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Lutte contre l’obésité : un amendement-clef

En direct de l’Assemblée où nous débattons du volet santé publique de la loi « portant réforme de l’hôpital »

Après le chapitre concernant l’alcool, nous sommes entrés dans une série d’amendements destinés à lutter contre l’épidémie d’obésité, chez les enfants bien sûr, mais aussi chez les adultes puisque 80% des enfants obèses demeureront obèses.

Un amendement-clef arrive en discussion. Il prévoit que « les messages publicitaires télévisés ou radiodiffusés portant sur des boissons et des produits alimentaires manufacturés avec ajout de sucres, matières grasses ou édulcorant de synthèse, ne puissent être diffusés pendant des programmes qui sont qualifiés par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, d’émissions dont une partie importante du public est constituée d’enfants ou d’adolescents. Ces messages ne pourront être diffusés dans les quinze minutes qui précèdent ou suivent de tels programmes ».

Rappelons que 60% des enfants regardent la télé tous les jours en rentrant de l’école, et que les 3/4 d’entre eux reconnaissent préférer les produits promus à la télévision plutôt que ceux qui ne sont l’objet d’aucune pub.

Quant aux parents, ils sont plus de 80% à acheter les produits « vus à la télé » et réclamés par les enfants.

L’amendement vient de la droite (nous en présentons un comparable) et a été excellemment exposé par le Président de la commission des affaires sociales, Pierre Méhaignerie.

Y a-t-il, devant la gravité des données, la moindre raison de ne pas voter cet amendement ?

Madame la Ministre DE LA SANTÉ, vient pourtant d’inviter au vote « non », sous prétexte d’une charte de bon comportement signée en février avec quelques unes des firmes agro-alimentaires. Mais en quoi cette charte serait-elle trahie si tous sont invités (à vrai dire même contraints) à suivre les dispositions que quelques-uns ont déjà adopté ?

En réalité « la charte » a été signée en février, alors même que la discussion sur la loi avait déjà commencé, pour essayer de détourner la Ministre et les députés de voter la loi, plus contraignante et surtout contraignante pour tous.

Eh bien, que croyez-vous qu’il arriva ?

Une fois encore, les députés de droite, ceux-là mêmes qui avaient proposé l’amendement, ont voté contre lui, à l’exception de Pierre Méhaignerie. Mme Boyer elle-même, responsable de la santé au groupe ump, auteur d’un rapport sur l’obésité largement médiatisé, s’est piteusement reniée, enlevant toute crédibilité future à ses travaux et à ses déclarations.

Le lobby agro-alimentaire a gagné. Obésité et diabète ont de beaux jours devant eux.

Vin : binge-speaking contre binge-drinking !

Drôle de séance jeudi soir à l’Assemblée. Il était tard déjà et nous approchions de l’article 24 qui, en Bordelais comme dans toutes les régions vinicoles, a soulevé beaucoup d’émotion : il interdit les offres d’alcool gratuites ou au forfait.

En ligne de mire, les « open bars » et les soirées promotionnelles des alcooliers où l’on peut consommer à volonté et souvent, massivement ; mais, de facto, l’interdiction touchait les dégustations telles qu’on peut les faire dans les caves et lors des fêtes traditionnelles.

Les députés girondins étaient bien sûr en première ligne pour montrer qu’il s’agissait de deux problèmes radicalement différents. Je parle des députés girondins, en réalité seuls étaient présents les députés PS. Heureusement, il sont largement représentés dans notre département.

L’heure était tardive et de manière très malencontreuse, le Président de séance a décidé de réduire nos interventions de 5 minutes à 2 minutes. Pour ma part, je m’étais portée candidate pour laisser mon temps de parole à mes collègues de territoire directement viticoles. Mais non, la consigne a été de tous parler, en rang serré et à rythme soutenu.

Résultat : tout le monde a dû parler très vite. Venant presque en dernier, j’ai abrégé ce que je voulais dire, qui avait d’ailleurs été très bien exprimé par mes prédécesseurs girondins, mais j’ai attiré l’attention du Président sur le fait que ce « binge speaking », en toute hâte, allait bien mal avec ce que nous souhaitions soutenir : une tradition viti-vinicole multi-séculaire et une civilisation du vin qui est à l’inverse du « binge drinking » que nous condamnons.

Qu’est-ce en effet que le binge-drinking ? Je me permets de l’expliquer, pensant que les lecteurs du blog, comme son auteur, n’en sont pas coutumiers. C’est l’absorption rapide d’une grande quantité d’alcool fort, généralement d’un mélange d’alcools blancs avec prédominance de vodka. Le but du jeu, est d’obtenir une « cuite express », pour parvenir brutalement à un état quasi-comateux. On voit que le terme de « jeu » est d’ailleurs mal choisi et il arrive que « mort s’en suive » quand l’absorption a été trop importante, trop brutale et quelquefois accompagnée d’autres toxiques.

C’est un substitut de drogue, ou plutôt c’est bien affectivement une drogue. Le but recherché, le moyen, le risque sont les mêmes que pour les autres addictions chimiques. Le succès de ces pratiques vient de ce qu’il est plus facile de se procurer de la vodka que des drogues, moins cher, et il faut lutter contre ce nouveau drame avec tous moyens. Regrettons au passage, qu’à l’exception de l’alcool, aucune autre forme d’addiction ne soit envisagée dans la loi de mme Bachelot. C’est bien démontrer la force des lobbies qui sont derrière.

La culture du vin, telle que Bordeaux la représente et la promeut, est à l’opposé : consommation modérée, absorption lente, savourée avec des mets, recherche de partage et de convivialité. Les régions viti-vinicoles comme la nôtre ne sont pas des régions d’alcoolisme. Quant aux jeunes, ils consomment très peu de vin (moins de 5% de la consommation nationale). Avouons qu’ils ne « binge-drinkent » guère au château Margaux !

Je crois que nous avons bien soutenu le dossier : le gouvernement a présenté un amendement revu, faisant bien la part des choses et autorisant l’offre gratuite dans « les fêtes et foires traditionnelles » ainsi que lors des stages d’oenologie. Nous l’avons évidemment voté.

La bataille continue à partir de lundi 16 heures sur les autres articles sur le sujet.

Moment de détente dans l’hémicycle

Moment de détente dans l’hémicycle. Cent trente députés de l’ump se sont, nommément, mis ensemble pour signer un amendement qui reste pour moi une interrogation.

Cent trente députés nommés (une pleine page) c’est tout à fait exceptionnel ; le plus souvent, 10 à 15 qui ont vraiment travaillé à la rédaction sont cités par leur nom et l’on ajoute « et les députés socialistes de la commission ceci ou cela. Il faut une initiative de grande ampleur pour mériter une liste aussi large.

Dans les 130 députés, de vaillants secouristes, dévoués aux humbles actes de la santé de tous les jours tel Louis Giscard d’Estaing, qui n’a d’ailleurs pas apparu tout au long de la loi portant réforme de l’hôpital.

Cet amendement historique propose que l’accouchement soit l’occasion d’enseigner les soins de premiers secours.

En lisant le texte, une interrogation métaphysique m’a soulevée : qui s’agit-il d’enseigner, et surtout qui s’agit-il de secourir ? Le bébé, la parturiente, la sage femme ??

N’ayant pas trouvé de réponse, j’ai interrogé le groupe UMP dans l’hémicycle. Détaillant mon interrogation, j’ai entendu mes collègues PS derrière moi répondre dans un concert de rires : « Non, non, bien sûr, c’est le père ! »

Des bancs de l’UMP, une voix de confrère a sussuré pudiquement : « soyons charitables, passons au suivant… »

Le B.A.BA du secourisme devra chercher meilleur champ d’application…

Pétition : La Gironde et Gilles Savary sur les listes européennes !

Je vous invite tous à signer la pétition pour la réintégration de Gilles Savary sur les listes européennes sous le lien suivant. https://www.mesopinions.com/detail-petition.php?ID_PETITION=189d5128b1ec8649e7f62a30477865d5

Texte de la pétition

A l’attention de : Martine Aubry

Samedi 28 février, le Conseil National du Parti Socialiste a avalisé les listes pour l’élection au Parlement Européen du 7 juin prochain.

Encore une fois, la Gironde, et au-delà, la Région Aquitaine, n’est pas représentée dans les 3 premières places éligibles.

Département le plus peuplé de l’ensemble de la circonscription électorale du grand Sud Ouest, réservoir électoral de grande ampleur pour la Gauche, la Gironde est à nouveau oubliée par les instances nationales de notre Parti.

Le Parti Socialiste Girondin, 5ème fédération de France, qui a construit ses nombreuses et récentes victoires électorales dans l’unité, déplore que Gilles Savary ne figure pas sur la liste du grand Sud-Ouest, malgré le soutien unanime de l’ensemble de ses Parlementaires et le très large appui de son Conseil Fédéral. Sa désignation en position éligible aurait marqué la reconnaissance de son travail de fond à Bruxelles qui nous fait honneur et est reconnu bien au-delà des socialistes.

Considérant que la liste proposée ne respecte pas les équilibres territoriaux, la représentativité militante et ainsi,la logique électorale, la Fédération Socialiste de la Gironde a décidé en présence de nombreux parlementaires de ne pas organiser le scrutin de ratification de la liste adoptée par le Conseil national initialement prévu le 12 mars prochain.

En signant la pétition appelant la direction nationale à revoir sa copie en réintégrant Gilles Savary pour prendre en compte l’intérêt général du Parti socialiste au-delà de la seule addition des intérêts des motions, nous pouvons adresser un signe fort : notre volonté d’un fonctionnement respectueux des militants, une reconnaissance du travail unanimement reconnu et le respect des territoires.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel