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Le second ministère Sarkozy

Ce gouvernement est quand même pour une grande part un formidable aveu d’échec.

Echec des « coups » médiatiques avec l’exit du fantomatique Laporte et de Rachida Dati, qui a été surtout, à ce ministère, une image, une jolie image de l’intégration. Personne n’osait le dire trop haut à ses débuts, tout le monde en convient aujourd’hui.

Ce double échec n’a pas guéri Nicolas Sarkozy et après le « flop » de sa prestation versaillaise, il a aussitôt occupé les médias avec le « coup » Mitterrand. « C’est Gala qui entre à l’Elysée », disent ici ceux qui se souviennent de ses prestations télévisées sur la vie des grandes égéries du siècle. C’est un nom surtout, et celui qui le porte le sait bien, tout en feignant d’être là au nom des artistes et de la culture, la belle, la grande, la mondaine, celle qui s’affaire autour de la villa Médicis.

Christine Lagarde est confirmée dans son poste. C’est habile, car il s’agit de montrer qu’on poursuit malgré la crise, et c’est justifié concernant la personne de la Ministre. La Marie Chantal qui présentait en juillet 2007 la loi Tepa a gagné en épaisseur au fur et à mesure des épreuves. Laissée plus qu’à son tour seule en face des questions, des critiques, des vents et des marées, elle a affronté avec courage la succession particulièrement dense des difficultés.

D’Allègre, plus question : le réchauffement climatique a eu raison de son insistante candidature. Après le vote européen et le vent en poupe des écologistes, celui qui nie le dommage climatique aurait fait tache sur la nouvelle vertu verte que s’est acheté le gouvernement.

Darcos aux Affaires Sociales : un autre échec bien maquillé. Et une inquiétude : Luc Chatel parait bien peu avoir l’étoffe et l’engagement pour conduire un Ministère aussi décisif que l’éducation. Le pire n’est jamais sûr, même s’il est chaque jour mieux armé. Attendons.

Une recrue assez charismatique : le jeune député Benoist Apparu. Tout aussi ump’iste que les autres, mais souriant, détendu, agréable, sans doute capable de bien représenter les pas encore quadras avec son « conscrit » Laurent Wauquiez.

Et enfin, une niaiserie : remplacer les « âgés » par les « ainés » dans l’intitulé du Secrétariat d’Etat confié au docteur Nora Berra. A quand l’appellation de « cadets » pour le sous-ministère de Martin Hirsch ?

Grand emprunt : l’éternelle revanche des riches contre les pauvres.

Une fois encore, cette éternelle revanche dont ce gouvernement a fait un principe fondateur.

Pourquoi ? Les emprunts (même décorés du nom de « populaire ») concernent en premier lieu les suffisamment riches pour pouvoir épargner. Ce sont eux qui prêtent.

Mais qui rembourse ? Tous, toutes catégories confondues sous les diverses formes de l’impôt.

Le « travailler plus » connait une variante : « Emprunter plus, pour payer davantage d’impôts ».

Car emprunter, nous le faisons déjà. Aux marchés financiers. Et la forme de l’emprunt est plus coûteuse pour l’Etat qui le sait parfaitement mais qui espère ainsi solidariser les prêteurs, avoir un affichage « populaire », franco-français, ce que nous avons vu clairement annoncé hier.

Les « grands emprunts » ont tous été des gouffres financiers pour l’Etat, la palme revenant à l’emprunt Giscard, malencontreusement indexé sur l’or. Mais tel a été également le cas de l’emprunt Balladur-Sarkozy et c’est Alain Juppé, alors aux affaires qui a pris la décision de le rembourser par anticipation pour ne pas grever durablement le budget.

Un emprunt, pour quoi faire ? C’est une véritable escroquerie de prétendre faire un emprunt pour financer telle ou telle priorité. Cette escroquerie a d’ailleurs atteint son comble s’agissant des franchises médicales, prétendûment destinées à financer le plan Alzheimer (qui attend toujours sa concrétisation financière), le cancer et les soins palliatifs.

Tout emprunt, tout impôt, va dans le pot commun des recettes et il est aussitôt englouti dans le financement des affaires et des dettes courantes.

Depuis 2002, l’augmentation du déficit public a elle aussi servi exclusivement aux dépenses courantes et aux réductions d’impôt en direction des plus riches (bouclier fiscal, quasi suppression des droits de succession…)

L’éternelle revanche…

Un discours de lendemain d’élection

Une feuille de route très générale, bien pensante, où nous avons appris que la santé coûtait cher, qu’il fallait miser sur la jeunesse et l’intelligence et que l’économie devait s’appuyer sur la production.

Tout ça pour ça.

Deux éléments consistants : -la création d’un grand emprunt populaire pour financer les priorités que devra fixer dès mercredi le nouveau gouvernement.
-la condamnation de la burka, non comme signe religieux ostentatoire, mais comme atteinte à l’idée que nous nous faisons de la dignité de la femme;

j’ai applaudi ce dernier point. C’est à ce titre aussi que je me suis prononcée il y a bien des mois contre le voile à l’école et à l’hôpital.

Une autre citation, avant de regagner l’autobus qui nous ramène à l’assemblée : « Désormais, nous ne tolérerons plus qu’un seul euro soit gaspillé ».

« Désormais », cela doit vouloir dire  » dès demain », car pour aujourd’hui, ce sont 600 000 euros qui ont été engouffrés dans ces trois-quarts d’heure de discours.

Le discours du trône

En route vers Versailles pour le sacre de Nicolas.

Du moins le croit-il. Il réunit aujourd’hui les deux assemblées, comme Louis XVI réunit en son temps les trois ordres de l’Etat. On se souvient que l’affaire n’a pas évolué en sa faveur et que « le tiers Etat » a pris le pas sur les deux autres.

Je crains qu’il ne soit pas possible d’ouvrir son ordi dans la vénérable salle du Congrès mais il suffit bien sûr d’ouvrir son poste pour suivre en direct ce discours de la couronne déjà très contesté.

A tout de suite.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel