m

Levi Strauss ?

Pour fêter avec un jour de retard l’anniversaire du premier centenaire de l’Académie française, une histoire qui me ravit, racontée par lui-même.

Claude Levi-Strauss est à New York, à la terrasse d’un café. Au moment de payer l’addition, il sort une carte de crédit. Le garçon la prend et lui jette un coup d’oeil, avec ce commentaire lapidaire :

-Levi Strauss ? Books or pants ? (les bouquins ou les pantalons ?)

Et Levi Strauss de s’émerveiller
– de la culture des garçons de café de New York
– de la densité de la langue anglaise, qui permet de dire en deux mots tout un long discours

Levi Strauss a reçu le plus beau des cadeaux pour cet anniversaire : la visite du petit Nicolas. Sûr qu’il voudra aller jusqu’à 110..

Pas une voix ne doit manquer à François Deluga !

Que préfèrez-vous un parc marin, protégeant l’écosystème du bassin ou la grande-mottisation d’Arcachon ? La liste est longue des choix binaires qui sont proposés aux électeurs de la 8 ème circonscription. Equilibre rural-urbain de la circo ou tout béton ? Logement social 0% (réalisations de Foulon depuis son arrivée à la mairie) ou mixité sociale sur l’ensemble du territoire ? Cohérence et exigence ou immoralité du jeu de chaises musicales dont la 8ème a été l’objet 17 mois seulement après l’élection législative..

Pas une voix ne doit manquer à François, comme pas un courant, sous courant, motion, tendance mais surtout parti de la gauche ne lui manque pour ce deuxième tour.

Il y a à Bordeaux de nombreux électeurs du bassin : malgré les frimas, ils doivent demain aller voter dans leur ville d’élection .

Ce sera pour eux une double occasion d’une vraie bouffée d’oxygène !

Travail du dimanche (2) : une erreur sociale

Le travail du dimanche est une tromperie sociale, contre laquelle les partenaires sociaux s’élèvent unanimement.

– Il est vendu sur la base du « volontariat ». C’est possible dans quelques cas, mais c’est une illusion dans la plupart. L’implicite (et bien souvent explicite) subordination entre employeur et employé fausse complètement la notion de volontariat. Dans la situation actuelle de l’emploi et des salaires, qui sont ceux qui pourront prendre le risque de perdre leur emploi au prochain motif fallacieux ? Beaucoup aussi sont contraints pour finir le mois, payer le loyer, d’accepter toute solution améliorant tant soit peu leur salaire. Un projet d’amendement de la droite va encore plus loin : « Et pourquoi pas ne pas mettre, dès le contrat d’embauche, la possibilité du travail du dimanche ? ». Habile en effet : on trouvera ainsi un motif supplémentaire de discrimination à l’embauche à l’encontre de ceux qui rechigneront.

– Il constitue la meilleure arme de destruction du commerce de proximité. Comment le charcutier, qui n’est aidé que par sa femme, pourra-t-il tenir en face des grandes enseignes ? Plus mathématiquement encore, il est démontré qu’un emploi créé dans la grande distribution signifie trois emplois détruits dans le « petit » commerce. Cela s’appelle « gagnant-gagnant »!

– L’écart entre ceux qui auront obtenu de gagner double, ceux qui ne l’auront pas obtenu (sans doute majoritaires si l’on s’en réfère au texte du projet de loi), et ceux qui dès aujourd’hui travaillent le dimanche avec un bonus minime, voire sans bonus, sera générateur d’un légitime malaise (voir aussi : travail du dimanche (1)).

Social, vous avez dit social ?

Xavier Darcos : et de trois !

Gros temps en ce moment pour Xavier Darcos. Après les médailles en chocolat pour bacheliers rangées aux oubliettes, l’enseignement de l’histoire sous contrôle parlementaire unanimement planté, voilà le service minimum d’accueil revu à la baisse par le chef de l’Etat.

Gageons qu’il va éviter d’avoir des idées, au moins d’ici noêl !

Travail du dimanche (1) : une erreur économique

Le projet de loi qui nous avait été annoncé pour juin revient sur nos tables, avec passage annoncé à l’Assemblée mi-décembre.

Pourquoi mi-décembre ? Parce que le gouvernement espère faire mieux passer ainsi le projet dans l’opinion, comptant que les Français se disent, à l’approche de la corvée des achats de Noël : « finalement, c’est commode de pouvoir faire ses achats le Dimanche… ». La politique est un art tout de stratégie, d’opportunités et d’évitements. Le billard est, à côté, un simple jeu de hasard. Nous l’apprenons en ce moment à nos dépens.

Pour nous, le travail du dimanche, c’est non, et trois fois non !

Parce que c’est une triple erreur et, au total, une faute.

Une erreur économique d’abord : ni la consommation, ni la croissance, ni le pouvoir d’achat n’en bénéficieront.

– Comment les salariés pourront-ils dépenser le dimanche l’argent qui leur manque la semaine ? La consommation sera autrement répartie, elle ne sera pas plus importante et elle risque d’être plus compulsive, moins raisonnée. Au mieux, les achats dominicaux se substitueront aux achats de la semaine et la consommation sera un jeu à somme nulle ; et avec eux la part de croissance qui en dépend.

– L’ouverture du dimanche se traduira par une augmentation des prix. Elle est d’ores et déjà chiffrée à 4%, à la charge de l’ensemble des consommateurs, même les plus réfractaires aux achats du dimanche. Cette augmentation des prix est liée à une augmentation des charges fixes de 15% (électricité, chauffage, gardiennage… correspondant à un jour de plus de fonctionnement) et à un moindre degré à l’augmentation des salaires.

– L’augmentation du pouvoir d’achat des « travailleurs du dimanche » ne touchera que peu de personnes et pas du tout dans la proportion annoncée. Le doublement de salaire est un leurre : il ne concernera que les employés de structures où il n’y a pas eu d’accords négociés et où la décision est prise unilatéralement par le patron. Dans des secteurs comme la grande distribution, les accords seront imposés de fait en raison de la pression existant sur les salariés et de leurs très faibles revenus.

– Dans ce secteur, le travail du dimanche va favoriser le temps partiel, déjà très largement utilisé. Mais il ne fera pas un chômeur de moins.

– L’éventuel doublement de salaire va creuser l’écart entre ceux qui travaillent déjà le dimanche (personnel soignant et médecins, policiers, conducteurs de bus…) et ceux qui y accéderont en dehors d’accords cadres.

En réalité, le bénéfice économique évoqué par le gouvernement est un cadeau aux grands groupes de la distribution (déjà bien lotis par la levée des limitations à leur installation grâce à la loi dite de « modernisation de l’économie »). L’intérêt réel pour le pays est nul. Aux Etats-Unis, pays du 7 jours sur 7, on revient sur cette pratique, toutes les études démontrant que le solde est négatif.

(voir aussi sur ce sujet les billets du 1er juin 08, 11 decembre 07 et 23 janvier 08)

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel