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Back to Bordeaux

J’atteris dans le train en ayant toujours un peu l’impression d’aborder à une rive, ce qui est l’exact contraire de la réalité puisque ce train m’emmène vers l’une ou l’autre de mes deux rives, Bordeaux ce soir.

Je rentre plus tôt qu’à l’ordinaire pour cause de campagne électorale, on s’en doute un peu. Demain soir, le meeting des têtes de liste socialistes m’empêchera d’être présente à l’Assemblée et de signer la motion référendaire que nous allons présenter dans le cadre de la ratification du traité de Lisbonne. L’ubiquité devrait être accordée aux députés comme prérogative liée à leur charge. Mais tout le monde voudrait être député…

Je m’installe comme une reine et ouvre mon ordi avant le départ du train. C’est un moment de halte, de lecture, de réponses à mes mails, toujours nombreux à s’être accumulés après les séances parisiennes. Des voyageurs en passant me font un sourire amical, quelquefois complice, et certains me félicitent encore de mon mauvais coup du mois de juin.

Voilà de toutes petites infos ; un peu comme si j’échangeais un coup de fil avec chacun de vous « Où tu es ? » , « Et toi, à quelle heure tu rentres ? », ces petits signes de vie qui ne disent en fait pas grand chose sauf que l’on est vivant et l’un et l’autre fraternellement sur terre.

Villes du XXIème siècle

J’ai cru avoir un infarctus lors du débat Rousset-Juppé sur FR3 en entendant Alain Juppé affirmer qu’il avait installé la mixité sociale à Bordeaux. Culot et/ou mauvaise foi, la réalité est en tout cas clairement à l’opposé.

D’un côté des quartiers d’habitat social exclusif (Les Aubiers) ou très majoritaire (Le Grand Parc, 80%), de l’autre des quartiers à O% comme le fromage blanc, la palme revenant à Saint Genès. Un livre a été écrit sur la ghetthoisation scolaire à Bordeaux. Nous marchons depuis dix ans à l’inverse de ce qu’il faut d’abord pour l’agrément de la ville qui est fait de mouvement et de mixité, mais aussi pour éviter qu’elle explose un jour.

L’explosion a eu lieu on le sait plusieurs fois à Paris, plus justement dans la région parisienne. J’entends ce matin sur France-Culture un échange autour de la disparité des revenus des communes dans le Grand Paris, montrant un écart considérable (je n’ai pas eu le temps de noter). Les débateurs posaient à ce propos la question de l’évolution des villes : faut-il laisser faire le temps et l’évolution de la société ? Faut-il une intervention politique forte ?

Au point où nous en sommes, l’intervention politique est indispensable. La mixité ne se fera plus par un mouvement spontané. Sans aller cependant jusqu’aux aberrations attaliennes qui veut créer de rien 20 grandes éco-citées. Toutes les villes nées de rien, au milieu des champs de topinambours, ont été des échecs. Là aussi il faut éco-iser de manière diffuse l’ensemble de la ville.

Le premier engagement de notre programme municipal est la construction de 700 logements sociaux par an, pour rattraper en dix ans le retard qui s’est creusé dans les dix ans précédents. Il était important que ce soit, à tous les sens du terme, la première pierre de l’édifice de ce Bordeaux du XXI siècle que nous voulons décider ensemble.

L’actualité en direct

Dans la navette qui amène par gros charrois députés et sénateurs à Versailles. Les conversations vont bon train autour de moi, et il y est beaucoup question d’élections… Nous allons donc au « Congrès » qui est une séance réunissant les deux chambres (Assemblée et Sénat). Cette séance commune est nécessaire pour toute modification de la constitution.

Nous allons donc voter pour une modification permettant secondairement de ratifier le traité de Lisbonne. Je redis très simplement que j’appliquerai ce que nous avons voté au sein du groupe socialiste : abstention, manifestant notre retrait sur la procédure choisie par le Président de la République. Cette position a été choisie -et votée- pour permettre la réunion du plus grand nombre de socialistes et ne pas foncer dans le chiffon rouge tendu par Sarkozy à 5 semaines des élections.

Tout le monde discute sur les fauteuils de ce grand bus panoramique. Imperturbable, je continue mon petit train sur mon clavier…

Défaire à Bordeaux ce que l’on fait à Paris ?

Un écho du « Tire-bouchon » du journal « Sud-Ouest » de ce matin dit que je compte sur les déçus du Sarkozysme pour soutenir l’élection de notre liste aux Municipales de Bordeaux.

C’est ma foi vrai. Les Bordelais, comme l’ensemble des Français ont du bon sens, et ils comprendront qu’une même majorité ne peut défaire à Bordeaux ce qui est fait à Paris. Alain Juppé demeuré ministre porterait la politique de Nicolas Sarkozy. Maire, il n’en fera pas une autre.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel