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Le PLFSS pour les nuls

Le trio Fillon-Woerth-Roselyne Bachelot a présenté hier soir le PLFSS

Quand je suis arrivée à l’Assemblée, il y a plus d’un an (déjà), le PLFSS était dans toutes les bouches, pièce de choix de l’année législative et des joutes interpartisanes. J’ai bien senti que c’était quelque chose d’important. Je n’aime guère les sigles et celui-ci est particulièrement rébarbatif.

N’ayant pas osé demander, j’ai cherché dès la sortie des premières réunions sur mon petit ordi : c’est le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Bonne nouvelle, j’allais probablement y comprendre quelque chose…

Un an plus tard, le PLFSS 2009 vient donc d’être présenté à la presse avant d’arriver sur nos bureaux.

Quelques chiffres :

1 – déficit prévisible pour 2009 en l’absence de mesures nouvelles d’économie : 15 milliards d’euros ; déficit 2008 : 8,9 milliards. En clair, les plans successifs, tous supposés résorber le déficit, depuis le trop fameux plan Douste-Blazy dont le flop a été particulièrement spectaculaire, ont échoué. Ticket modérateur, déremboursements, franchises, n’ont pas fait mieux en terme financier, et pire en terme social.

2 – recettes totales pour le régime général : 300 milliards d’euros.

3 – sur ces trois cent milliards issus des cotisations et des taxes, le gouvernement table sur une diminution de recette de 2 milliards due à la contraction de la masse salariale. Il ne s’interroge cependant pas sur la raison de cette contraction (du moins il ne le fait pas ouvertement). Et pourtant : la masse salariale se réduit parce que les salaires n’augmentent pas, toute la politique du gouvernement étant de pallier à la baisse du pouvoir d’achat par des mesures collatérales : heures supplémentaires défiscalisées, possibilité d’utiliser l’épargne due à la participation..

Ce choix est mauvais socialement : la juste rétribution du travail, c’est le salaire, d’abord le salaire. Les voies annexes n’ouvrent aucun droit en terme d’assurance sociale et de retraite.

Ce choix est donc également mauvais en terme de budget de l’Etat, et le gouvernement en paye aujourd’hui la facture.

4 – Deux milliards d’euros de recettes supplémentaires (sur les neuf milliards envisagés) sont prévus, provenant pour l’essentiel d’une taxe sur les complémentaires santé (mutuelles et assurances). Les assureurs n’étant, comme on le sait, pas des philantropes, que vont-ils faire ? Augmenter les cotisations. On déplace la poussière, mais elle s’accumule toujours quelque part.

Dans l’instant, cette taxe ne va pas impacter le pouvoir d’achat des ménages, mais seulement secondairement, ce qui est pire. Tel Nostradamus, Nicolas Sarkozy dans son dernier discours, a prévu une aggravation de la baisse du pouvoir d’achat et une hausse du nombre de chômeurs : c’est dans ce contexte que la taxe à deux coups atteindra les ménages.

5 – En ce qui concerne la branche vieillesse, le gouvernement table sur les effets bénéfiques des mesures prises en faveur de l’emploi des seniors. Rappelons, juste pour le fun, que la précédente vague de mesures sur le sujet a permis la signature de … 18 emplois seniors sur l’ensemble du pays. Pas de quoi financer trois boîtes de doliprane.

6 – Enfin, les trente milliards d’euros de dette accumulée par le régime général seront délicatement transférés à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), c’est à dire changés de tiroir, avec comme résultat que nos chères têtes blondes peuvent déjà commencer à faire des économies pour payer les dépenses de leurs parents et grands-parents.

Quant aux leurs, on verra. En toute probabilité, à ce moment, Fillon et Sarkozy ne seront plus aux affaires mais depuis longtemps au doux abri de parachutes en platine.

De politique de santé publique coërcitive, de mise à plat du service public de santé et de ce qui doit revenir à la solidarité nationale, point.

Pour pallier à l’urgence :
-de ponction sur les 40 milliards d’exonérations et de niches sociales
-de taxation des stock options à l’égal des autres revenus (rapport: 3 milliards), point davantage.

Quant à l’objectif de retour à l’équilibre de la sécurité sociale, prévu en 2011, Nicolas Sarkozy a obtenu la promesse de Benoît XVI qu’il pourrait se réaliser dans l’au-delà.

Nouvelles positives pour le Grand Parc

Plusieurs informations positives concernant le Grand Parc :

Tout d’abord la Salle des Fêtes, œuvre de l’architecte Ferret, vient de recevoir le label « Patrimoine du XXième siècle ». Un premier signe positif soutenu de longue date par Michèle Delaunay auprès de toutes les structures compétentes : ne pas s’intéresser seulement à « la ville de pierre », comme le fait la municipalité, mais porter un regard nouveau sur les réalisations contemporaines.

Le Grand Parc de ce point de vue mérite plusieurs étoiles. L’économie d’ensemble des bâtiments disposés dans ce vaste espace, la forme originelle du centre commercial, méritent l’attention des architectes. C’est dans cette perspective que Michèle Delaunay est allée voir l’architecte départemental : il faut prendre garde à améliorer sans dénaturer ce qui a été une des grandes réalisations des années 60-70.

Deuxième bonne nouvelle : Michèle Delaunay a rencontré M Blanc, nouveau directeur d’Aquitanis, et obtenu l’assurance qu’il ne serait plus coupé un seul arbre du parc. La municipalité de Bordeaux a écouté d’une oreille favorable la proposition de la Conseillère générale de signaler les espèces d’arbres dans Bordeaux et a initié une promenade arboricole… au parc rivière.

Troisième bonne nouvelle : le projet de résidentialisation d’Aquitanis autour des immeubles du Grand Parc est mis en attente. Michèle Delaunay s’oppose à l’installation Je crois de grilles sillonnant l’espace du Grand Parc, conçu au contraire comme un espace ouvert et un jardin qui appartient à tous.

Ségolène à son Zénith

Cinq mille personnes hier soir au zénith pour la soirée de la Fraternité dont Ségolène Royal a eu l’initiative. A la fin de la performance (au sens français comme au sens anglais du mot), un journaliste demandait à Jean-Louis Bianco : « vous n’êtes pas déçu, il n’y avait pas grand monde… »

Le ton était donné. Quand l’un ou l’autre de nos responsables (en cette période de congrès, je ne veux pas citer de nom !) rassemble 500 personnes, on parle de foule, quand Ségolène en réunit 5000, on tord le nez…

Parmi les 5000 pimpins, il y avait moi. Ce qui m’a donné la chance de ma première journée promenade-exposition à Paris depuis quinze mois que j’y « fais la vie ». Bloquée par le RSA jusqu’à vendredi, j’ai pris la folle décision de demeurer sur place jusqu’au lendemain soir. Pour tout dire, en reniflant le soleil le long de la Seine ou en prenant dans la figure la peinture d’Emil Nolde, je me sentais un peu coupable …

Je serais malhonnête de dire que je suis une fanatique des artistes venus témoigner au zénith. Le nombre de décibels propulsé par les amplis m’a fait la tête comme un cucurbitacé. Quand au discours de Ségolène, je n’ai fait que le lire, puisque les élus ont été, tout le temps qu’elle a parlé, parqués derrière la scène, dans un local dépourvu du moindre haut parleur. Je n’ai donc vu d’elle que les images, fort belles, d’une femme radieuse, détendue, avec une gestuelle tantôt de femme dans la vie normale, tantôt de petite fille (les mains sur les hanches, dessinant de grands ronds dans le ciel…)

Ce visage radieux de la politique ne va pas plaire à tout le monde. Gageons que les grincheux, les acariâtres, les mal-dans-leur-peau vont ronchonner dans leur barbe. Je ne parle pas de barbe par hasard. Gageons encore que ces grincheux seront d’abord masculins. Trop belle, trop légère, trop jeune pour eux, ce qu’ils traduiront par trop belle (légère, jeune) pour la politique.

Qui se mettra en cause ? Je trouve sur mon écran une déclaration de Bertand Delanoë que j’estime et apprécie : « Je ne mets pas en scène ». Il ne se met pas en scène ? Les postures campées de Bertrand quand il parle amusent ou irritent, selon le tempérament de chacun. Comme pour Ségolène hier et son nouveau talent de « femme libre », l’apparence devance le propos. Le message n’est pas obligatoirement dans le texte, mais dans le ton ou dans l’image.

Le texte du discours m’a été donné au même titre qu’à la presse. Ce n’était pas un programme politique, mais un hymne à la vie, à la résistance, à la liberté d’une femme en responsabilité.

En toute objectivité, ce que je me suis promis d’avoir en cette période de pré-congrès, Ségolène a trop parlé d’elle. L’idée était de communiquer une image de force, féminine à l’extrème. Presque biblique : chasuble bleue, absence de tout « métal ». L’idée ne pouvait que me plaire, moi qui soutient matin, midi et soir, qu’un meeting politique doit d’abord donner de la force et qu’on doit en ressortir meilleur et plus instruit qu’on y entre. Pourtant, trop mature et trop cérébrale sans doute, j’ai besoin de plus de texte.

Au total, un vrai succès doublé d’une vraie interrogation. Les meetings qui ne réunissent que des militants pour entendre des discours convenus dans l’ordre de titres et de mérites des orateurs, ont fait leur temps. Malheureusement, ce que l’on appelait « parler sous les préaux d’école », aussi. Il s’agit de rallier autrement les gens, les jeunes, ceux qui ne baignent pas dans les slogans ni dans les concepts, ceux qui ne savent pas ce qu’est la TIPP, qu’elle flotte ou pas, ceux qui rament, ceux qui vivent comme ils peuvent plus que comme ils veulent, au point qu’ils ne savent plus toujours ce qu’ils veulent.

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