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en direct de la fédération du PS

Le dépouillement est en cours. Il y a toujours un peu d’émotion à entendre soit l’énoncé des noms des candidats, soit, comme ici, la lettre des motions. Scrutin qui parait très mélangé dans notre Bordeaux centre, comme cela était prévisible.

Silence complet dans la salle. Les plus détendus grignotent une mandarine, vaquent de ci de là le nez en l’air. Les plus concentrés se transforment en scrutateurs autour du bureau de dépouillement. Mon petit ordi dans un coin, j’attire des regards souriants (si l’on peut s’exprimer ainsi), la plupart connaisse mon goût de « faire mon blog » en direct dans les moments de tension. Un petit exercice salutaire, comme respirer très fort, ou pianoter sur la table.

A vrai dire, je ne me sens pas dans un moment de tension mais dans un moment important : nous n’avons ce soir pas d’adversaire. A côté de moi, une « motion D » que j’apprécie particulièrement et qui est exactement dans le même sentiment. Quelques fronts se plissent. La motion F (utopia) vient d’avoir sa première voix et elle est saluée avec amitié et je dois dire avec plaisir.

« E » prend l’avantage, me semble-t-il, mais je suis dans l’instant plus préoccupée de l’atmosphère que du résultat. Dans toutes les élections auxquelles j’ai participé, je n’ai considéré le résultat que quand il a été tenu pour sûr. Dans l’intervalle qui précède, il faut seulement à la fois se concentrer en soi et se détacher de tout ce que le sort peut réserver.

Fin du dépouillement. Silence concentré. Chacun calcule le nombre des bâtons et des croix.

Votants 143 A 28 B 4 C 24 D 22 E 64 F 1

A tout à l’heure.

Nous votons ce soir : en direct de la fédération du PS

En direct de la fédération du parti socialiste à Bordeaux. Il reste dix minutes avant la fermeture du scrutin.

L’ambiance de la convention démocrate n’est rien à côté de celle de la rue du jardin public…

Non, c’est pas vrai : c’était juste pour vous impressionner. L’ambiance est amicale, tout le monde se salue et plaisante, sans savoir systématiquement à quelle motion « appartient » qui et qui. Petits groupes diserts devant le buffet de rillettes, moche gobelet de vin rouge en main (Borloo, fais quelque chose, y’zon rien compris à la taxe touillette !)

Deux sections votent dans le même local. Pas dans la même pièce, mais côte à côte. Il est rare que ses deux motions votent à l’unisson et, en matière de plaisanterie, j’ai fait mine de me tromper d’urne. L’ami Dorthe a réagi comme j’attendais : « Pour une fois, je préfère que tu votes pas dans ma section ! »

Tout ça très cool. « Pourvu que ça doure ! » aurait dit Madame Laetitia, la Maman de Napoléon, en parlant de ces enfants, casés et bien casés dans des bons jobs.

Une autre des blagues de la soirée : nous avons à Bordeaux centre et dans « notre » motion un Corse. Personne n’est parfait. Tout le monde regarde ses chaussettes, supposées pleines de bulletins, destinés évidemment à bourrer les urnes !

Rien de tout cela bien évidemment.

Le scrutin vient d’être clos par notre éminent secrétaire de section, ami et camarade. Grand jeu : il a pris un micro, alors que nous sommes une bonne trentaine dans la salle, tous bien sages et attentifs.

Juste pour le suspense, je mets ce billet en ligne et je vous retrouve tout de suite.

La victoire de la maîtrise de soi et du « contrôle »

La victoire d’Obama est la victoire d’une qualité gravement tombée en désuétude : la maîtrise de soi.

Tous les analystes, tous ceux qui l’ont accompagné pendant ces deux années de campagne, insistent sur le trait dominant de son caractère : le « contrôle » et la discipline. Ils décrivent son calme, presque son flegme, en tout cas son attitude parfaitement adaptée à chaque situation et à ce qu’il veut être et représenter dans chaque situation.

Dit comme ça, avec ces mots-là (« contrôle », « discipline »), ce n’est pas très « sexy », et pourtant, entre l’étudiant Obama et le Président Obama, il y a d’abord, avant tout, cette qualité que tout bat aujourd’hui en brêche « the control ».

Un des livres décisifs de ces dernières années, décrivant avec inquiétude les éléments de fragilisation de notre société, son mal être et sa faiblesse intrinsèque, s’appelle « the loss of control ». L’homme contemporain, soumis à trop de sollicitations, de « divertissements » au sens pascalien du terme, de possibilités de fuite ou d’anesthésie (la drogue, les jeux, la bouffe, les achats…), s’en remet , et se démet de son souverain pouvoir de contrôle sur lui-même, et donc sur les événements.

Les commentateurs de l’élection d’Obama entament en choeur le thême du « rêve américain ». Et en effet, ils ont en partie raison. Quarante ans après « Devine qui vient diner ? » où Sydney Poitier incarnait un Obama précoce dans une Amérique encore figée, Barack Obama joue le rôle osé de « Devine qui est Président ? »

Le temps est enfin venu du métissage et du mélange des races, des idées, des interrogations, et il a su mettre un coup de pied accélérateur dans cette évolution et surtout, il a su l’incarner. Mot magique depuis que l’homme est homme, et peut-être même avant.

Mais, aucun commentateur ne parle de ce que représente vraiment la victoire d’Obama. Et je reviens sur ces termes peu sexy : la victoire de la maîtrise de soi, the « victory of control ».

Pour détendre ce billet un peu sévère, j’ai envie de citer Obama (très approximativement) : « je me suis aperçu que je ne pouvais plus me gratter le nez, et que je devais ressembler non seulement à ce que j’étais mais à ce que l’on attendait/espérait de moi ».

Quelques politiques, de par chez nous (suivez la multiplicité de mon regard) devraient écouter cette parole de sagesse quasi-stoïcienne.

Je me souviens d’avoir vu quelques images de la rencontre Obama-Sarkozy à Paris. Ce que j’ai vu n’était qu’un flash, que beaucoup ont pris au premier degré. Obama, calme et souriant, disait « je remarque l’incroyable « activité » de votre Président ; et je lui ai demandé ce qu’il mangeait pour cela… »

La citation n’est pas exacte mot à mot, mais elle est exacte au fond et, pour autant, assassine. L’audace de l’expression « ce qu’il mangeait pour cela » m’a saisie.

Ce n’est pas le « rêve » américain qu’Obama incarne, mais l’esprit pionnier et les qualités qui portent cet esprit.

Puisse-t-il tenir la longueur. Le job est ardu et le chemin aride et savonné.

Yes, we can !

Eh bien, nous aussi nous pouvons, nous devons le dire : Oui, nous pouvons !

Ce slogan lumineux, positif, avec ce oui initial à la fois d’acquiescement et d’affirmation, ce « nous pouvons » tellement ramassé sur lui-même (tellement supérieur aux « ensemble » dont les campagnes électorales françaises surabusent), nous pouvons l’utiliser.

Aujourd’hui, pour réussir la journée et toutes les suivantes, pour nous sentir mieux.

Demain, précisément demain, au PS : « une voix peut changer un parti, un parti peut changer un pays ».

Certainly, we can.

PLFSS : prix des médicaments, la responsabilisation de tous les acteurs

Le groupe Socialiste Républicain et Citoyen vient de voter contre le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale.

Tous les amendements déposés par notre groupe ont été rejetés. Parmi eux, celui que j’ai déposé sur le prix des médicaments relevant du budget hospitalier.

Le coût des médicaments récents qui grève lourdement le budget des hôpitaux est suspendu à l’offre des laboratoires ; il devrait être régulièrement négocié en fonction de la date de mise sur le marché et du volume négocié.

Il n’en est rien. On trouve ci-après le contenu de mon amendement et des exemples précis.

Globalement, le PLFSS 2009 ne fait pratiquement pas appel à un nécessaire effort des laboratoires pharmaceutiques. La prescription est limitée, mais le prix est laissé à la liberté de ces laboratoires, alors que ce devrait être la première cible d’économie.

(suite…)

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel