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La pie et le geai

Deux oiseaux rivalisent de beauté dans mon jardin ; tous les deux grands, l’un à peine un peu plus qu’un pigeon, l’autre sensiblement plus grand.

La pie, noire et blanche, parait habillée par Saint Laurent. Quand elle vole, un grand V blanc se dessine sur ses ailes noires, que curieusement on a envie de qualifier « noir de geai ». Sur ce smoking d’apparat, deux faisceaux de plume d’un bleu marine profond. La classe.

Le geai fait plutôt dans des teintes douces : habit marron glacé, un peu rosé, et dessus une magnifique parure d’un bleu difficile à qualifier, plus vif que les porcelaines wedgwood, rare. J’ai un pull over un peu comme ça, mais je crains que ça ne suffise pas à vous faire voir le plumage du geai, tellement caractéristique.

Mes deux bellâtres ne sont pas des commensaux très agréables pour leurs congénères plus petits : il mangent volontiers les oeufs dans les nids, quelquefois même les oiseaux qui en sont juste sortis. Dans mon jardin, ils se disputent les escargots, qu’ils saisissent et dont ils vont casser la coquille sur la pierre d’un banc. J’ai mis plusieurs jours à comprendre ce qu’était ce cimetière quasi préhistorique.

Est-ce que la beauté chez les oiseaux donne des droits, comme l’argent chez les humains ? Je pense qu’on connait ma réponse. Les oiseaux n’ont sans doute ni méchanceté, ni gentillesse, ils se battent pour survivre.

Invitation aux amis du blog

Je serais tout simplement très heureuse de votre présence à mon compte-rendu de mandat

demain jeudi 3 juillet, à 18 h 30

à la maison du combattant (de la combattante !)

97 rue Saint Genès à Bordeaux

un buffet de jardin, garanti libre d’OGM, nous réunira ensuite

Le de Robien a du plomb dans l’aile

Du plomb dans l’aile, mais pour la com’, ça va bien !

Le parallèle avec la politique du gouvernement est flagrant : la défiscalisation de Robien fait contre elle l’unanimité des experts, mais, au diable l’avarice, les efforts et dépenses de communication n’ont jamais été aussi bon train !

Même topo pour la politique du pouvoir d’achat du gouvernement : échec absolu, entériné autant pas la célèbre « ménagère de plus de 50 ans » que par les Economistes, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières. (Dé)Raison de plus, d’investir 4,3 milllions d’euros dans la publicité télévisée. On prend vraiment les gens pour des zozos. Du genre « Votre pouvoir d’achat fléchit ?… Non, non, ce n’est pas parce que la politique du gouvernement est mauvaise, c’est que vous ne l’avez pas comprise ! »

Je reviens au de Robien. Pas à l’élégant Ministre qui a vilipendé la méthode globale de lecture qui n’était plus utilisée par les enseignants depuis que j’étais moi même à l’école, mais à la mesure de défiscalisation qui l’a fait entrer dans la postérité microcosmique de la politique française contemporaine.

Les experts sont unanimes et les gogos qui se sont laissés prendre commencent à les suivre : le « de Robien » est en grande partie responsable de l’enchérissement du prix du foncier et de la hausse des loyers, et au passage aussi de la difficulté des bailleurs sociaux et des collectivités à élargir leur parc social.

En plus, et ce n’est pas le moindre, la mesure est à l’origine de milliers de constructions médiocres, qui ne trouvent aujourd’hui pas preneur et qui commencent de se clochardiser, si l’on peut utiliser ce mot pour un bâtiment.

Michel Duchène, adjoint du Maire de Bordeaux, avec son humour très fin dès qu’il aborde le domaine social, entérinait lors de notre séance plénière du Conseil Général du 29 juin, ce naufrage politique. Le retard en logements sociaux de Bordeaux était évoqué. Qu’à cela ne tienne ! Michel Duchène a la réponse : le logement de Robien va bientôt devenir un « logement social de fait », terme que la droite affectionne pour désigner les logements insalubres. Et ainsi, il pourra renflouer les mauvais chiffres bordelais.

En l’entendant, je me demandais s’il faisait de l’humour, de la provocation ou un accès aigu d’inconscience politique. Les trois, sans doute.

Pourquoi je parle du « de Robien » aujourd’hui plus qu’hier ? Parce que j’en ai ras l’ordinateur, comme plusieurs d’entre vous qui me l’ont signalé, des messages gouvernementaux « Transformez votre impôt en patrimoine ! ». Suit un baratin, sur tous les avantages de la mesure sur la facture que vous recevrez du Trésor public.

Oui, les gogos, sont bien en effet défiscalisés, mais ceux qui s’enrichissent réellement, et à destination desquels la mesure a été conçue, ce sont les promoteurs !

Ce n’est pas de pub dont nous avons besoin, mais d’un véritable dossier dans la presse de grande diffusion, d’une vraie information sur le sujet pour que cette disposition délétère, que Martin Hirsch a un moment espéré faire supprimer, avant de rentrer dans ses 22, soit séchée par désintérêt de ceux qui la nourrissent.

Mais où sont passés les médias ?

Le titre du quotidien « Libération » paru ce week-end (« Mais où est passé le PS ? ») est extrèmement choquant.

Il reprend la phrase de Josyane Balasko, particulièrement mal venue sur un sujet où nous sommes particulièrement actifs, tant à l’échelon national qu’à l’échelon local : le logement.

On trouve ci-après ma réponse au quotidien Libération.

(suite…)

La tête dans les étoiles et les pieds sur la terre

C’est une expression qu’affectionne particulièrement Philippe Madrelle. J’en aime aussi la belle simplicité, que ne renieraient ni La Fontaine, ni Perrault (celui des contes).

La tête dans les étoiles européennes, les pieds sur la terre multi-séculaire, mille fois historique (ayant vu tant d’inutiles batailles, de vains affrontements, de morts par milliers) de notre continent européen.

Voilà qui ferait un beau slogan (je déteste le mot « slogan ») pour la présidence française. Du côté des étoiles, l’aspiration à l’Union en face, mais aussi aux côtés, des continents émergents et de la bascule des civilisations.

Du côté de la terre, la volonté, chevillée au corps, d’une Europe sociale, monitrice d’un nouveau modèle de société.

Nous avons peur d’avoir peur, alors que nous avons tout. Et que tant n’ont rien.

Juste pour la formule : j’ai si souvent l’impression, lisant les journaux, écoutant des propos qui me rasent ou qui me révoltent, que nous avons les pieds sur les étoiles, occupés à les fouler, et la tête en l’air.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel