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Vieilles, pauvres et seules

Les vieux sont bien souvent des vieilles, et les veufs des veuves.

Femmes ou hommes, les vieux sont aussi, souvent, trop souvent, pauvres. Ayons toujours à l’esprit qu’aujourd’hui, 660 000 personnes de plus de 65 ans vivent (?) avec 636 euros par mois.

Grâce au ciel, le gouvernement pense à elles ! Dans sa grande mansuétude, il a retardé la suppression de la demi-part fiscale pour les contribuables ayant élevé seul un enfant, à 2010.

Plus spectaculaire encore, il prévoit, depuis le dernier plan de financement de la sécurité sociale, « une majoration de la pension de réversion lorsque le conjoint survivant atteint l’âge mentionné au premier alinéa de l’article L351-8 et que la somme de ses avantages personnels de retraite et de réversion servis par les régimes légaux ou rendus légalement obligatoires, de base et complémentaires, français et étrangers, ainsi que par les régimes des organisations internationales, n’excède pas un plafond fixé par décret. La majoration est égale à un pourcentage fixé par décret de la pension de réversion ».

En français, ça veut dire quoi ?

Première traduction : la pension de réversion pour les conjoints de plus de 65 ans est augmentée de 10%. Voilà qui est excellent, ou du moins qui le parait.

Approfondissons le décryptage :l’augmentation s’applique à condition d’ « avantages personnels » inférieurs à…. 800 euros par mois !

Au total et en pratique : si vous avez plus de 65 ans, que vous êtes veuve (ou veuf), bénéficiaire d’une pension de réversion égale à la moitié de 800 euros, celle ci sera augmentée de 40 euros !

Spectaculaire, isn’t it ?

Les crocodiles, Nicolas et le maroquinier

Les sondages nous apprennent que si les élections présidentielles avaient lieu dimanche prochain, Nicolas Sarkozy aurait des chances sérieuses d’être de nouveau élu.

Vingt-huit pour cent des Français se disent prêts à voter pour lui dès le premier tour.

Se rendent-ils compte, ces Français, qu’ils se mettent dans la position d’un crocodile entrant de son plein gré chez un maroquinier ?

Grippe mexicaine : « Mais que fait l’Europe ? »

L’actualité n’a pas tardé à illustrer les propos que nous tenions lors de la récente réunion de « la Gauche européenne 33 », le 17 avril. La santé pourrait et devrait être un des moteurs de l’idée européenne.

Après la vache folle, le SRAS, la grippe aviaire, le risque d’une nouvelle épidémie se profile aujourd’hui. Pas de panique, elle n’est ni proche, ni certaine, elle est tout simplement possible.

L’Europe peut être concernée. Comme le nuage de Tchernobyl, les agents infectieux n’en connaissent ni les frontières internes, ni les frontières externes. Mutants ou pas mutants, les virus n’ont rien à faire des accords de Schengen.

En la matière aussi, il y a une particularité qui mérite la plus grande attention : si un seul pays d’un ensemble n’applique pas strictement les mesures de vigilance et de protection, tous les efforts des autres sont inutiles. C’est la loi du maillon le plus faible d’une chaîne. Cette loi-là les virus la connaissent et l’appliquent. Si la grippe mexicaine franchit l’océan (et il suffit en théorie d’une personne infectée), tous les Européens auront partie liée avec cette chaîne. En un mot, ils seront d’abord des Européens, pas des Français, ni des Espagnols et leurs différents pays devront agir en même temps et au même niveau d’efficacité.

Au cours de ces dernières années, un dispositif d’alerte a été mis en oeuvre à l’échelon européen. Un embryon d’administration, insuffisant en personnel, en moyens et surtout en bases juridiques s’est mis en place depuis les épidémies -ou craintes d’épidémies- précédemment évoquées. Si une pandémie survenait, tout le monde tomberait à bras raccourcis sur l’Europe.

Mais personne, avant cela, ne songe à l’importance de cette structure, à la nécessité de la conforter dans ses actions dans le domaine. En ce « temps de l’Avant » des élections européennes, nul, j’en suis sûre ne met en avant ce moteur pour l’Union.

A preuve ce matin la chronique de Jean-Claude Guillebaud dans Sud Ouest dimanche (« l’Europe à reculons »). Il appelle de ses voeux, comme beaucoup d’entre nous, le discours mobilisateur, la personnalité, qui sauront redonner foi en l’Europe, montrer sa nécessité, son obligation face « aux périls du monde qui vient ». Guillebaud évoque deux de ces grands enjeux: la crise financière, la migration des peuples venus du Sud.

Pas un mot des immenses enjeux de santé qui nous menacent et dont l’ensemble des Européens sont préoccupés. En tout cas qu’ils sont parfaitement à même de comprendre et de partager. Et mieux encore, de percevoir qu’ils sont égaux devant eux et qu’ils ne peuvent les aborder qu’unis.

Des nouvelles d’ordi-mini

Le blog est une denrée doublement fragile. Il dépend de son auteur/propriétaire/seigneur et maître (quel mot choisir ?), pas toujours inspiré, quelquefois en panne sèche, quelquefois occupé de tout autre chose), et au moins autant, sinon plus, de la « machine ».

La mienne, « machine », mon petit ordi bien aimé, beau comme une Ferrari, brillant et plat comme la ligne du couchant vue de nos rivages aquitains, a ses humeurs, ses besoins, comme toute chose qu’on aime.

Elle tousse depuis deux jours et donne de ces signes subtils qui appellent l’attention autant que l’affection. Je la conduis donc, à l’insu de mon plein gré comme du sien, chez le docteur des ordis. Diagnostic sans discussion : deux jours d’arrêt, pas d’invalidité à prévoir, la maladie parait bénigne.

Retour à la maison après ces deux jours de séparation : plus rien ne marche. La « machine » en tant que telle, si. Elle fait le même bruit, subtil et amical, son écran a toutes les couleurs de la mer aux premières heures du jour. Tout ça va bien, me rassure, m’apaise. Mais quand il s’agit d’entrer en contact avec le monde, plus rien. Mon ordi chéri, petit compagnon de mes aventures pas bien grandes, refuse tout rapport avec l’extérieur, l’étranger, l’universel.

Retour à l’hôpital. On me dit que c’est moi qui ne sait pas m’y prendre. Pendant des générations, on a pareillement accusés les parents d’enfants autistes : à tort. Je me rebelle donc et j’insiste : non, ce silence n’a rien à voir avec un conflit freudien, non plus qu’oedipien, non plus qu’avec une quelconque maladresse qu’une longue analyse pourrait soulager. Mon ordi, comme moi, a appris, en toutes choses, à faire la part de ces choses.

J’insiste donc. Mon ordi est revu, réconforté, ramené à la réalité, pas toujours exhaltante, mais sans laquelle, par définition, rien n’existe.

Je ramène ordi-mini à la maison. Tous les deux n’en menant pas large. Le week-end arrive, nous savons l’un et l’autre qu’en cas de rechute, nous allons ramer pas mal pour nous remettre sur les rails.

Ce billet est le test. S’imprimera, s’imprimera pas, dans le grand ciel virtuel de nos rencontres ?

Overdose et dose léthale

Alain Juppé à Talence s’est permis de déclarer « Si le ridicule tuait, le Parti socialiste ne serait qu’un vaste cimetière ».

Il n’a apparemment compté pour rien sa propre survie. Le festival de déclarations de candidatures à tout poste ministériel, voire européen (et pourquoi pas davantage si ce davantage existait) dont il nous a abreuvé depuis deux mois a dépassé pourtant la dose léthale. Matin, midi et soir, et souvent au coeur de la nuit, nous l’avons entendu (et lu) se déclarer « prêt à servir », « s’intéressant grandement aux problèmes européens, aux grandes questions de politique générale et, bien sûr, au développement durable ». La passion la plus durable du Maire de Bordeaux a toujours été et demeure son destin national.

Las. De même que sa candidate, Sonia Dubourg-Lavroff, a été recalée sur la liste européenne (ce que je regrette, car j’apprécie SDL) au profit de la candidate giscardienne, le Maire de Bordeaux a dû se faire éconduire de ses prétentions parisiennes. Il y avait d’ailleurs fort à parier que l’enthousiasme sarkozien, sans parler de celui de Fillon, ne faisait pas déborder la Seine : pourquoi remettre en selle un rival déclaré ?

Demi-tour complet : sur le site du nouvel obs’, le Maire de Bordeaux déclare qu’il n’a pas l’intention d’aller au gouvernement « pour une bonne raison : c’est que j’essaie en général de tenir mes engagements dans la vie politique ».

Nous avons dû mal entendre. Mal entendre aussi, ou mal comprendre, sa candidature pour les législatives de 2012, qui était en effet une annonce ridicule, et donc mortelle. Et surtout contraire à ses engagements de mandat unique.

Les journalistes vraiment racontent n’importe quoi d’avoir fait courir des bruits si contraires à l’éthique politique du Maire.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel