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Rouler branché

Nicolas Hulot fixe à 2040 l’abandon des véhicules diesel ou à essence. Si je me méfie des objectifs larges et (relativement) lointains, celui-ci doit être proclamé beaucoup plus tôt pour les villes et les métropoles. Si l’on veut que les unes et les autres restent vivables, ne devraient y circuler le plus rapidement possible que des voitures électriques.

Double intérêt : diminution majeure de la pollution et du bruit. Sans doute aussi de l’encombrement de la ville, car il faut concevoir des véhicules de petite taille, agiles et peu gourmands en surface de stationnement.

J’ai plaidé lors de la séance du Conseil de Métropole du 7 juillet pour des mesures facilitant l’achat de ces véhicules et en particulier, comme c’est le cas à Paris, grâce à une aide financière communale s’ajoutant à celle de l’Etat.

Une autre mesure aurait un caractère incitatif majeur dans une ville comme Bordeaux qui bat tous les records d’embouteillage, de difficulté et de coût du stationnement : rendre le stationnement gratuit pour les véhicules électriques. Un macaron offert dans toute l’enceinte de stationnement résidentiel règlerait la question du deuxième véhicule, souvent indispensable à un ménage où plusieurs membres exercent une profession.

Une condition à cette évolution est bien sûr la multiplication des bornes de recharge (8 seulement à Bordeaux !) et leur mise à disposition systématique dans les parkings à caractère professionnel (collectivités ou entreprises).

Mettons les moyens nécessaires, et fixons l’objectif de réserver la circulation dans les centres villes  aux véhicules électriques en 2025 ! Un effort somme toute réduit pour un progrès immense en terme de santé et de confort de vie.

 

 

Madame, nous vous aimons..

Hommage national à Simone Veil dans la cour des Invalides. Placé, comme ce fut le cas des hommages précédents (Stephane Hessel, Pierre Mauroy..) sous le signe de la grandeur, mais cette fois et avec justesse, Emmanuel Macron, a souhaité le préciser et le relier à la personnalité  remarquable de Simone Veil. De tout cela, je souhaite que ce blog conserve la trace.

Tous, et plus encore, toutes, nous nous associons à cet hommage, et même si ce rôle ne fut pas signalé souvent, je le fais aujourd’hui à la Ministre de la santé, qui, grande fumeuse comme l’était le President Jacques Chirac, fit du tabac une de ses causes.

Européenne, qui déclarait quelques mois à peine après sa sortie des camps que « rien ne se ferait en Europe sans l’Allemagne et ne manifesta jamais de signes de haine envers ce peuple; porteuse de la loi sur l’avortement sur laquelle aucun gouvernement n’est jamais revenu et ne reviendra. Juive avec honneur et, une fois encore avec grandeur, quand elle condamna l’adoption par chaque écolier français d’un enfant victime de la shoah, laquelle avait été décidée par Nicolas Sarkozy.

Elle, savait ce que porter la mémoire d’un drame, signifiait.

Fichu caractère, amie et belle pratiquante de la langue française, pouvons-nous dire d’elle autre chose que ce qu’a dit Ormesson en conclusion de son discours d’accueil à l’académie

– « Madame, nous vous aimons… »

 

Sans cravate, sans culotte ou… sans pantalon ?

Jean Luc Mélenchon a fait le buzz plusieurs jours durant en déclarant que désormais les « sans cravate » seraient à l’Assemblée les dignes successeurs des « sans culotte ».

Moins révolutionnaire peut-être, mais plus spirituelle, Michèle Alliot Marie avait en son temps installé une petite révolution à l’Assemblée, dont les effets perdurent aujourd’hui dans un consensus général et pacifique.

L’interdiction du pantalon pour les femmes au sein de l’hémicycle n’a été levée que très récemment, alors même d’ailleurs que l’usage de ce vêtement était largement installé. La pionnière fut la Ministre biarrote à l’occasion de son premier portefeuille ministériel. Elle était alors une belle jeune femme très regardée et elle usait volontiers de ce privilège. Elle s’aventure ainsi un jour vers la tribune où elle allait s’exprimer dans un élégant tailleur pantalon…

Elle approchait des premières marches, qu’un huissier s’approche d’elle :

-« Madame la Ministre, puis-je vous rappeler que le pantalon est interdit dans cette enceinte … »

Michèle Alliot-Marie se retourne aussitôt vers ses collègues et lance, à très haute voix pour que chacun l’entende :

– « Qu’à cela ne tienne, Monsieur l’huissier, voulez-vous que je l’enlève ?  »

Rires étouffés mais généraux : le pantalon féminin avait fait son entrée dans la chambre haute … Il y demeure et pour ma part, je préfère cette façon de faire la révolution, à celle, péremptoire, du tribun Mélenchon..

 

Obsolescence politique programmée

Une vraie tristesse, presque une blessure d’avoir vu le groupe parlementaire fait de 30 députés qui se sont présentés avec courage sous l’étiquette « parti socialiste » renoncer à ce beau mot pour désigner leur groupe.

Leur choix de « nouvelle gauche » est insipide et surtout éminemment périssable : en politique tout ce qui est « nouveau » disparait à courte échéance. « Nouvelle donne », « nouvelle voix », « nouvelle voie ».. n’ont pas fait long feu. L’obsolescence de « nouvelle gauche » n’est pas moins programmée.

Et puis quelle impression désastreuse de débandade, d’abandon de ce qui est le noyau de l’atome socialiste : les valeurs d’égalité, l’universalité et la prestigieuse histoire de conquête sociale que de grands noms et de grands moment illustrent !

Ces députés socialistes ne sont que trente : raison de plus pour ne pas jouer « petit bras ». Les députés girondins de la révolution étaient moins nombreux encore mais ils demeurent et demeurerons dans l’Histoire quand « Nouvelle gauche » ne laissera pas la trace d’un ongle.

 

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Mettre la campagne en ville

En mai 68, fleurirent des slogans merveilleux dont l’un fait aujourd’hui bon office, en le modifiant tant soit peu : « Mettre les villes à la campagne ».

C’est aujourd’hui « Mettre la campagne en ville » qui peut rendre nos cités vivables et leur permettre de conjuguer santé et agrément. Les efforts de « densification urbaine » des procureurs de l’écologie sacrifient bien souvent les espaces végétalisés à l’appétit des promoteurs. Exemple à Bordeaux dans le quartier hier bien nommé du « Grand Parc » où se concentrent les efforts de rattrapage du retard de la ville en logement social, au détriment de l’aération et de la belle disposition « sans vis-à-vis » du bâti.

Le projet de végétalisation urbaine que j’ai présenté à l’occasion des élections législatives à la fois dans mon bilan (pour les propositions déjà faites à Bordeaux) et dans mon programme  fait aujourd’hui des émules sur les médias sociaux : la canicule de la semaine qui vient de s’achever a rappelé brusquement les avantages de l’ombre. Qui dit « ombre » dit de préférence « arbre » à « mur » et la fraîcheur ne se trouve guère dans la minéralisation urbaine dont le Maire de Bordeaux n’a que trop abusé. La place Pey Berlan, minéralisée jusqu’aux bans publics est plus propre l’été à la cuisson des oeufs  qu’au bol d’air dont les citadins ont besoin…

La santé a aussi beaucoup à voir avec les espaces naturels et les scientifiques ont démontré que vivre à leur proximité était facteur de longévité et de santé. Outre l’ombre, arbres et arbustes oxygènent l’air, reposent la vue, amortissent les bruits, apaisent et rafraîchissent. Les arbres multi-décennaires invitent à la réflexion et à la rêverie. Le jardinage, pour tous ceux qui ont la chance d’un jardin ou même d’une terrasse, a été identifié* comme une activité décisive contre le vieillissement, à la fois par l’activité physique qu’il procure mais aussi parce qu’il est un investissement sur l’avenir, lequel protège du repli et du désarroi.

La nature est aussi une grande enseignante : elle élargit le vocabulaire, apprend le cycle des jours et des saisons, fait découvrir le jeu fugitif des couleurs et des odeurs. Pas d’artiste, qu’il soit peintre, musicien ou écrivain, qui n’ait trouvé en elle son fond de connaissances. Je plaide pour une ville qui soit non seulement verte mais botanique, où l’on indique le nom des plantes, des arbres le long des rues. On n’aime bien que ce qu’on sait nommer et le goût de la nature se développe en en apprenant le langage. Je préfère une « avenue des micocouliers » à une « place Stalingrad », tout en rendant hommage au poids de souffrances que porte le nom de cette ville.

Agriculture et jardinage urbains, récupération des eaux pluviales, compostage public, végétalisation des voies et des rues, murs de lierre accueillants aux oiseaux nicheurs, fontaines et bassins .. Et si la politique retrouvait la fraîcheur des slogans d’il y a 50 ans ?

*par les travaux de l’@ispid_bordeaux et l’équipe du Pr Dartigues

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