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(12) : Petites phrases

Petites phrases, glanées au vol :

Arnaud (Montebourg) : « Salariés du monde entier, unissez-vous ! » . Sous-entendu : suivez notre exemple !

Bertrand (Delanoë) : « Ce qui importe, c’est que les vainqueurs de ce congrès ne soient ni la droite, ni Sarkozy, ni Bayrou » . Eh bien, Bertrand, c’est raté : jusque-là, ce sont eux ! L’ « Union » de Reims ajoute malignement que beaucoup ont entendu « Ni Ségolène Royal ».

Bertrand (le même) : »Il faut que celles et ceux qui ont des nuances fassent un compromis ». Subtil, Bertrand, subtil…

Razzi (Hamadi) : « Le socialisme n’est ni une concession, ni une adaptation, il est une révolte ». J’hésite entre Hugo jeune et Rimbaud (lui n’a jamais été vieux) …

Martine (Aubry) : « L’important est d’avoir une ligne claire… Sans jeu de mots ». Un instant de silence et elle a ajouté « Encore que… »

Martine (la même) , découvrant une araignée sur le pupitre : « Adeline (Hazan, Maire de Reims), on aurait quand même pu faire le ménage cette nuit ».

Hamon (Benoit) : « Ce n’est pas parce qu’on est la plus grosse minorité qu’on n’est pas capable de rassembler ». La plus grosse majorité n’a pas réussi. Mais au Parti Socialiste, l’Union défie l’arithmétique.

Henri (Emmanuelli) (avant le congrès : « La candidature de Ségolène Royal est une preuve que les frigidaires ne sont pas des congélateurs »

Ségolène (Royal) : « il faut nous soigner de tous ces mots désagréables entre nous, de ces chagrins, de ces offenses. Un jour, il faudra nous les pardonner ». J’ai fait croire autour de moi que c’était Savary qui avait écrit le discours. Certains doutent encore…

Une autre toute petite histoire. Ce matin, où nous sommes tous arrivés la tête un peu basse après les nouvelles de la nuit, je hèle un groupe des « Egales », arborant un énorme auto-collant rose où était écrit « Egales ». Je leur ai proposé de barrer « égales » au profit de « Supérieures ». A bien regarder en effet la composition de la commission des résolutions, c’est pleinement justifié.

(11) : la voie royale

Non, je ne parle pas de Ségolène, mais d’André Malraux. Le capitalisme financier sombre et appelle l’Etat à son secours. La régression s’installe. Chaque jour nous annonce la fermeture d’une entreprise et la majorité des Français s’enfonce dans les difficultés. A cette majorité, il n’est apporté ni soutien, ni secours, ni politique salariale, de la part de ce gouvernement.

Nécessité de la régulation de l’Etat, exigence de solidarité et de santé sociale : le socialisme par la preuve, la possibilité d’être entendu et compris par cette majorité de Français qui souffrent et plus largement, par l’ensemble des Français qui pensent.

C’est cela, la voie royale. A laquelle nous avons préféré Gide et « la porte étroite ».

(10) : Trois candidat (e) s

Trois candidats au poste de Premier Secrétaire : Aubry, Hamon, Royal.

Si la langue avait le souci de la majorité dans les genres, nous devrions dire « candidates » et « Première Secrétaire ». Deux femmes, ne boudons pas le plaisir de le souligner.

Trois discours, tous trois de grande qualité et j’espère qu’ils seront disponibles sur le net. Celui de Ségolène vient de s’achever, nous entrons dans une nouvelle phase de quelques jours, que les militants trancheront.

Moment de grande responsabilité pour chacun d’eux. Et derrière, nous nous en faisons une règle, l’Unité du Parti Socialiste.

Feuilleton (9) : La sombritude de Reims

Pour tout dire, j’ai hésité entre deux titres, l’autre étant « la preuve par le pire ».

Ce qui se dessinait hier s’est cristallisé cette nuit : l’arc-boutement des motions A à D sur la question des alliances. François Bayrou et ses deux députés n’en demandaient pas tant. Sans doute recevrons-nous un message de remerciements dans la journée.

C’était malheureusement prévisible depuis le début de la journée d’hier, et c’est devenu évident à l’occasion des grands discours. A la fin de son intervention, et avec le talent qu’on lui connait, Laurent Fabius a embouché les trompettes de l’alliance avec le modem : c’était plié. J’ai arrêté mon compte rendu (voir billet précédent) pour ne pas insulter l’avenir. L’avenir n’avait pas besoin d’être insulté, il était ficelé dans les salles arrière. Malheureusement, c’est chez nous qu’il a élu domicile

Vincent Peillon, à l’instant, nous rend compte de la commission des résolutions, dont nous avons eu régulièrement des nouvelles par SMS tout au long de la nuit. La presse aujourd’hui rend compte de l’essentiel.

D’entrée, il a été exprimé par Bertrand Delanoë, qu’il n’y avait pas motif à négociation avec la motion E et qu’il s’était déjà exprimé par courrier à ce sujet. Ubu a alors pris la direction des opérations et « les alliances » ont occupé tout l’espace. Relisez le discours de Mitterand à Epinay disant qu’après avoir réuni la gauche, « il faudrait aller chercher les libéraux ». Point n’est besoin d’épiloguer : tout cela est une posture, contradictoire avec la pratique de la plupart, contradictoire même avec nos statuts qui fixe clairement les conditions d’éventuels accords. Il n’en est pas moins vrai que notre motion aurait été bien inspirée de ne pas introduire le sujet dans le texte.

Les motions qui ont refusé cette nuit toute négociation avec la « E » se sont absentées une heure et demie de la salle de commission sans parvenir à un accord entre elles. Les voix de Lucifer sont aussi obscures que celles du Seigneur.

Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy est au G20 et le pays souffre.

feuilleton (8) : grands discours de fin de première partie

Dernière ligne droite (droite ?). Reprise des discours après un déjeuner militant : trop cher (20 euros) et vide de très grands élus. Double erreur. C’est un moment d’exception où nous pouvons être tous ensemble, même pour un court moment, sans faire de cinéma ni de paternalisme pour les derniers nommés.

Gaëtan Gorce : « la rénovation, c’est de considérer la réalité politique. Aucune motion n’a obtenu la majorité absolue. Le rassemblement doit se faire autour de la motion majoritaire ».

« Agir en liberté, penser en sincérité, comme le disait, comme le voulait Pierre Mendès-France, c’est ça la rénovation ».

Franck Puppuna (Utopia), très inspiré en citant André Gorce : la sortie du capitalisme a déjà commencé. La question se pose avec une radicale nouveauté. Il a atteint une limite qu’il est incapable de dépasser. l’imaginaire marchand et le règne de la marchandise empêche que l’on puisse imaginer de pouvoir sortir du capitalisme. Or, la question porte seulement sur la forme que prendra cette sortie du capitalisme ».

« Notre idéal de société, c’est une société du lien, plus qu’une société du bien. Vous l’avez compris, nous ne voulons pas améliorer ce monde, nous voulons un autre monde »

Laurent Fabius, du ton posé qui lui est habituel, avec de très belles et fortes envolées : « Il y a un point qui recueille l’unanimité : tournons nous vers les Français. Je vais le faire à propos de la crise. La crise avant dêtre financière est d’abord une crise capitale et sociale, basée sur la répartition entre les fruits du capital et du travail. La course au profit maximum a amené aux produits toxiques, la course au salaire minimum a amené au surendettement. Et l’alliance des deux a amené à la crise ».

Ses priorités : l’éducation, le logement, la recherce… La santé n’en fait pas partie : le mot n’a été prononcé qu’une fois en deux jours.

« Nous sommes dans une autocratie: c’est la première fois que nous avons en France un gouvernement par le Président et pour le Président ». « Le charcutage institutionnel vise seulement à priver le pays de la possibilité d’alternance ».

Magnifique discours, d’un seul élan, sans respiration, ni pause, tout en tension.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel