Back to Bordeaux
J’atteris dans le train en ayant toujours un peu l’impression d’aborder à une rive, ce qui est l’exact contraire de la réalité puisque ce train m’emmène vers l’une ou l’autre de mes deux rives, Bordeaux ce soir.
Je rentre plus tôt qu’à l’ordinaire pour cause de campagne électorale, on s’en doute un peu. Demain soir, le meeting des têtes de liste socialistes m’empêchera d’être présente à l’Assemblée et de signer la motion référendaire que nous allons présenter dans le cadre de la ratification du traité de Lisbonne. L’ubiquité devrait être accordée aux députés comme prérogative liée à leur charge. Mais tout le monde voudrait être député…
Je m’installe comme une reine et ouvre mon ordi avant le départ du train. C’est un moment de halte, de lecture, de réponses à mes mails, toujours nombreux à s’être accumulés après les séances parisiennes. Des voyageurs en passant me font un sourire amical, quelquefois complice, et certains me félicitent encore de mon mauvais coup du mois de juin.
Voilà de toutes petites infos ; un peu comme si j’échangeais un coup de fil avec chacun de vous « Où tu es ? » , « Et toi, à quelle heure tu rentres ? », ces petits signes de vie qui ne disent en fait pas grand chose sauf que l’on est vivant et l’un et l’autre fraternellement sur terre.