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Les Archives renouvellées

‘Sud Ouest, le 11 juillet 2009 »

RUE D’AVIAU Le bâtiment XIXème des archives départementales a été restauré avec soin

Philippe Madrelle n’en finit pas d’inaugurer ou de visiter des bâtiments voués aux Archives départementales. C’est que la rénovation de la structure est double : d’une part l’agrandissement rue Poyenne, agrandissement considérable puisqu’il comptera 63 kilomètres d’étagère, et d’autre part la rénovation du vénérable hôtel de la rue d’Aviau. Si la première opération demande encore un an de chantier, pour la seconde c’est fait, et même inauguré, en présence de Michèle Delaunay qui se trouve là sur son canton.

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Notre Père et notre Maire

L’ump, reconnaissons-le, me rend un hommage peut-être un peu involontaire mais d’autant plus précieux. Rien n’est plus beau, plus sincère, plus signifiant, que ce qui vient à la fois du coeur et du profond de l’inconscient.

Sud-Ouest l’annonce ce matin : Pierre de Gaëtan a officiellement ouvert jeudi dernier, en présence d’Alain Juppé, un blog dont il ne cache pas qu’il est « un moyen de marquer de près l’activité de la députée socialiste Michèle Delaunay ».

Petite faiblesse, je m’y suis aussitôt rendue. La page d’accueil, en forme d’homélie à la gloire de Notre Maire (sur le ton du « Notre Père » des prières) mérite en effet visite.

Mes huit collègues, députés girondins de gauche, ne vont pas manquer de me manifester leur jalousie. Point de blog à leur encontre, ni de lancement par Notre Père de l’ump.

Point non plus pour venir en soutien des deux députés de droite restant en lice.

A l’ump, décidément, y’a pas de justice !

Michèle Delaunay réclame un tunnel

Sud Ouest, le 10 juillet 2009

A la veille du conseil de CUB qui doit aujourd’hui revenir sur le pont Bacalan-Bastide, Michèle Delaunay a écrit à Vincent Feltesse pour lui demander… « de réexaminer la possibilité d’un tunnel urbain », seule solution capable à ses yeux de « protéger le transport fluvio-maritime » et de « sauvegarder le patrimoine paysager ». « Votre goût de la modernité, votre capacité à envisager l’avenir vous désignent à porter un projet du XXIème siècle pour Bordeaux et pour la CUB » conclut aimablement la députée.

Last exit to decline

Je rentre de Paris retournée comme un vieux sac après l’audition d’un opérateur de jeux en ligne. Nous aborderons, sans doute à la rentrée, le texte qui va légaliser le jeu en ligne et déjà, le débat n’est pas « autoriserons-nous ? » mais « comment améliorer encore les marges de bénéfice des opérateurs ? ».

Ce texte est, je le crois profondément, l’absolu contraire d’un texte fondateur. Le bon mot est sans doute « un texte fossoyeur ». Fossoyeur d’une société qui a cru au travail, à la vertu même quand il s’agissait de s’en défier.

Le jeu en lignes, que rien absolument ne peut contrôler, ni réglementer, malgré l’armée de faux-semblants dont le texte est décoré, va marquer le pas de trop vers la décadence. Le jeu, dans la société à laquelle ce gouvernement prête la main, va avoir un rôle d’importance comparable à celui qu’a eu l’usure dans l’histoire.

Les historiens se souviennent du temps où l’usure était interdite, marquée d’opprobre. Et cette opprobre a été dépassée, ouvrant la porte au système bancaire, mais surtout au capitalisme qui en est la forme la plus achevée.

On s’aperçoit aujourd’hui que si elle n’est pas étroitement réglementée, cette usure devenue capitalisme financier, devient mortelle. Il en adviendra de même du jeu. Beaucoup plus vite, car les moyens qui vont lui être donnés grâce à internet vont emballer la machine et nous aurons grand mal à l’arrêter, si d’aventure quelqu’un en a l’idée.

Lors de notre dernière audition de ce soir d’un groupe d’opérateurs en ligne, pour l’instant illégaux, il n’était pas même question de discuter, d’évoquer les risques, le désastre social, l’addiction, la destruction de vies entières précipitées en quelques semaines dans un surendettement tel qu’aucune vie ne pourra l’éponger.

Tout cela, les opérateurs le savent. Le sujet n’est pas là. Ces « 1 à 3% » de la population qui tomberont inéluctablement dans la dépendance (je cite), ils sont « profondément malades » (je cite encore). Il n’y a pas lieu de les protéger, mais de les appâter, à grande échelle, au plus vite, au meilleur bénéfice. Cette dernière phrase n’est pas une citation, mais une conclusion.

Alors pourquoi cette volonté d’autoriser les jeux en ligne, alors que les autres pays européens résistent et que les pays nord américains déploient leurs efforts pour faire marche arrière ?

Quand on s’interroge, c’est que l’on se répond déjà.

Du commerce du dimanche et de l’apôtre Luc

C’est devant deux parlementaires ump que nous menons ce matin bataille contre le travail du dimanche. Ils n’étaient guère plus nombreux hier lors de la séance de nuit qui s’est terminée à une heure du matin.

Le sérieux des débats n’en est pas moins grand, de notre part au moins. Jean-François Copée a réclamé hier « un vrai débat » lors d’une courte intervention pour s’éclipser peu après et ne plus revenir. Même chose pour Xavier Bertrand qui nous a exhorté à un « débat serein » –ce qu’il était- mais malheureusement, juste arrivé et aussitôt parti, il n’a pu il venait d’arriver et il est reparti aussitôt.

Pourquoi cette désertion ? Une partie de la droite est incontestablement très mal à l’aise ; et tout particulièrement les 56 qui, en décembre, avaient signé dans la presse une tribune pour exposer leur refus du texte. Ils ont été rappelé à l’ordre (une seule tête au dessus de dos courbés), mais se rendent bien compte que la nouvelle version n’est en rien plus bénigne.

Un des deux vaillants présents (le député Jacques Rémiller) est entrain de s’exprimer, je devrais dire de se contorsionner, pour expliquer que le principe du repos dominical persiste et que c’est seulement la pratique que la loi altère !…

Voilà qui fait une belle jambe, si j’ose m’exprimer ainsi, à toutes les femmes qui vont travailler sans en avoir le choix pour vendre des crèmes solaires, des calicots médiocres, des jouets fabriqués en Chine et des vélos au Vietnam, pendant que leurs enfants regarderont la télé dans un appartement trop exigu.

Car ce sont très majoritairement des femmes qui vont travailler le dimanche. Des femmes à salaire médiocre, souvent à temps partiel, qui n’auront d’autres choix que de vendre, ou de tenter de le faire, des produits toujours plus médiocres.

Car, il est probable que la consommation augmente un peu, mais sa qualité fléchira encore car le pouvoir d’achat, lui, n’augmentera pas d’un centime d’euro.

Nous allons, chaque jour un peu plus, au contraire du nouveau modèle de société dont tout le monde comprend la nécessité, ne serait-ce qu’en traversant les rayons de chiffons, objets médiocres, destinés à un usage d’un jour, fabriqués à vil prix, transportés sur de longue distance, que l’on solde et que l’on jette pour les remplacer par d’autres et recommencer, nourrir sans fin cette machine avillissante.

Le deuxième vaillant orateur, l’honorable député Jean Bardet, qui est à l’UMP ce que le nez de Cyrano est à celui de Cléopatre, s’exprime maintenant. A défaut d’argument, il cite l’évangile de Luc « si ton fils ou ton bœuf tombe dans un puits le jour de shabbath, sort le du puits malgré le shabbath ».

Irréfutable !

La seule légère difficulté, c’est qu’aujourd’hui, c’est la société toute entière que le puits engouffre, et il n’y aura bientôt plus grand monde sur la margelle pour l’en sortir.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel