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Du caractère universel de l’imbécillité

Et si l’UMP était le seul parti à France où il n’y ait aucun imbécile, pas le moindre petit barbouzinet de banlieue, bref personne capable de faire un coup foireux ?

C’est en tout cas le sens des déclarations des dirigeants de la dite UMP qui qualifient de « pêtage de plomb » l’interrogation de Ségolène Royal sur la possibilité de coincidences entre la mise à sac de son appartement et ses propos à l’encontre du « clan Sarkozy ».

On peut comprendre que Ségolène se lasse un peu de la fidélité des monte-en-l’air pour son appartement de Boulogne et de leur goût pour les ordinateurs qui s’y trouvent.

L’an dernier, le même jour exactement, ses ordinateurs chez elle, et le mien à l’Assemblée, nous avaient été dérobés. Le mien n’a jamais réémis depuis, ce qui exclut un vol pour usage et pour commerce. Pour le dire simplement, je pense comme elle qu’il y a des imbéciles partout, et que l’UMP n’en ait sans doute pas plus indemne que n’importe quel autre parti.

L’affaire mérite peut-être un ton moins badin.

D’abord, concernant Ségolène, parce que c’est le premier acte d’un procès bien orchestré en incompétence, tel que nous avons vécu un au moment de l’élection présidentielle. Les ténors de l’UMP ont entonné au même moment, presque avec les mêmes termes, le même cantique. « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », disait Beaumarchais. Les « communiquants » d’aujourd’hui n’ont rien inventé.

Ensuite, parce que quand on ne peut plus exprimer une évidence sans être qualifiée de sorcière, on a fait un pas vers l’absolutisme. Que Ségolène s’interroge, nous le ferions aussi. Qu’elle réponde tranquillement que « le Président de la République n’est pour rien dans la libération d’Ingrid Bétancourt », tout le monde le sait. La noria médiatique qui s’est aussitôt déchainée est fort inquiétante.

Nous devons être d’une vigilance extrème, non pas sur l’écume des choses, intentionnellement agitée, mais sur le sens de cette agitation.

La partition avant le jeu des solistes

Election ce matin à l’Assemblée du Président du groupe Socialiste, Radical et Citoyen. Soit dit tout à fait entre nous : une matinée bien mal occupée.

Pourquoi : parce que nous avons mieux à faire qu’à présenter au public des rivalités de personne.

Résumé des épisodes précédents : lors de son élection, en début de législature (juin dernier), Jean Marc Ayrault s’était engagé à remettre son mandat de Président au vote chaque année.

Dans la proximité du congrès, cela ne paraissait pas un impératif, et pour ma part j’étais de ceux qui pensaient que nous pouvions remettre l’affaire après novembre. Chose promise, chose due, il a souhaité faire comme il avait annoncé.

En fin de semaine dernière, surprise, Arnaud Montebourg (actuel premier vice-Président) décide de présenter sa candidature. Frisson gourmand dans les médias : est-ce un signe d’avant-congrès, qui va voter quoi, qui invectivera qui…

Ce matin donc, foule des grands jours à la porte de la salle de réunion de notre groupe. Mur de caméras et de micros, les députés se demandaient s’ils n’étaient pas de trop…

Soit dit entre nous : comme nous aimerions cette foule quand l’un ou l’autre défend auprès du groupe son projet de loi ou quand on essaye d’approfondir les lois de bioéthique ou la législation du travail !

Présentation des motifs des deux candidats, tous les deux un peu coincés. Arnaud soutenant qu’il était porteur d’un renouvellement et de l’image d’un monde qui change, Jean-Marc exprimant qu’il voulait poursuivre le travail (intense) de cette année.

Résultat des courses : Jean Marc 120 voix, Arnaud 57.

La signification du vote est claire : pour les députés du groupe SRC, la partition est plus importante que le jeu des solistes, l’action en face de la politique gouvernementale plus urgente que le renouvellement des mandats.

Le vote n’a pas été celui de l’immobilisme ; je crois qu’il a marqué la volonté de la majorité de concentrer nos forces sur la poursuite du travail du groupe au cours de cette première année de législature, et de voir ce travail prioritairement porté à la connaissance des français.

Français qui, avec raison, attendent de nous que nous nous inscrivions dans les réalités que dans les rivalités.

« Chat » en direct demain !

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A l’issue de ma première année de mandat, je tiendrai

Demain, mercredi 9 juillet, à partir de 12 h 45_

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Actualité nationale et locale, action à l’Assemblée, situation politique, économique et sociale à Bordeaux, enjeux du Parti Socialiste : sur tous ces sujets, je répondrai en direct aux « chateurs »

Michèle Delaunay : « Etre députée c’est un métier »

www.aqui.fr,le 08 juillet 2008

Un an après son élection, la socialiste Michèle Delaunay reste pour beaucoup « celle qui a battu Alain Juppé », le maire de Bordeaux, dans la deuxième circonscription de la Gironde. Avec ce premier anniversaire, elle présente ce soir le bilan de son mandat. L’année a été bien remplie : installation à son nouveau poste, élection municipale derrière le candidat de gauche Alain Rousset, et pleine possession de son nouveau mandat. Michèle Delaunay entend maintenant affirmer son rôle aussi bien dans l’hémicycle qu’à Bordeaux.

(suite…)

Difficile à comprendre !

A l’occasion de mon premier bilan de mandat, Sud-Ouest m’a consacré une demi-page. L’article est le concentré d’une heure d’interview, fort sympathique au demeurant, avec une très réelle qualité des questions posées, l’échange ayant été enregistré dans sa totalité.

Ce concentré, qui a coûté six heures de travail à Hervé Mathurin, n’est pas toujours facile à comprendre, et j’essaye ici d’en éclairer quelques phrases.

-Condition carcérale
« J’ai porté le dossier des conditions carcérales. Alain Rousset et moi, nous avons demandé de désserer l’étau de l’été. Avec notamment une grâce qui ne serait pas une grâce parce que le juge déciderait à la place du Président de la République » Ecrit comme ça, évidemment, ça parait plutôt obscur ..

Traduction : Le dossier de la condition carcérale et de la justice illustre bien le lien que doit faire constamment un député entre la politique nationale et son application locale. Je me suis battue à Paris contre la loi sur la récidive qui entraine mathématiquement une augmentation du nombre et de la durée des incarcérations. A Gradignan, le taux de surpopulation carcérale a atteint 211% . L’été, la chaleur dans les cellules, rend ces conditions inhumaines d’incarcération plus pénibles encore. Nous nous sommes rendus avec Alain Rousset au ministère pour demander des mesures d’urgence afin, en effet, de « désserer l’étau de l’été ». Parmi celles-ci (promenades et parloirs plus longs, activités sportives…), j’ai proposé que le Président de la République qui se refuse aux traditionnelles « grâces présidentielles » du 14 juillet exprime aux juges, et en particulier aux juges d’application des peines, le souhait qu’en son nom, on privilégie les peines alternatives, les aménagements de peine et les libérations conditionnelles. Cette proposition laisserait la responsabilité aux juges (c’est à dire éviterait le côté « monarchique » de la grâce) et permettrait de réduire l’inhumaine surpopulation carcérale actuelle.

Il y a actuellement une volonté d’absolutisme sur cette ville et une stratégie de reprise en mains. j’en veux pour preuve le découpage des cantons »
Reconnaissons-le, là il faut carrément s’accrocher ! Ceux qui ont atteint le troisième paragraphe, doivent vraiment se demander « quel découpage ? ». Tentative de traduction là-aussi : le maire de Bordeaux a nommé des adjoints de quartier et redécoupé leurs territoires par strict décalquage des cantons urbains, c’est à dire des territoires des conseillers généraux. Son soucis est purement stratégique : regagner les cantons qu’il perd régulièrement, mais beaucoup plus gravement, rendre plus difficile encore la compréhension des citoyens du « qui fait quoi ? » « Pourquoi, et avec quelles compétences ». C’est beaucoup plus grave qu’il n’y parait : cela méli-mélo ne peut que finir de désintéresser les citoyens à la politique !

Troisième exemple, mais là, pas d’inquiétude, aucun lecteur n’est parvenu jusqu’aux 2/3 de l’article !
A propos de l’opposition municipale : Alain Juppé ne prend jamais en compte les propositions. Même les aménagements de la place Tourny n’ont pas eu grâce à ses yeux. Ce n’était pas de la polique, ça ! Juppé, je ne lui demande pas d’entrer dans la Ligue révolutionnaire! » »
Là, le rédacteur a vraiment fait très fort ! Oui, c’est vrai, Alain Juppé , ne prend jamais en compte les propositions de l’opposition municipale. Et j’ai donné l’exemple d’une proposition qui n’a rien de politique, moins encore de subversif : dégager l’intendant Tourny du fatras de panneaux indicateurs et revoir l’aménagement très « bric à brac » de cette place emblématique. Et j’ai ajouté par plaisanterie, après explication, « personne ne demande à AJ d’entrer à la ligue révolutionnaire, mais seulement d’accepter des propositions positives ! »

On le comprendra, j’ai émis quelques réserves auprès d’Hervé Mathurin sur ce papier dont il est l’auteur. La pire est pourtant le titre, mis dans ma bouche « Alain Juppé m’écarte de tout« . Ce n’est certainement ni mes mots, ni l’idée force que j’ai essayé d’exprimer dans cet entretien d’une heure. Hervé Mathurin m’a répondu que c’était la liberté du journaliste. Alors ma liberté à moi, c’est de refuser que cela soit écrit entre guillemets et avec un pronom personnel.

Sous la photo « Pour Michèle Delaunay, il n’y a pas de distinction à faire entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ». Là aussi, entre guillemets. Oui, la politique d’Alain Juppé est à Bordeaux , et serait la même au plan national s’il n’en avait été écarté. Mais écrire la phrase ainsi, et la mettre dans ma bouche, est tout simplement une faute professionnelle.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel