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Proposition à la Municipalité de Bordeaux : limitation de la plage horaire d’ouverture du parc de machines à sous du casino

Imagine-t-on le dégât que peut constituer la présence des heures durant, dès 10 h du matin, devant une machine à sous ?

Je fais régulièrement une proposition à la Municipalité de Bordeaux dans ses domaines de compétence. La dernière concerne la délégation de service public au Casino de Bordeaux (Eh, oui, le casino est une délégation de service public !)

Elle consiste en la réduction de la plage ouverture du parc de machines à sous en semaine : de 17 h à 4 h du matin au lieu de 10 h du matin à 4 h le lendemain, sans modification des horaires le week end. Proposition très modérée comme on voit et qui va dans le sens des recommandations du récent rapport de l’Inserm mettant en évidence le risque addictif de cette sorte de jeu.

Ci-après mon courrier au Maire de Bordeaux.

(suite…)

The poor young shepherd

« The poor young shepherd » est, comme on a peut-être oublié, le titre d’un poème de Verlaine, très enfantin et très doux.

« J’ai peur d’un baiser comme d’une abeille… »

Je ne me souviens de rien d’autre et d’ailleurs, cela n’a rien à voir avec mon propos, résolument politique.

Dans la maison vient d’entrer une jeune Dixie de deux mois. Consciente de mes responsabilités, j’étais résolue à la tenir éloignée de toutes les tentations médiatiques, et même décidée à ce qu’elle n’apparaisse jamais dans ce blog.

Imaginez les possibles dégâts… Voyez par exemple Jean Sarkozy, élevé sous les flashes, laissant flotter dès le plus jeune âge sa jeune et blonde crinière au vent des caméras. Résultat : pas si tôt capable de donner de la voix, d’aboyer dans le sérail politique, le voilà à l’assaut du Conseil Général des Hauts de Seine, de la Mairie de Neuilly et autres terres découvrant à marée basse.

Imaginez en Gironde la même tentation pour le Conseil Général ou la Mairie ! Si jeune, si tôt, et même en une période qui prône le renouvellement et le changement de génération comme l’universelle thérapie. Ma conviction était définitive : Dixie vivrait dans l’obscurité médiatique.

Las ! Dès hier, un tire-bouchon a été, à cette jeune débutante, encore oiselle et O combien innocente, consacré. Ce n’était pas si tôt fait, qu’un blog inspiré (alain Ioupi) lui accordait un paragraphe.

Le résultat ne s’est pas fait attendre, et présentement l’impétrante est en train de s’entraîner aux discours tonitruants, aux vociférations (« Moi je », « J’ai décidé », « Je veux »…), aux coups de menton/museau et à une vibrionnante agitation.

Poor young shepherd, entraîné sur si mauvaise pente…

La politique du bon plaisir

Chaque jour qui passe nous conforte dans la justesse de la décision de la gauche de ne pas voter la réforme institutionnelle au dernier Congrès de Versailles.

Celle-ci nous avait été vendue, à grands renforts de discours et de proclamations, comme destinée à augmenter les pouvoirs du Parlement. Il n’en était rien, et en particulier le mode d’élection des sénateurs n’était aucunement rendue plus démocratique. La pratique du gouvernement, et plus encore du Président, démontre depuis lors quelle était la réalité de leurs intentions.

Fiasco parlementaire du Gouvernement à l’occasion de la réforme de l’audiovisuel ? Personne n’avait compris que l’on veuille légiférer au pas de charge en décrétant l’ « Urgence » (l’absence d’aller et retour entre les deux chambres) sur un projet sensible qui porte atteinte à la liberté de la presse et coûtera 450 millions au contribuable. La raison est au demeurant simple : alimenter les caisses des groupes Bouyghes et Bolloré, mais elle n’a pas suffi à convaincre jusqu’aux parlementaires du Nouveau Centre qui ont rejoint notre opposition alors qu’ils ont voté jusqu’alors tous les textes du gouvernement.

Résultat : on va passer le texte par décret. Vous n’êtes pas sages, pas obéissants, eh bien vous allez voir !

Travail du dimanche. La fronde a gagné là jusqu’aux rangs de l’UMP. Le texte, déja repoussé une fois et qui devait nous occuper cette semaine qui s’achève a été remis, initialement « sine die ».

Qu’est-ce que c’est que ça, a dit le Président. Coup de sifflet long pour convoquer les députés de sa majorité mercredi dernier : je ne veux voir qu’une tête et le texte doit passer avant noël !

Conclusion : on redécale tout, qu’importent les emplois du temps des parlementaires que l’on bouscule d’une levée de sourcil présidentiel. Le texte passera mardi prochain, et qu’on se le dise : il passera. Tous les rendez-vous et réunions que j’avais pour ma part déplacé, je dois les repousser encore, comme un grand nombre de députés.

Les urgences parlementaires sont calquées sur les caprices présidentiels. La loi pénitentiaire que nous devions aborder cet automne pourra attendre, des jours ou des ministres meilleurs. La loi sur le Vème risque, qui nous était promise pour septembre aura de la chance si elle arrive avant septembre prochain. La réforme hospitalière en est maintenant à février au lieu de décembre. Le travail du dimanche, on en conviendra, est beaucoup plus importante pour les Français.

Cette politique du bon plaisir, ne nous est pas inconnue à Bordeaux. Elle prend ici des dimensions autocratiques qui, une fois encore, rappellent la décadence de l’empire romain. Caligula et sa petite chaussure qu’il rehaussait pour paraître plus grand.

Droits de l’homme et devoirs de la femme

C’est une de mes blagues favorites de dire qu’on a pris grand soin de rédiger les droits de l’homme, pour mieux sous entendre que la femme, elle, avait hérité des devoirs…

La blague n’en est plus tellement une depuis que l’ancienne président irlandaise, Mary Robinson a déclaré à notre Président qui l’avait invitée pour célébrer le 60ème anniversaire « Moi, je préfère « droits humains », vous ne trouvez pas que c’est plus moderne ? »

Le journal « le Monde » embraye ce soir sur le sujet qui est moins anecdotique qu’on ne croit. Les mots ont une histoire, et n’en déplaise aux maîtres grammairiens, ils ont non seulement un sens mais un sexe. Ou plutôt, ce sens est entâché de sexisme.

Reconnaissons le, les droits de l’homme les plus souvent violés sont les droits de la femme. Ce qui a conduit à traduire des textes anglais de manière passablement incongrue. « Human rights of women » sont devenus dans notre langue « les droits de l’homme de la femme » ; ça fait bizarre…

Voilà que la Ministre des affaires étrangères du Canada Micheline Calmy Rey s’en mêle aussi : « L’expression « droits de l’homme » n’est plus adaptée à la société moderne et égalitaire d’aujourd’hui. La langue se doit d’accompagner les évolutions sociales, et le terme « droits humains » se comprend comme une adaptation logique à l’égalité des sexes ».

Quant aux « devoirs de la femme », ils restent si implicitement admis, que personne n’a songé en réclamer le partage !

Droits de l’homme : en France aussi

La déclaration des Droits de l’Homme, dont nous célébrons aujourd’hui le soixantième anniversaire, est universelle. Tellement universelle, qu’on en oublie qu’elle concerne aussi la France.

Illustration aujourd’hui avec la prise de parole (assez malencontreuse au demeurant) de Bernard Kouchner qui est à ma connaissance Ministre des affaires étrangères et européennes et n’imagine pas un instant que Rama Yade pourrait, à l’occasion, être utile à l’intérieur de nos frontières. Rama Yade elle-même « défend son bilan », parfaitement extra-hexagonal.

Et pourtant ! Quelle belle collection de violations pouvons-nous afficher aux frontons de la République, en violation des trois beaux mots qui y figurent. Amnesty International, le Conseil de l’Europe avec l’accablant rapport Hammarberg, n’ont pas manqué d’en faire état

Violations dans nos prisons, où les détenus ont bien souvent des conditions de vie indignes, ne serait-ce que du fait de la surpopulation. Un jeune homme de 24 ans vient de se pendre à la maison d’arrêt de Gradignan. Un détenu tous les trois jours meurt de la même manière dans nos prisons.

Faits de violence dans les centres de rétention administrative ; traque des demandeurs d’asile autour de Calais, avec hélicoptère, projecteurs et chiens policiers ; violation délibérée des normes internationales qui protègent les mineurs devant la justice ; pressions et menaces sur les personnes et violence policières qui atteignent jusqu’aux patrons de presse …

Fichages illégitimes et irresponsables avec le fichier Edvige et toute une collection d’autres, dont le fichier STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées) qui ne réunit pas moins de 17 millions de personnes ! La majorité des lecteurs de ce blog y figurent : il suffit pour avoir cet honneur d’avoir eu la plus petite maille à partir avec une commissariat, fût-ce pour déposer plainte.

Au chapitre de ces violations aussi, les reconduites à la frontière d’étrangers, souvent depuis longtemps sur notre sol, souvent ayant un travail, parlant Français, ayant des enfants scolarisés avec les nôtres, et embarqués dans ce qu’Amnesty appelle « les charters de la honte ».

Liste bien sûr non close et que chacun pourra compléter. Je crains d’ailleurs que les mois à venir ne l’alourdissent. Comme dit Kouchner, décidément bien intégré dans le gouvernement dont il fait partie, « les Droits de l’Homme sont si souvent contraires à la politique ».

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel