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Assemblée nationale : jeux en ligne et perte d’autonomie

10h30 Arrivée à Paris

10h45 Audition de Philippe Séguin en commission des affaires sociales

11h00 Réunion du groupe socialiste

12h00 Réunion examen des amendements sur le projet de loi jeux en ligne

14h00 Constitution du groupe « Perte d’autonomie »

14h30 Commission des affaires sociales : formation professionnelle

15h00 Questions d’actualité

16h00 Séance Dérogations dominicales

16h45 Vote solennel Repos dominical

19h15 Départ pour Bordeaux

Fête du peuple ou dévotion au roi ?

Décidément, même le 14 juillet, on ne devrait pas regarder la télé.

Avec le défilé proprement dit, nous avons eu en prime hier, une séance à épisodes de dévotion au roi. Prise de vue du départ du carrosse royal, puis du carrosse de la reine, pour se rendre sur les lieux, commentaires obséquieux sur chaque geste du monarque, interview complaisant, visite de l’antichambre du roi puis de son bureau, recueillement devant le canapé où il a coutume de s’asseoir et enfin, clou de la cérémonie, interview de la reine en majesté.

Est-ce la prise de la Bastille ou le sacre de Napoléon que nous fêtons le 14 juillet ? Les historiens nous auraient-ils trompés ?

La veille semble-t-il une émission tout en louanges avait déjà fait couler beaucoup d’encre.

Définitivement, je crois qu’il faut défenestrer les postes de télévision et inscrire TF1 au rang des substances à haut pouvoir toxique.

Ces chênes qu’on n’abat pas

Le titre initial de ce billet était « Trouver en soi la force de la résistance et de la révolte ». Un peu grandiloquent, j’en conviens, et pourtant je ne suis pas totalement sûre qu’il soit à ce point surdimensionné au regard de ce qui nous entoure.

D’un côté, un modèle de société que l’immense majorité d’entre nous, j’en suis persuadée, refuse. Oppression financière des plus faibles, vénalité à tous les étages, commercialisation (pire encore que privatisation) du bien public, organisation d’une société du pain et des jeux pour la masse, du cynisme et du double langage pour ceux qui croient la diriger.

De l’autre, un Parti Socialiste décrié, autant de l’intérieur que de l’extérieur, avec dans les médias une savante orchestration de la voix de ses prédateurs internes. Je viens de lire de la bouche de l’un d’eux que « Martine Aubry était le chef d’orchestre du Titanic ». Cette phrase m’a précipité sur mon ordi pour pondre ce billet. La coupe était pleine.

Une Première Secrétaire, mal élue, peu libre, modérément charismatique, (trop) prisonnière des statuts, mais sincère qui ne démérite pas. Nous attendions lors du dernier Conseil National l’appel du 18 juin : il n’a été que celui du 9 et de la temporisation. Il n’était pas médiocre pour autant.

Martine Aubry devait ce jour-là annoncer une réforme interne radicale, courte, portant sur quelques points décisifs, et un vote direct dans les sections, sans passer par la tenue d’un congrès. « Adoptez-vous la nouvelle constitution du Parti ? ». Réponse « Oui », « Non », ça passait ou ça cassait. Dans tous les cas, c’était mieux que le travail de sape qui est aujourd’hui organisé autour d’elle.

Dans l’immédiat, ce ferment qui fait prendre d’un coup, comme une mayonnaise, le mélange de lucidité, de courage et de volonté qui s’appelle la résistance et la révolte, nous ne pouvons l’attendre que de nous-mêmes. Le pouvoir, au Parti Socialiste, est en souffrance. La femme ou l’homme providentiels existeraient-ils, en ce moment, ils ne seraient pas entendus.

Le pouvoir est en souffrance. Le Parti Socialiste demeure. C’est un chêne que nous n’avons planté et qu’il est de notre responsabilité de ne pas laisser abattre. Et moins encore d’abattre nous-mêmes.

Travail du dimanche (III) : la mort annoncée du commerce de proximité

Le projet de loi sur l’extension du commerce du dimanche dont le débat s’est terminé samedi 11 juillet à l’Assemblée porte en lui la condamnation du commerce de proximité ; et au demeurant, d’une grande part des activités culturelles ou sportives de proximité.

L’extension à toutes les zones d’intérêt touristiques de l’autorisation de droit de l’ouverture des commerces concerne potentiellement des zones où vivent 50% de la population française.

Il est à craindre que ce chiffre soit encore dépassé. On imagine bien que dans la zone voisine d’un territoire dit touristique, des enseignes voudront elles aussi avoir les mêmes droits, arguant à juste titre que leurs ventes pâtissent de l’ouverture du dimanche trois rues plus loin.

Outre les conséquences directes évidentes pour les salariés, les petits commerces de ces zones seront dans l’incapacité de « suivre ». Le petit nombre de leurs employés, quelquefois réduit à zéro quand il s’agit de commerces familiaux, ne leur permettra pas d’absorber un jour de plus d’ouverture.

Seules les chaînes, ou les commerces de proximité sous la dépendance d’une grande enseigne, de plus en plus nombreux, auront la capacité d’étaler ce supplément d’heures d’ouverture.

C’est en effet plus justement le commerce indépendant que le commerce de proximité qui est condamné à terme. Les deux ne sont pas synonymes mêmes s’ils sont liés. Et demain plus encore qu’aujourd’hui nous n’aurons dans toutes les villes les mêmes boutiques, présentant les mêmes articles, vendus au même prix, décidé non pas en fonction des données locales mais d’une politique générale des marchés.

Ces petits patrons commerçants aimant leur travail, fiers de leurs boutiques, n’auront qu’à devenir eux-mêmes des salariés.

Et ces salariés, condamnés à travailler régulièrement le dimanche, n’animeront plus le club de foot, n’emmèneront plus leurs enfants à la chorale du quartier ou au tournoi de judo. Les dimanche qu’il leur restera de libre, ils seront libres en effet de rouler leur caddy dans les rayons des grandes surfaces ou de regarder la pub à la télé.

Le vote aura lieu mercredi 15. Malgré le courage de quelques députés de droite « non inscrits » qui se sont exprimés contre ce projet de loi, la totalité des députés ump étant rentrée dans le rang, il n’y a guère lieu d’être optimiste.

L’été va sans dire

Un tout p’tit, tout p’tit, billet pour dire qu’il fait doux, que la journée a été pleine de bonnes choses qui fatiguent et qui vident la tête. L’été décroît déjà , et je ne l’aime pas trop pour cela : à peine il commence qu’il parle de finir, qu’il en donne signe à qui sait lire même le meilleur.

Le meilleur ce soir : l’odeur sirupeuse des fleurs de tilleuls tombées au sol et rassemblées en des gros tas odorants, d’une odeur fine et sucrée, qui va bien avec la fin du jour.

L’été va sans dire, juste en le sentant.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel