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Roumanie

Couple de jours -trop bref- en Roumanie pour jeter les bases de mon « rapport pour avis » sur le rayonnement culturel et scientifique de la France. Je ne verrai de Bucarest que l’institut français, l’académie de gestion et d’affaires économiques, les écoles bilingues et les universités … mais tout cela n’est pas peu. La francophonie se défend contre l’invasion de l’anglais avec un militantisme et une qualité qui touchent le coeur.

Sans aucun doute, ce pays malmené par l’histoire, est une terre d’excellence pour nos partenariats scientifiques et culturels européens et il ne faut certainement pas y relâcher nos efforts ni nos investissements ; c’est pourtant un peu le but de ma mission de dire : notre argent est-il bien employé et les actions valables sur le long terme ?

La médecine est particulièrement concernée ; des spécialités telles que l’endocrino-pédiatrie ou la réanimation médicale n’y existent que sous la forme d’une personne pour chacune qui a bossé plusieurs années en France et dont l’expertise retombera en miettes si des stuctures telles que l’inserm ne continuent pas à l’accompagner. Des heures de boulot en perspective pour nourrir mon rapport de chiffres et d’arguments mais le travail en vaut la peine sur le plan humain, scientifique et politique.

Découpage électoral : la Gironde sur la sellette !

Nous avons aujourd’hui la confirmation du prochain remembrement électoral de notre département. L’affaire est passée ce matin en conseil des ministres, sans que nous (=les députés de gauche) ayons bien sûr le moindre éclaircissement sur le projet.

Un département qui envoie à l’Assemblée 8 députés de gauche sur 11 ne pouvait qu’aiguiser le couteau électoral d’Alain Marleix, chargé de cette mission, tout en étant secrétaire d’Etat aux affaires électorales, conjonction pour le moins contestable et peu garante d’impartialité.

La deuxième circonscription, « désanctuarisée » en juin dernier en tant que bastion de droite, devra être éxaminée avec une particulière attention.

L’objet du redécoupage est l’évolution de la population. Le nombre d’électeurs, retenu comme chiffre moyen souhaitable, est de 125 000. La deuxième circonscription en comptant 123 000 devrait être, s’il n’y a pas d’intentions déloyales, protégée.

Mais…

Ce soir, chaque Bordelais se sent recalé

Chaque Bordelais éprouve ce soir une grande déception de ne pas voir sa ville réaliser le très beau projet d’être en 2013 la Capitale européenne de la culture.

Cette distinction aurait impulsé une dynamique culturelle susceptible d’entraîner l’ensemble des acteurs de notre ville et de les faire bénéficier de moyens à hauteur de leurs possibilités et de leurs ambitions.

On ne peut également que regretter de ne pas voir se concrétiser un investissement artistique et financier substantiel.

Nos remerciements vont à tous ceux, artistes ou anonymes, qui ont porté le projet.

La décision du jury européen – venant après le jugement de l’UNESCO sur la destruction du Pont du Pertuis et le projet de franchissement de la Garonne qui insécurise le classement au Patrimoine mondial – atteint les Bordelais qui sont également fiers de leur histoire et soucieux de la dynamique culturelle de leur ville

Edvige : c’est loin, très loin d’être gagné

L’actualité en temps réel : nous venons à l’instant d’apprendre à l’Assemblée le rejet de notre demande de créer une commission parlementaire sur les fichiers et autres dispositifs de renseignements. Le but était de faire un véritable point des 46 fichiers de police et de gendarmerie actuellement actifs, et d’établir une étude de droit comparée : de nombreux pays ont des fichiers mais pour autant garantissent mieux que la France les droits des citoyens.

Ceci afin de bâtir un projet de loi visant à suppléer au fichier Edvige après son retrait. Sur de tels sujets, le passage par la voie parlementaire doit être exigé.

C’est surtout ce dont Nicolas Sarkozy ne veut pas. Après un relooking marginal, et une marche arrière sur les préférences sexuelles et la santé, il veut aller vite, pour que dès la semaine prochaine on parle enfin d’autre chose. Ce ne sera certainement pas le cas.

– l’économie générale du fichier n’est pas modifiée , en particulier le fait que ce fichier a trois finalités distinctes (centraliser les données sur les personnalités « publiques », centraliser les informations sur les personnes susceptibles de porter atteinte à l’ordre public, mener des enquêtes administratives en vue d’obtention de fonctions) ; la condition fondamentale d’un fichier, ainsi que définie par la CNIL, est de se limiter à un objet unique.

– la durée illimitée de conservation des données n’est pas revue

– le fichage peut concerner les mineurs à partir de 13 ans. Remarquons ici que 13 ans est l’âge de la responsabilité pénale, mais il y a loin entre une responsabilité pénale décidée par un juge après un acte délictueux et la décision de ficher quelqu’un qui n’a commis à ce jour aucun délit. Il s’agit même d’une atteinte à la séparation des pouvoirs.

– le passage en force par décret, et non par la voie parlementaire, montre très clairement que rien n’est cédé sur l’essentiel.

Le collectif « non à Edvige » reçoit actuellement jusqu’à 6000 signatures par jour (plus de 130 000 au total) ; il faut déjouer le calcul de Nicolas Sarkozy qui compte sur le fait que l’actualité balaye les problèmes à grandes vitesse et ne pas ralentir la pression.

Mais si, il y a marqué la Poste !

Si, également, la Poste a besoin de fonds propres supplémentaires pour investir et pour introduire le routage, soit 3 milliards sur un chiffre d’affaire global de 20 milliards.

Examinons la question sereinement.

La Poste a été préssurée par l’Etat ces derniers mois et ces dernières années : obligation de verser des dividendes à l’Etat, banalisation du livret A, baisse de l’aide de l’Etat pour la diffusion de la presse (cette dernière mesure étant également délétère pour la multiplicité des organes de presse).

Si ces points, et d’autres annexes, étaient revisités, et s’il y avait bien sûr une volonté politique, on ne serait pas obligé d’en passer par une privatisation, d’abord limitée, mais comme on sait, le capital privé est l’inverse du toboggan : sa part augmente toujours.

L’ouverture du capital va immanquablement entraîner une baisse du service. Le personnel servira de variable d’ajustement. Il y a actuellement 300 000 postiers, pour un chiffre d’affaires de 20 milliards : la Poste est trois fois moins rentable par exemple qu’EDF-GDF. La logique du secteur privé ne tardera pas à y mettre bon ordre.

Nous sommes tous très attachés à la Poste, « dernière station de service public sur l’autoroute libérale » . Elle est un lien entre les Français, elle assure la garantie de la peréquation territoriale en particulier pour le prix du timbre, elle permet la bancarisation des faibles revenus et, comme dit précédemment, soutient la pluralité de l’information.

Il est indispensable de nous mobiliser et de mobiliser l’opinion. Là, comme pour Edvige, les parlementaires n’y suffiront pas s’il n’y a pas une forte poussée populaire derrière leur action.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel