est pas exclu que le détenu espérait être découvert avant qu’il ne soit trop tar, et que son acte était un appel au secours pour sortir de l’isolement du « Q.D. »

-« Quand nous sommes arrivés, il était passé de l’autre côté… »

« L’autre côté » n’est jamais loin quand on est seul, isolé, sans l’anesthésie d’un poste de radio ou d’un poste de télé. Seuls les livres sont admis mais tout le monde ne sait ou ne peut pas en faire une compagnie.

Les surveillants insistent, sans doute à juste titre, sur la nécessité à la fois de sanctions et de la possibilité de mettre à l’écart des autres détenus un fauteur de troubles. Le quartier disciplinaire, sous la forme actuelle, est-il la bonne solution ? Un jeune homme de 19 ans, sans doute comme la majorité des détenus issu d’un milieu fragile, habitué à une vie irrégulière, est-il en capacité de puiser dans ses ressources intérieures pour que « l’autre côté » ne lui apparaisse pas comme la sortie la plus proche ?

Ce matin, en me réveillant dans mon bureau silencieux (O combien spacieux et confortable !), cet « autre côté » m’obsédait, alors que je l’avais à peine remarqué quand M. Guillement, le représentant du personnel, l’avait utilisé pour m’expliquer la mort de ce jeune homme dont je ne sais pas même le nom.

A lire également sur la page Bordeaux : « Michèle Delaunay visite la maison d’arrêt de Gradignan »

Les socialistes Alain Rousset, Alain Anziani et Michèle Delaunay dénoncent les conditions de détention à la maison d’arrêt de Gradignan

www.aqui.fr, le 21 juillet 2009

Ce mardi 21 juillet, les députés socialistes Alain Rousset, Michèle Delaunay, et le sénateur Alain Anziani, ont visité la maison d’arrêt de Gradignan, dans la banlieue bordelaise. Ils ont pu constater qu’en cette période délicate, en raison de la chaleur, la surpopulation carcérale pose de nombreux problèmes, ce qui rend les conditions de détention déplorables, presque inhumaines.

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