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Le feuilleton du congrès (1) : Allons enfants !

La fine fleur du PS Aquitain est embarquée depuis 10 h 30 sur le TGV Champagne-Alsace. Moralité : un bloc de béton sur la voie, et le renouvellement du Parti Socialiste aura vraiment un sens.

Ordinateurs, tas de journaux, téléphone à chaque oreille, le moral des troupes résiste au petit crachin glacé sous lequel nous avons attendu le train. Un quart d’heure de retard au départ : sans doute pour balayer les voies sous nos roues.

A tout de suite.

Schizophrénie : recollez-moi tous ces morceaux épars !

Un drame est un drame. Et même si j’ai hésité à plaisanter sur la future nouvelle loi imaginée par Sarkozy pour recoller les morceaux épars de la schizophrénie après l’agression mortelle de ce soir, je renonce à ironiser à propos de la mort d’un homme jeune.

N’empêche que, la convocation par le Président de la République de trois ministres cet après-midi, l’annonce à grand renfort de flons flons de la réforme de l’hospitalisation psychiatrique est proprement atterante. Qu’y connait-il (rien), et si il y connaissait quoi que ce soit, qu’a-t-il besoin d’un fait divers (fût-il dramatique) pour demander qu’on examine la question ?

Au total : il nous tombera sur les genoux, dans les semaines à venir, un projet de loi, hâtivement bâti, jamais appliqué, sur l’hospitalisation psychiatrique. Les députés UMP voteront comme un seul homme (il n’y a guère de femmes) et l’on repoussera aux calendes grecques la réforme pénitentiaire, le projet de 5ème risque, et toutes matières coûtant quelque chose et ne rapportant rien aux soutiens de ce gouvernement.

Et pendant ce temps, sans nous rendre compte que les médias nous observent, pas toujours avec complaisance (litote+++), nous continuons appels au rassemblement, déclarations sur le « plus à gauche, tumeur » , rejet des alliances avec le modem pour un improbable deuxième tour de présidentielles (au rythme où l’on va) …

Schizophrénie, vous avez dit schizophrénie …

De fort méchante humeur

Tout ça pour ça…

Depuis trois mois, nous nous donnons en spectacle (je parle du PS), de bals des egos en querelles des chefs ou des sous-chefs. Tout cela « parce que nous sommes un parti démocratique » et que l’on ne peut définir, hors du processus des motions, la ligne politique de notre parti.

Il est peu de dire que cette ligne, dans l’état actuel, n’est guère droite. De sinuosités en nids-de-poule, de sablonnage en savonnage, nous n’en voyons toujours pas le bout.

A cette heure, à l’Assemblée, les motions se comptent et se rencontrent pour affûter le dispositif TSS, qui n’est malheureusement pas « Tout Sauf Sarkozy » mais « Tout Sauf Ségolène » (Sarkozy pendant ce temps engrange les dividendes de nos divisions).

Démocratique, vous avez dit démocratique ?

Je passe sur les votes monolithiques, les votes circonstanciels ou clientélistes. Sans doute, ne sommes-nous qu’une société humaine. Mais cette tentative de remise en cause de notre démocratie interne qui vient pourtant de s’exprimer est au-delà de l’affligeant.

Je pars demain à Reims. De fort méchante humeur et lasse de ce spectacle de mauvaise politique.

Tout à l’heure, « sur le terrain », j’ai essayé de convaincre que la politique ce n’était pas cela. Et notre camarade François Deluga, qui cherche en ce moment à reconquérir son siège sur la 8ème circonscription après le jeu de chaises musicales Assemblée-Sénat de Marie-Hélène Desegaulx, est bien mal aidé par ce fond de scène délétère.

Et pourtant, en effet, ce n’est pas ça la politique.

S, comme santé et comme sexy

Bon d’accord, j’ai un léger différend avec Ségolène. Léger n’est qu’une litote : un lourd différend.

Avant d’expliquer quel différend, une remarque : une des faiblesses du blog est que le billet qui vient clairement en prolongement d’un autre lui fait suite, parce qu’il s’affiche en ordre chronologique. Ce billet-ci vient après ce billet-là qui le précède, alors que ce billet-ci devrait suivre ce billet-là qui n’est avant ce billet-ci que parce qu’il venu moins tard. Les Girondins (1791-93) auraient dit : ce ci-devant est un ci-après.

Tout ça pour dire que je ne fais que continuer le billet précédent.

Je reviens à mon lourd différend : quand Ségolène parle des points essentiels de son programme ou des préoccupations des Français, elle ne parle jamais de la santé. La laïcité, oui, l’environnement et tout ce que nous connaissons bien, mais la santé, elle moins que d’autres, mais en réalité tous, oublient de la situer au premier plan des enjeux de ce XXIième siècle, lequel débute sous des auspices pas toujours tellement sympathiques.

Pourquoi ? Parce que la santé n’est toujours pas entendue, comme elle devrait l’être, comme le plus sexy de nos sujets de conversation et de préoccupation. Dès que vous parlez « santé », j’en ai encore fait l’expérience auprès d’un député européen parmi mes favoris, on vous répond « sécurité sociale », « maladie », « invalidité », « cancer » et des tas d’autres bons trucs qui donnent envie de passer son chemin. Si la santé n’évoque qu’arthrose, oeil de perdrix, orgelet, bubons et pustules, comment pourra-t-elle être sexy ?

J’insiste sur un léger détail : la santé, c’est tout le contraire. C’est l’autonomie, la beauté, la force, l’envie, le désir (toutes les formes du désir), la respiration, l’inspiration (toutes les formes d’inspiration), et même ce drôle de truc, qui n’est finalement qu’un gros muscle et, en tous cas, un outil : l’intelligence.

Est-ce que, dit comme ça, on n’y regarde pas à deux fois ? Est-ce, dit comme ça, on n’a pas envie de s’en faire une copine (de la santé, pas obligatoirement de Ségolène) avant de déclarer qu’elle n’est pas sexy ?

Pour ma part, pour avoir expérimenté sur le terrain qu’elle est notre meilleure condition de liberté, je me suis farouchement rangée de son côté, comme qui dirait dans sa motion.

A vous de dire si, cette fois, il s’agit de la santé ou de Ségolène.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel