Lazare
La « grande guerre » vient de basculer d’un coup dans l’Histoire avec un grand, gros et lourd H, cet après midi. Le seul témoin qui en restait, Lazare Ponticelli, vient en effet de mourir à l’âge honorable de 110 ans.
Cette mort vient très peu après quelques décès de poilus, traqués, épiés, pour savoir qui, en effet, serait le dernier. Cela m’a choqué au cours de ces derniers mois et je l’ai exprimé dans ce blog.
Mais cette fois est malheureusement la dernière. La définition de ce que l’on appelle « histoire contemporaine », et même celle du mot « contemporain » est la suivante: est contemporain ce dont peuvent témoigner des personnes vivantes.
La Grande Guerre, dont j’ai tant entendu parler et dont j’ai essayé d’apprendre un peu plus que le minimum, vient de basculer hors du monde contemporain.
Je pense aux grands cimetières de la Marne, je pense à un de mes grands-pères qui n’a jamais eu de tombe puisqu’il ne restait rien de lui après le ravage d’obus tombés sur son régiment. Il viennent de tomber dans l’histoire sans fond, celle qui, au plus loin, se confond au mythe et au mystère.
Et bientôt, moi aussi, qui me souviens de leur histoire, basculerai hors du monde contemporain.