m

Verte ou pas mûre ?

En Bavière l’écologie naît de l’amour et de la mise en valeur de la nature. Nulle surface bétonnée à outrance pour renvoyer la chaleur de mur à mur, pas ou peu de séparations entre les maisons pentues, si ce n’est des barrières très perméables d’arbustes fleuris, des arbres à profusion jusqu’aux abords de la ville et de larges tapis de gazons rustiques, si bien respectés, si bien entretenus qu’ils paraissent peints sur le brun des sols.

C’est cette écologie que j’aime et qui me fait parfois moquer des procureurs d’une écologie de contraintes et d’amendes. Certes, il faut des régles, il faut des lois, et ce n’est pas à « nos amis allemands » qu’on apprendra cette volonté d’ordre. Eux-mêmes disent volontiers « qu’en Allemagne, tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire, et inversement ». Ce qui d’ailleurs met à mal le préjugé qui affirme « que le livre de l’humour allemand est le plus court du monde ».

De ma fenêtre, le temps d’un week-end, à 15 kilometres du centre de Münich (2,5 millions d’habitants, c’est à dire plus de deux fois la métropole bordelaise), des champs, des prés, des sapins et naturellement posées au milieu d’eux, des dizaines de maisons, individuelles ou collectives, homogènes dans leur style traditionnel, bien que pleines de fantaisie et de modernité. Sur les toits pentus pour que la neige ne s’y amasse pas par trop lourds paquets, des panneaux solaires si nombreux, si bien logés, qu’ils paraissent déjà appartenir à la tradition locale.

Modèle allemand ? Bien sûr que non, pas partout, pas pour tout, mais modèle écologique sans aucun doute. Munich est en tête pour nombre de ses performances en ce domaine comme pour ses ambitions. Preuve que  l’écologie peut n’être pas une écologie de « Feldwebel » (caporal chef) et s’installer aussi efficacement dans la vie et la politique d’un territoire qu’une écologie de contraintes et d’interdictions.

Tabac : l’argent, rien que l’argent

Il est terrible de penser qu’il n’y a AUCUNE raison positive à fabriquer/vendre/consommer du tabac. Le « plaisir » de fumer n’est lié qu’au soulagement du besoin créé par l’addiction. Si la nicotine est en elle-même un psycho-stimulant, elle l’est de la même manière quand elle n’est pas brûlée et fumée et sa nocivité est alors beaucoup moindre (patch, gommes, vape..)
Elle demeure cependant addictive et l’INSERM a montré que le tabac fumé est plus addictif que l’héroïne. C’est de toutes les drogues, la plus dure au sens de l’addiction.
 
Les cigarettiers ajoutent au tabac plusieurs dizaines de substances destinées à multiplier ce pouvoir addictif. Les jeunes que nous voyons commencer à fumer mettrons une, deux ou trois décennies à se libérer de ce boulet, et chaque cigarette supplémentaire réduira leur espérance de vie de 11 minutes.
 
A cette hécatombe, à cette privation de liberté, un seul motif : son haut rendement financier. Si la vie n’a pas de prix, la mort a un fort rapport, plus que tout autre produit. Côtée en bourse sous ce nom, elle ferait un malheur
 
J’ose dire que le profit est sans comparaison plus grand que celui du commerce des armes auquel, en cherchant bien, on peut trouver un intérêt, du moins dans des circonstances particulières. Pour parodier un de nos hommes politiques, c’est la force des armes qui a permis de dégager les nazis. C’est horrible, je sais, mais plus horrible encore le cynisme avec lequel nous supportons que l’on commercialise et tire profit d’un produit qui a tue millions d’humains chaque année et continue de plus belle à le faire.

Vous avez dit « hate food » ?

Qu’est-ce que la « hate food » : une nourriture grossière, compulsive et indigeste, que certains provoquent, dont beaucoup se repaissent et qui prend aujourd’hui un caractère épidémique, aussi difficile à contenir qu’à comprendre.

En bon français -le vocabulaire argotique en fait partie- on dirait « bouffe de merde ». L’argot a souvent raison.

Aux trois questions contenues dans ma première phrase (qui, pourquoi, comment), que répondre ? Tout interroge dans ce déversement quasi-pavlovien sur les médias sociaux ou les médias en ligne, de cette « nourriture grossière »  en réponse à un certain nombre de mots clefs, concernant la race, la religion, l’orientation sexuelle, l’engagement politique, mais aussi l’âge, le genre ou la condition sociale.. . Ce qui n’était, il y a relativement peu, que pratiques de groupes isolés ou extrêmes, connaît aujourd’hui un développement exponentiel, à l’égal de toutes les autres addictions.

Car, ces réactions, ces injures, ces attitudes ont en effet à voir avec l’addiction : besoin difficile à contenir, impression de soulagement après libération d’insultes ou de violences physiques, sentiment d’être plus fort et surtout d’appartenir à un groupe construit autour des mots clefs précédemment évoqués, immense difficulté à revenir à une pensée construite, exprimée et expliquée en termes logiques et à partir de faits..

Les causes de cette addiction nouvelle, sorte de boulimie de l’injure, sont aujourd’hui un véritable objet d’étude. Le sentiment de rejet, la difficulté à s’exprimer de manière logique, le fait de ne disposer que d’un vocabulaire insuffisant pour argumenter, l’absence d’horizons professionnels ou affectifs autres que cette appartenance quasi sectaire, entrent en jeu. Ceux qui se sentent vaincus, exclus, injustement privés du destin ou des responsabilités qu’ils auraient dû obtenir, utilisent toutes les variantes de l’injure, de la diffamation, de l’invective et de l’insulte pour marquer leur pouvoir et solidariser une communauté autour d’eux. L’approche de ces causes, quand elles sont perçues ou explicitées, attise la rancoeur et la fait déborder en propos d’autant plus haineux, violents et irréfléchis. Comme pour l’addiction, la dose doit augmenter régulièrement pour satisfaire le besoin.

C’est une interrogation majeure pour nos sociétés que le caractère épidémique de toutes les variantes des comportements addictifs. Des comportements alimentaires (et je n’utilise pas au hasard l’expression de hate food), aux drogues dures, au jeu, au sexe et à un moindre degré de gravité, aux écrans, ce qui a toujours existé est devenu aujourd’hui contagieux et épidémique, à la mesure des moyens de transmission qui leur sont offerts. Avec bien sûr en tête de peloton, les médias et en premier les médias dits sociaux, où sous le couvert d’anonymat, on peut menacer d’euthanasie, de viol, de sodomie, humilier les femmes, les noirs, les blancs, les pratiquants de n’importe quelle religion comme ceux qui n’en ont pas.

Je n’ai pas de solution, sauf une, très modeste : ne nourrissons d’aucune façon tout ce qui provoque ou entretient ce langage de haine et/ou de discrimination (les deux en général). Que les médias ferment les commentaires quand des propos haineux s’y introduisent, que chacun de nous, individuellement ne sollicite pas ces propos pour montrer qu’il a de l’audience et qu’une communauté d’imbéciles (au sens propre : « qui marche sans bâton pour le guider et le soutenir »), ne le retranscrivons pas, comme il m’arrive pourtant d’en avoir envie), restons dans, sinon dans la « bienveillance »(elle ne la mérite pas) , mais dans la raison et le contrôle.

Déontologie de la presse

La Une du quotidien SudOuest le 13 septembre :  « le chien de Michèle Delaunay mord un petit garçon »,  évoluant en page 14 vers « le chien de Delaunay mord un enfant » (pleine page), m’a amenée à me questionner une fois encore sur la déontologie de la presse. Celle-ci, on s’en souvient, a été rudement malmenée lors de « l’affaire Baudis » qui transforma l’alors Maire de Toulouse en prédateur sexuel : celui-ci fut innocenté après des mois de calvaire dû au risque judiciaire mais, plus encore, à l’opprobre qu’il encourut.

Depuis lors, combien de fois, des faits non démontrés ont entaché l’image de l’un ou l’autre politique. Plusieurs médias s’entourent d’immenses précautions et d’une vérification des preuves pour avancer des faits généralement graves. Beaucoup d’autres, au contraire, utilisent l’ambiguïté des titres, l’allégation et l’insinuation pour donner aux faits une gravité que rien ne pourra plus effacer. Le soupçon pour un élu l’emporte en conséquence sur la condamnation (quand elle advient). Ceci enfle d’années en années en raison du relais par les médias sociaux qui touche un nombre beaucoup plus grand d’abonnés que les journaux eux-mêmes.

Je reviens un instant à mon chien. Titrer qu’il a « mordu » – ce qui est faux et donc diffamatoire – ne lui porte pas en premier lieu préjudice : le chien a été reconnu lors de la précédente législature comme « doté de sensibilité » mais non comme sujet de droit, bien que dans des circonstances gravissimes (sans relation avec l’incident relaté, non plus qu’avec la minuscule blessure de l’enfant qui a chuté sur le gravier) il puisse lui en coûter l’euthanasie. Le titre, évidemment, ne vise que sa propriétaire, bien que ce n’était pas elle qui tenait la laisse et qu’elle se tenait très en arrière de l’animal. Ce n’était pas le chien qu’il s’agissait de diffamer mais sa maîtresse. Je dois avoir grand crédit, puisque la situation et la taille des caractères de l’annonce en Une du meurtre horrible d’une femme enceinte de 23 ans (édition du 15 septembre) ont été les mêmes à la Une de SudOuest que ceux de la forfaiture de Dixie (13 septembre).

SudOuest a fait en l’occurrence bonne pioche: 165 commentaires sur le facebook du journal pour cet article, 130 partages, et 172 commentaires pour SudOuest en ligne. On les consultera avec profit : ils démontrent que l’objet du papier est bien, non le chien, mais sa propriétaire dont les commentateurs demandent qu’elle soit « piquée », soit avec le chien, soit à sa place ; en outre, ces commentaires mettent en avant le lectorat qui est visé.

Quelles conséquences pour ma vie quotidienne : être interpellée sur l’incident à tout moment, comme hier à l’aéroport de Bordeaux. Cela va, du pas trop méchant « alors, ce chien féroce…? », au plus grave « quand on est irresponsable, on en tire les conséquences », ou au pire « c’est bien vous qu’on devrait euthanasier ».

Mitterrand avait eu une belle formule s’agissant de ce type de publications, vraies ou fausses, mais en tout cas des suites de leur seule publication: »jeter l’honneur d’un homme aux chiens ». En l’occurrence, il s’agit de deux « femmes », moi et ma chienne Dixie, que je ne pourrai plus sortir sans que l’on s’approche de moi avec animosité, ce qu’elle perçoit immédiatement.

La déontologie de la presse est comme beaucoup de nos règles, chartes et lois : adaptable selon le bénéfice financier qu’on en espère.

 

 

 

 

 

 

 

Mon chien n’a pas mordu, contrairement à la Une de Sudouest

L’affaire est trop grave, je tiens à faire un démenti formel. Chaque mot de ce que je vais écrire est vrai et j’en donne ma parole d’honneur. Je suis prête à le jurer devant un magistrat.

Dimanche, en fin d’après midi, je suis sortie faire une courte promenade au jardin public, voisin de mon domicile. Apres quelques minutes, Mon mari, qui tenait le chien en laisse, s’est baissé pour ramasser ses déjections sans lâcher la laisse mais en la tenant sans doute moins fortement.

A ce moment un groupe d’enfants est passé dont l’un jouait au ballon. Mon chien a réussi à l’emporter sur la tenue en laisse et s’est précipité vers eux -sans doute d’abord vers le ballon mais cela ne minimise rien – en aboyant. Les enfants se sont mis à courir et l’un est tombé.

Je me suis évidemment précipitée, présentée à la maman en tant que médecin, demandé à examiner l’enfant s’il avait été touchée. Elle m’a déclaré qu’il avait été mordu au bras et à la main. J’ai examiné d’abord la main et un minuscule blessure, au niveau du pli digito-palmaire du 5 ème doigt de la main
était présente. Je n’ai pu constater aucune trace sur le bras et l’on imagine quelles auraient été les traces si ce petit bras avait été mordu par les crocs d’un berger allemand. J’ai proposé de désinfecter et de soigner la doigt à mon domicile à quelques metres de là et d’appeler la police.

Devant le refus de la maman, dont je comprends l’inquiétude mais non pas l’attitude de refus de mes propositions, j’ai photographié le petit doigt avec mon téléphone, puisqu’il constituait la seule trace visible, la mère a refusé violemment que je photographie le bras, disant que « son fils était mineur et que je n’avais pas le droit de photographier un enfant mineur » (ce qui n’est vrai que si l’enfant est identifiable, ce qui n’aurait évidemment pas été le cas.

Entre temps, un « témoin » est arrivé, m’a redemandé mon nom que j’avais déjà donné et m’a menacé de faire euthanasier mon chien. La maman a une deuxième fois refusé de donner son nom et son adresse, seul le témoin m’a donné son seul nom. Le témoin m’a pris aux épaules et à tenté de m’éloigner sans que je comprenne pourquoi (le chien était bien sûr tenu à distance par mon mari pour que l’enfant puisse s’apaiser plus rapidement. Il ne pleurait d’ailleurs plus)

J’ai senti presque dès le début qu’il y avait une volonté d’esclandre et pour cela j’ai insisté d’appeler moi meme la police. Le témoin m’a dit textuellement « vous pensez bien que cette dame (la maman) ne fera rien pour ça » sous entendant qu’il n’y avait pas de blessure réelle.

j’ai voulu moi meme le lendemain me présenter à la police pour une déposition : on m’a dit que sans plainte et sans identité de l’autre partie, il ‘y avait pas lieu de déposer. J’ai noté chaque mot, chaque minute de ces minutes et je vais me rendre à la police pour leur remettre ce texte. Mais le mal est fait : le gros titre à la Une de SudOuest.fr fait de moi une coupable. L’un de nous l’a dit : pour les politiques, la suspicion est la sanction.

Le titre de l’article et son contenu sont diffamatoires. Je viens d’avoir au téléphone la journaliste et je n’ai sur mon téléphone qu’un seul appel, sur le téléphone de mon époux, hier à 16 heures 39. Tout cela est bien sûr vérifiable.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel