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Mein Kampf possiblement réédité

C’est en tout cas une proposition du conseil central des juifs allemands. Les droits de diffusion du manifeste écrit par Hitler pendant son emprisonnement entre 1923 et 1924 ont en effet été confiés en 1946 par les Américains au Land de Bavière ; depuis lors, les autorités bavaroises s’opposent à toute réédition pour ne pas heurter les communautés juives.

Et ce sont ces communautés, appuyées par des historiens, qui demandent aujourd’hui la réédition de l’ouvrage « assortie de commentaires » « pour que les étudiants allemands, les lycéens, les citoyens éclairés puissent vraiment comprendre quelle conception du monde avait Hitler. Des historiens se sont aussitôt manifestés pour collaborer à une édition critique et scientifique du livre.

En réalité, sont déjà disponibles en Allemagne des ouvrages non complets mais comportant de très larges extraits assortis de commentaires (par ex le livre de Christian Zentner « Mein Kampf, extraits commentés », éditions Paul List, non disponible en français). Beaucoup de bibliothèques allemandes, familiales ou institutionnelles, ont encore dans leurs rayons ce brulôt qui a été vendu à dix millions d’exemplaires sous le IIIème reich.

Bel exemple d’un soucis de formation et d’information soixante ans après la fin de la guerre.

Régularisation des immigrés qui travaillent : une occasion à ne pas manquer

Eh oui, pour Nicolas Sarkozy, une occasion unique de mettre des faits en face des paroles. Dans son allocution du 24 avril, il a été plus que discret sur « le Président du pouvoir d’achat », mais a répété plusieurs fois qu’il voulait être le Président de la revalorisation du travail.

Peut-on imaginer meilleure occasion de le montrer ? Des immigrés sans papiers qui travaillent, se lèvent souvent tôt et se couchent tard pour assurer des métiers exigeants, qui bien souvent payent des impôts, comment peut-on imaginer de les laisser « sur le bord de la route », pour reprendre l’expression dont se gavent les ministres ?

J’ai écrit au ministre de l’Immigration le jour même où l’on a appris qu’en Ile-de-France des guichets allaient être ouverts pour envisager concrètement la régularisation des sans-papiers grévistes, afin que cette mesure de bon sens soit étendue à tous les départements, et bien sûr, au nôtre.

A ce propos, une interrogation. « Le Monde » donne dans son édition du 26 avril les propos exacts du Président sur le sujet que nous évoquons. « J’ai vu un certain nombre de déclarations hypocrites dans ma vie politique, mais alors, au bal de l’hypocrisie, il y avait du monde (sur ce point, le fait que les patrons ne savaient pas que leur employés n’avaient pas de papiers en règle, il n’a peut être pas tort à 100%..) « Je rappellerai un chiffre. Il y a 22% de chômeurs chez les immigrés réguliers… » »

Vingt-deux pour cent ? D’où sort ce chiffre ? Des journalistes curieux ont interrogé ici et là. « De l’agence nationale pour l’emploi » a répondu le ministère de l’immigration. Hélas, pour Brice et Nicolas, l’ANPE a aussitôt démenti. « Nous ne faisons pas ce genre de statistiques, voyez plutôt l’Insee.. ».

Hélas encore, l’Insee ne s’est pas montré plus compliant. « Il y a bien une étude de 2006 montrant que le taux de chômage dans la population immigrée est de 15,5%, mais attention, cela recouvre toute personne résidant en France mais née étrangère dans un pays étranger ». Un exemple : un retraité britannique ou allemand résidant dans notre belle Aquitaine est légitimement un immigré. Dans cette même belle Aquitaine, 6 immigrés sur 10 sont en effet des européens.

Une approximation de plus … La plus grave a sans doute été la confusion entre « naturalisation » et « régularisation ». Tout cela me fait souvenir des réponses catégoriques de Juppé ou de ses colistiers chaque fois que, dans des débats lors de la campagne municipale, nous énoncions un chiffre. « C’est faux… ». Le ton était toujours si péremptoire que beaucoup d’auditeurs ont dû le croire. Comme beaucoup d’auditeurs ont dû croire aux 22% de Sarkozy.

Bon, soyons beaux joueurs. Si Brice Hortefeux répond favorablement à mon courrier, et régularise les immigrés qui travaillent, nous passerons sur ces chiffres hasardeux.

Une soirée avec Sarko (acte III et final)

21 h 35 : retour à l’écoute. Je serai très intéressée de connaître le nombre des Français qui auront écouté ce long exercice d’un bout à l’autre, de même que je serai curieuse des commentaires d’après intervention, pour voir si je suis passée tout à fait à côté de la plaque.

L’Afghanistan. Bien sûr que si, c’est une guerre. Et c’est là qu’est le drame. Et c’est là que sont toutes les interrogations.

Au total (22 h) : pas de grande annonce, si ce n’est celle de la généralisation du Revenu de Solidarité Active (sans aucune précision sur la part des conseils généraux dans la facture et avec une grosse inquiétude pour la prime pour l’emploi) ; pas d’inflexion de politique ; la reconnaissance d’erreurs, mais en aucun cas leur correction ; toujours beaucoup d’habileté, mais avec quelque chose de cassé relativement à ce que nous avons connu il y un an.

Une soirée avec Sarko (acte II)

Prime au gaz ?? Je n’ai entendu parler à ce jour que d’une « prime à la cuve », concernant le fioul. Confusion, comme au temps des porte-avions nucléaires dont ni lui, ni Ségolène, ne connaissaient précisément le nombre. Ici, c’est plus grave : il est aux affaires.

Le paquet fiscal. Une erreur monumentale, et lui dit : une erreur de communication. On peut concevoir que la communication, c’est beaucoup, mais quand même. Tiens, arrive le bouclier fiscal. Pujadas, qui n’est pas soupçonné d’être un dangereux gauchiste, lance la question « combien de grosses fortunes sont revenues ? ». On attend toujours la réponse…

Elle arrive : « c’est trop tôt ». Ils vont rentrer en rangs serrés. Demain, ou après, mais en tout cas bientôt. Et le point de croissance qu’on a perdu au lieu de le gagner comme promis, sûr qu’alors on va le retrouver multiplié.

Il manque pas d’air : « nos performances cette année sont supérieures à celles de l’Allemagne ». J’ai écrit il y a quelques instants un des indices de cette « supériorité ».

IRTT, c’est quoi ? Je ne connais que « RTT ». Encore le syndrome des sous-marins nucléaires ?

« Pas de droit sans devoir  » : tiens, ça, c’est du Ségolène Royal dans le texte. La campagne n’a pas servi à rien : il a appris.

Bon d’accord, il est meilleur sur l’emploi des seniors. On n’a pas le temps d’en parler longtemps, lui-même ne le fait pas, mais c’est un vrai sujet.

La dette (20 000 euros par tête), très habilement liée au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Mais quels fonctionnaires ? A quel coût collatéral ?

Les sans-papiers qui se lèvent tôt… La négation de « la revalorisation du travail ». Non, un contrat de travail, non, un mêtier régulièrement éxercé depuis plusieurs années, ne donnent aucun droit à demeurer en France ni à être régularisé. Pourquoi aucun des journalistes ne souligne-t-il pas la contradiction entre la valeur travail des Français et la valeur travail des étrangers ?

Catastrophique, sa réponse concernant le droit de vote des étrangers aux élections locales : j’y étais favorable mais je n’ai pas la majorité pour le faire voter. J’espère que la majorité en question (les députés UMP) vont dès la semaine prochaine s’exprimer sur le sujet. « Nicolas y est favorable, mais nous on ne veut pas ! ».

Tiens, pour expliquer les suppressions de poste dans l’enseignement, on va diminuer le nombre de cours par semaine. Cela me fait souvenir d’une époque où, ne pouvant ou ne voulant pas augmenter les salaires des enseignants, on allongeait leurs vacances. Non, je ne crois pas que cela soit la bonne réponse.

« Les réformes permettront les suppressions de poste » : la suppression de la carte scolaire, le congé du samedi matin expliquent que l’on diminue le nombre de postes et d’options au collège du Grand Parc.

Tiens, je vous raconte le privé de ma vie : je fais une pause pour aller garer ma petite auto.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel