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Une soirée avec Sarko (acte I)

20 heures : efforts touchants sur France info, à grand renfort de politologues, pour démontrer que c’est seulement le style de NS que les Français désapprouvent. Les mesures, elles, sont appréciées à des scores inégalés. La preuve : la cote de NS baisse dans les sondages, mais pas celle de Fillon, qui met en oeuvre les réformes. Ces efforts de politologues umpistes ont quelque chose de dérisoire.

20 h 10 : juste une parenthèse ; je renoue avec un exercice entrepris pendant l’élection présidentielle ; écrire, ligne après ligne, en direct, un billet d’humeur et d’atmosphère. Depuis quinze jours, le Président se prépare annonce-t-on, toujours sur France-info, où on s’étale maintenant sur la volonté de rupture de cet entretien.

La preuve : c’est Poivre d’Arvor qui inaugure l’émission.

Au moins une bonne nouvelle : l’interview est transmis à la fois à la radio et à la tv. Ce qui me permettra de l’entendre en vaquant. Vaquer : faire autre chose qu’être scotché devant l’image, en n’entendant, ni ne comprenant pas moins.

Ca commence crade : Alzheimer, les soins palliatifs, le cancer (« les malheureux », dit-il) et les franchises. D’un côté, au moins 20 milliards d’euros, de l’autre, 850 millions. L’alibi n’a pas de gueule.

La crise des subprimes, le prix du baril : c’est leur faute et rien que leur faute. La preuve (ça c’est moi qui le dit) : 40 milliards d’euros de déficit du commerce extérieur en France, 196 millions d’excédent en Allemange. Dans les Mercedes, on met quoi ? Des rutabagas ? Lui, Sarko, il dit : la situation de la France est la meilleure en Europe. C’est clair, on n’a pas les mêmes sonophones et on entend pas la même chose.

Il a changé ! Il a encore changé ! Il avait changé avant d’être candidat, changé après, il rechange. Comme Juppé qui a changé au retour du Québec, avant les municipales partielles, avant les muncipales récentes. Trois fois chacun. Le risque : qu’ils redeviennent tous les deux comme ils étaient avant.

Le Président de « la réhabilitation de la valeur du travail » . Tiens, il oublie de dire « et du pouvoir d’achat ». Les heures supplémentaires, tout les économistes disent que cela n’a été d’aucune éfficacité économique, lui, il trouve ça super. Et l’inflation alors ? Et la panne de la croissance ? Il n’y a pas que nos sonophones qui ne sont pas de la même marque, mais aussi nos calculettes.

Crade, crade encore… les 200 euros de prime pour les petites retraites. Il oublie la revalorisation de 1,1 % quand l’inflation est à 2,6. Dur à entendre.

Il est 20 h 30 : est-ce que je vais continuer à écouter, sagement, calmement, longtemps ?

Zut, France-info, interrompt la diffusion. J’en profite pour enregister cet acte I.

Prison de Gradignan : courrier à une ministre autiste

Il y a un mois (26 mars), j’écrivais à Mme Rachida Dati, garde des sceaux, pour lui adresser un véritable cri d’alarme sur la situation à la prison de Gradignan. Depuis lors, la situation a empiré, et l’on est aujourd’hui au chiffre de 890 prisonniers pour 411 places.

Dans ce courrier, je proposais à Mme Dati, au lieu d’empiler les lois inutiles surchargeant les prisons (au premier rang desquelles la loi sur la récidive), d’envisager un texte stipulant que, dans des limites strictes de gravité des délits et de dangerosité des personnes, la première peine soit systématiquement une peine non carcérale, faisant appel aux peines de substitution et/ou au bracelet électronique. Pour mémoire, un primo incarcéré sur trois, récidive après sa sortie. A quoi à servi la peine ?

Je n’ai eu bien sûr aucune réponse à ma lettre. La tension monte à Gradignan. Nous sommes à la veille d’accidents, entre détenus ou à l’égard du personnel qui est épuisé. La Ministre n’écoute pas, n’entend pas, ne répond pas.

Faudra-t-il un drame pour que l’on comprenne que dans ces conditions d’inhumanité, la prison est une sorte de cocotte minute, qui n’enseigne que la récidive ?

(ci-après mon courrier à Rachida Dati)

(suite…)

Johnny, le non-retour

Parmi les erreurs, nombreuses, de Nicolas Sarkozy, une n’est peut être pas la plus grave, mais elle une des plus emblématiques : le non-retour des riches.

Lors de la présentation de la loi TEPA, en juillet dernier, un des ses volets le « bouclier fiscal » nous a été présenté comme une incitation à empêcher de partir et à faire revenir les Français ayant les plus gros revenus.

Pour mémoire, le « bouclier fiscal », c’est l’impossibilité pour une personne assujettie à l’impôt en France de payer plus que la moitié de ses revenus. Après cette mesure, des chèques considérables ont été adressés aux possesseurs des plus gros patrimoines de ce pays.

Récente députée, j’ai cru de bonne foi que Nicolas Sarkozy, homme de communication, avait prévu, voire organisé, le retour de quelques figures emblématiques de sa politique. Au premier rang desquels Johnny Halliday, exilé en Suisse pour cause fiscale.

Que nenni ! Ni lui, ni aucun, n’est réapparu à la frontière. Les journalistes, les services financiers, ont guetté, enquêté : AUCUN. Nous ne savons rien par contre, de ceux qui ont continué à partir pour les rives radieuses du Liechtenstein, du Luxembourg, de la Suisse, ou autres territoires accueillants dont je ne connais pas le nom.

Personne ne cherche même à questionner, à interroger. De Johnny, nous n’entendons plus parler depuis un an. Je ne peux même pas vous dire (mais je ne suis certainement pas la bonne personne à interroger sur le sujet), s’il s’est marié, remarié, ou s’il a divorcé. Mais rentré en France, non.

Aujourd’hui, un magazine allemand titre « La fuite des fortunes », ce qui m’a donné l’idée de ce billet. Preuve aussi que nous ne sommes pas seuls à voir nos rives désertées par les très grosses fortunes.

Que ce malheur partagé nous inquiète, au lieu de nous rassurer : la ghettoisation des riches, des moins riches et des pauvres, s’accentue non seulement dans nos villes, mais à l’échelle du monde. C’est comme deux silex qui cherchent à s’éloigner mais qui au premier contact, mettront le feu.

Sans papiers : une éclaircie ?

L’annonce vient de tomber de l’ouverture du processus de régularisation des 600 grévistes travailleurs sans papiers. Les préfectures concernées vont ouvrir des guichets afin d’engager le processus de régularisation pour les travailleurs déclarés mais aussi pour ceux qui ne disposent ni de fiche de paie, ni contrat de travail.

La grève, le soutien des employeurs trouvent ici un résultat favorable.

Je demande au Ministre Brice Hortefeux de généraliser ce processus, et spécialement bien sûr à la Préfecture de la Gironde. Ci-après, mon communiqué à la presse.

(suite…)

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