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Rachida Dati, ministre de tous les records

Et de onze, onze membres de son cabinet qui ont successivement démissionné. Le dernier en date s’appelle Pierre Boussaroque et il était conseiller diplomatique. Onze départs en dix mois, et sur un cabinet qui compte 19 personne, c’est un résultat plus qu’honorable, et le Guiness book of records n’est pas loin, si pas déjà atteint !

Autre résultat hors norme : en trois mois, Mme Dati a consommé la moitié des frais de réception/représentation de son ministère. Oh, pas grand chose, 100 000 euros, collants et frais de maquillage compris. En 2007, 270 000 euros, soit 30% de plus que le budget alloué pour les six mois d’éxercice.

Relier les deux faits amènent à des conclusions sans doute hâtives : Mme Dati choisit des collaborateurs qui n’aiment ni petits fours ni champagne, ou encore qui n’aiment pas les ministres maquillés ou habillés en Dior..

Tout cela, en période de rigueur et de révision des politiques publiques.

Santé Navale

Y a-t-il plus beau mot que l’association de ces deux là : « Santé », « Navale » ? La santé, notre meilleur outil, et ce mot merveilleux de « Navale » qui évoque la marine, le grand large, mais aussi la rigueur de l’Ecole Navale ?

Le mot est peu à côté de ce que représente, à Bordeaux, l’Ecole de Santé Navale. Je suis à la fois un peu partiale et un peu experte sur le sujet, pour la raison simple que j’ai fait mes études avec des Navalais, que j’ai exercé ensuite au CHU avec des collègues, des externes, des étudiants issus de cette école ; je sais ce qu’ils ont apporté à notre ville, à notre Université, à notre médecine.

Cette Ecole est menacée dans son essence même. Le Livre blanc des armées projette en effet de réunir, à Lyon, les écoles de santé des armées. Les garnisons ferment, les ambitions rétrécissent, des économies s’imposent. Le sujet n’est pas ici de discuter pourquoi, ni d’envisager si une autre politique aurait pu faire moins mal. Notre ambition, l’ambition de tous les Bordelais, est de défendre leur Ecole, si bien en adéquation à la ville elle-même (un port ouvert sur le monde), à son Université et à son enseignement de la Médecine.

Tout cela paraît de bien grands mots, dont j’essaye pourtant au maximum de préserver ce blog. Mais enfin, à l’heure des pôles d’excellence, allons-nous renoncer à la nôtre en matière de médecine tropicale et à ce que les Navalais y apportent ?

Je reviendrai sur le sujet. Bien qu’engagée depuis des semaines dans cette bataille, je l’aborde ici aujourd’hui pour la première fois et rapidement en raison de l’urgence qu’il y a à agir.

Comment ?

-en signant la pétition en ligne sur le site www.sauvonssantenavale.fr et en la faisant connaître

-en étant présent samedi prochain 5 avril de 14 h à 15 h 30 à la manifestation qui aura lieu cours de la Marne, en face de l’Ecole

-en manifestant votre engagement sur ce blog dont je communiquerai la teneur au Ministre des armées, M Hervé Morin

Notre mobilisation transcende les positions politiques. L’Ecole de Santé Navale fait partie de l’identité de notre ville et elle constitue un des éléments de sa spécificité et de son rayonnement médical et universitaire.

Montrons ensemble notre volonté, notre exigence et notre force.

« Un logement adapté à chacun et abordable à tous »

D’une journée parisienne tôt commencée et qui sera tard finie (voir agenda, en cliquant sur ce jour), que retenir ? Eh bien, sans doute ce à quoi la presse donnera le moins d’écho : la présentation de notre projet de loi « Donner un logement adapté à chacun et abordable à tous », présenté par Jean-Yves le Bouillonec.

Jean-Yves le Bouillonec est, comme son nom ne l’indique pas, député de la région parisienne. Il est surtout spécialiste du logement pour notre groupe SRC (socialiste, radical et citoyen). Quand je suis arrivée à l’Assemblée, il fait partie de ceux qui m’ont réconfortée par leur connaissance des dossiers et leur visible ardeur au travail. Oui, nous avons de très bon députés et ce ne sont malheureusement pas les plus connus des médias.

« Le logement est devenu le poste qui différencie le plus nettement les ménages en fonction de leur revenu ». Cette formule très administrative veut dire ce que nous savons tous : beaucoup de Français ne peuvent plus se loger décemment. La ministre du logement renâcle à présenter un vrai projet, et devant l’urgence, nous avons présenté ce projet de loi. Les médias disent que le parti socialiste n’a pas de propositions : c’est faux.

C’est une politique d’ensemble que ce projet embrasse. Je n’en retiens que quelques points :

– limitation de la hausse des loyers à la relocation (où l’on note souvent de véritables sauts des loyers vers le haut) ; ceci pour une durée de trois ans.

– revalorisation des aides au logement pour compenser la baisse du pouvoir d’achat

– rétablissement du financement du Fonds Solidarité Logement (FSL) à parité Etat/département

– création d’un fond de garantie universel contre les risques locatifs , afin d’indemniser les propriétaires subissant des situations d’impayés locatifs.

– aides pour les charges liées au logement : prime pour les ménages à petit revenu se chauffant au gaz (équivalente à la « prime à la cuve » en cas de chauffage au fioul) ; élargissement du régime de TVA à 5,5% aux réseaux de chaleur qui fournissent les HLM

– crédits d’impôts pour les coûts de main d’oeuvre relatifs aux travaux d’isolation

– augmentation du plafond du livret A (dont l’utilisation est fléchée sur le logement social)

– suppression du dispositf de l’amortissement de Robien, qui est la cause de l’inflation immobilière (amortissements fiscaux sans contrepartie sociale)

– déduction fiscale de 100% sur les revenus locatifs des logements à loyers sociaux occupés à la suite d’une décision issue de l’application de la loi DALO (Droit au Logement)

– multiplication par 5 des amendes infligées aux communes par logement social manquant

– prise en compte des diverses catégories de logements sociaux dans les inventaires annuels de logements sociaux

– substitution de l’Etat aux communes qui ne font pas les efforts nécessaires pour atteindre le seuil de 20% de logements sociaux

– obligation à l’Etat de vendre ses terrains et immeubles à des prix inférieurs à la valeur vénale quand ils sont destinés à la construction de logements sociaux

Ce ne sont que les principaux des 39 articles de cette proposition de loi très complète et susceptible de répondre à l’urgence du problème. Aprés le débat général, la majorité a voté contre l’examen de la loi article par article, ce qui a fait automatiquement tomber la proposition.

La ministre avait pourtant reconnu que plusieurs mesures étaient favorables. Toutes l’étaient bien évidemment, mais au moins aurait on pu retenir les articles considérés comme acceptables par mme Boutin et son gouvernement.

Au lieu de cela, refus global. On devrait interdire l’utilisation même du terme d’ « ouverture ».

Appel à la mobilisation

Dimanche et temps pluvieux sont propices aux débats de fond. Le silence particulier de ce jour, la résonance des gouttes lourdes autour de moi, m’incitent à aborder un sujet qui me tient à coeur et que, me semble-t-il les forces de progrès et les hommes de bonne volonté doivent prendre à bras le corps en ce début de XXIème siècle…

J’ai évoqué déjà dans ce blog cet enjeu majeur : la défense du point-virgule.

Respiration indispensable dans une phrase longue, où il apporte un tempo qui n’est ni la légèreté de la virgule, ni la rupture du point, le point-virgule est en train de disparaître de ces relais de culture que sont les médias écrits. J’écoutais hier (à France inter, je crois) une journaliste s’alarmer de n’en trouver pas un seul dans des pages entières de ses collègues de l’écrit. Seule petite embellie : dans la première phrase de son premier éditorial, Denis Olivennes, successeur de Claude Perdriel à la tête du Nouvel Obs’ utilise, magistralement, un point-virgule. Et plusieurs dans l’ensemble du texte. Perdriel, décidément, a fait le bon choix.

Dans ce court billet, pas un seul. Ce n’est pas parce que l’on défend le point-virgule, qu’il faut en faire usage là où il n’est pas de mise. Le point-virgule unit autant qu’il sépare, son maniement relève d’une grande familiarité avec la langue car il doit venir naturellement dans la phrase, et pas dans n’importe quelle phrase. Pas question de semer des points-virgules comme le maire de Bordeaux plante des potelets sur nos trottoirs, juste pour embêter les gens.

Non, le point virgule a ses exigences, et si il n’a jamais le dernier mot, c’est qu’il ne ferme aucune porte, mais qu’il n’appelle pas non plus de suite. C’est comme un temps de réflexion, une pause, un soupir. De tous les signes de ponctuation, il est le plus contrôlé et le plus délicat.

Au plus fort de l’émotion consécutive à la fatwa prononcée à l’encontre de Salman Rushdie après la publication des « Versets sataniques », un groupe de parlementaires anglais, voulant dédramatiser, créa une association de « ceux qui avaient dépassé la page 30 du livre » ; aurai-je, sur les bancs de l’hémicycle, le même succès avec une association de défense du point-virgule ?

Que des bonnes nouvelles !

Ce n’est plus de trois, mais de quatre mois chaque année que s’allonge notre vie ! Ce qui fait quand même un an de plus tous les trois ans. Pas mal !

Pas mal, d’autant plus qu’on pense qu’il y a encore de la marge ; pas mal surtout, parce que s’allonge en proportion notre durée de vie en bon état, allant, marchant, pensant, vivant pour de vrai.

Si j’osais, je dirais, pas mal non plus parce que c’est nous les filles qui faisons le mieux : 84,5 ans de durée moyenne de vie, contre 77,6 ans pour les garçons. Quand ces idiots de garçons cesseront de fumer et de boire plus que nous, de conduire comme des furieux, on pourra discuter… En réalité, même si les analystes de la santé pensent que ce sont les raisons principales, je ne crois pas que ce soient les seules. Nous, les filles, même quand nous sommes des vieilles, très vieilles filles, nous savons survivre. Je suis toujours surprise, malgré la certitude qui est la mienne en la matière, quand je vais dans des résidences pour personnes âgées, dans des maisons de retraite, ou dans un petit appartement isolé d’une très vieille dame, de tous les signes de discipline personnelle, d’attachement à la vie que je trouve autour d’elles.

La médaille est belle, et on ne doit pas l’oublier. On doit moins oublier encore qu’il nous faut rendre beau le revers de la médaille. La prise en charge du « 5ème risque », très malencontreusement appelé ainsi, car il s’agit de la 5ème chance. Celle du grand âge. Celle de l’âge où l’on a besoin des autres, besoin de la solidarité nationale, besoin que l’on vous rende, avec tact et délicatesse, ce que toute votre vie vous avez donné.

La médaille est belle, et il faut savoir la regarder pleinement en face. En 1945, quand a été obtenue la retraite à 65 ans, la durée moyenne de vie était de 62,5 ans. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il faut complètement changer de regard, qu’il faut opposer à une question nouvelle, une réponse nouvelle.

Je ne suis en la matière (je l’espère), ni obscurantiste, ni dogmatique. Tout doit être pris en compte : la pénibilité (beaucoup plus complexe qu’on ne croit), la remplaçabilité (possibilité dans un mêtier d’être remplacé si l’on est malade ou simplement souffrant), la qualité même du travail. Non, on ne peut pas être aide-soignante, se lever à 5 heures du matin pour éffectuer la première tranche de service de jour après avoir fait une heure de trajet, jusqu’à 65 ans.

Une des solutions est dans l’évolution des professions : une aide soignante d’hospitalisation, peut devenir assistante de consultation, avec des horaires fixes et allégés. Je donne l’exemple des aide-soignantes parce que je le connais bien, mais mille exemples sont possibles.

Ce qui est certain, c’est que nous ne pouvons plus raisonner avec de vieux schémas. La vie a changé plus encore que le monde. Et en l’occurence, c’est tant mieux !

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel