« Je fais ma part »
Ni Emmanuel Kant, ni aucun autre de ces moralistes qu’avec le recul du temps nous trouvons bien âgés et lointains, n’ont écrit histoire aussi belle que celle du petit colibri de Pierre Rhabi.
Il fait en ce moment, en ce moment précis, un temps de dieu (expression choisie pour être l’exact contraire d’ « un temps de gueux »). Le soleil pose un couvercle de lumière sur ce carré de verdure intense que j’appelle mon jardin. Bordeaux recelle quelques milliers de ces horizons clos, de ces écrins privilégiés en partie sauvages et désordonnés, en partie polissés, choyés comme des enfants en bas âge qui à chaque printemps éclatent de mille promesses. C’est devant ce jardin bien aimé, que j’ouvre mon ordinateur avec la volonté assurée de rédiger, condenser, peaufiner le programme législatif que je présenterai aux Bordelais.
« Volonté assurée », pas tant que ça .. Et ces lignes en sont la preuve. A l’instant, il m’a paru plus important de rendre hommage à tout ce vert, ébouriffé, exubérant et que j’espère après moi éternel, qu’à ces engagements pourtant multi pesés, que je dois aligner en bon ordre sur l’écran. Le petit colibri s’est imposé, quand bien même je n’en ai jamais vu dans ce quadrilatère de terre bordelaise.
On connaît l’histoire : un incendie ravage plusieurs hectares de nature, comme ces jours-ci à Cussac-Gironde. Soldats du feu, habitants des lieux et la nature toute entière s’affairent pour maîtriser le sinistre. Dans le ciel, un petit colibri volette de feuille en feuille, aspire dans son bec quelques gouttes de rosée quand il s’en trouve quelqu’une. Un oiseau, plus gros, plus lourd, de ceux qui, rien qu’à leur mine, vous font la leçon, l’interroge et le tance :
-« Crois-tu vraiment, petit colibri, que tu vas éteindre ce feu gigantesque en t’agitant ainsi ? Vole, vole, éloigne-toi … »
Le petit colibri ne ralentit pas d’une aile et répond d’un pépiement à la fois timide et assuré :
– « Je fais ma part ».
Ecoutant tout à l’heure un oiseau qui m’avait plus l’air d’un merle que d’un colibri, j’ai pensé à ces quatre mots, levé le couvercle de mon ordi et eu envie de raconter une fois encore cette jolie histoire pour alléger la drôle d’atmosphère d’interrogations et d’inquiétude qui préside à ce temps d’élections.
Mon impératif catégorique à moi, celui que je voudrais qu’on écrive ou qu’on dise un jour à mon sujet, c’est ça : « Elle a fait sa part »…
A François Fillon
Monsieur Fillon,
longtemps, j’ai cru que vous étiez un adversaire honorable -dirais-je même : un concurrent honorable car je n’aime pas en politique le vocabulaire guerrier- mais je ne le crois plus. Avoir utilisé votre épouse, dont nul ne sait si elle avait pleine connaissance de vos agissements, vos enfants qui ont dû, après avoir profité des largesses de l’Etat, rembourser le coût de leur mariage ; avoir accepté qu’un quidam vous offre des costumes quand je n’accepterais de mon époux, et de personne d’autre, qu’il m’offre autre chose qu’un présent pour lequel nous aurions « flashé » ensemble, tout cela m’impose aujourd’hui de m’exprimer afin que la Présidence de notre République ne risque en aucun cas de vous être confiée.
Je crois en l’honneur, vertu, ou plutôt idéal, que vous avez revendiqué au nom du Général de Gaulle. Et si je ne crois ni en l’homme providentiel, ni en l’infaillibilité, qu’elle soit pontificale ou républicaine, je crois en l’homme et aux vertus cardinales que l’on doit exiger de celui qui sera appelé à diriger et à représenter la France : courage, probité, liberté de toutes influences corruptrices, exigence pour soi-même, fraternité et sentiment d’égalité envers ceux à la destinée desquels il a mission de présider.
Pour cela, et à la veille d’un scrutin qui engagera l’avenir de notre pays, je mettrai ce que j’ai de force, ce que je possède de mots, ce que je pourrai faire entendre de paroles, à refuser que vous soyez le seul choix qui soit offert aux Français à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle pour rejeter l’anti-France absolue portée par le Front National et sa candidate.
A Bordeaux, la « longévité heureuse » tarde un peu…
J’ai proposé, à l’occasion de la présentation du « plan piscines métropolitain » qui permettra de rattraper l’immense retard de la ville de Bordeaux en cet équipement majeur (4 piscines à Bordeaux !), qu’une ville de la métropole au moins s’empare de l’idée de chauffer une matinée par semaine une piscine à 3 degrés supplémentaires afin que les âgés aient plus de facilité à s’y plonger et à nager ou y pratiquer la gym aquatique.
La natation est un sport parfaitement équilibré et bénéfique pour les seniors car il ne met pas leurs articulations à la peine. De même la gym aquatique qui, grâce au vieil Archimède et à sa « poussée » facilite la mobilisation.
La réserve que beaucoup m’exposent est la sensation de froid qu’ils ressentent en entrant dans l’eau, laquelle perdure pendant le bain et en raccourcit la durée. La solution est simple. Les âgés étant le plus souvent retraités ils peuvent bénéficier de plages horaires ne correspondant pas aux moments de plus grande affluence.
Vincent Feltesse, dans ma période de Ministre, m’avait adresse des images des équipements sportifs japonais à destination des seniors, particulièrement nombreux dans ce pays. Tout y est conçu pour les inciter à plus d’activité physique et donc.. à améliorer encore leur longévité. Il a renchéri sur ma proposition, simple, assez peu coûteuse et très efficiente.
J’avais fait il y a quelques années cette proposition au Maire de Bordeaux dans le cadre de mes « propositions mensuelles pour le bien être des Bordelais ». Il n’avait pas donné suite comme le plus souvent, malgré le caractère purement positif et non « politique » de chaque proposition. Mon espoir est aujourd’hui qu’une ville limitrophe de la métropole s’empare de l’idée et s’inscrive ainsi dans la dynamique « Ville amie des Ainés » qui est inscrite dans la partie programmatique de la loi d’adaptation de la société que j’ai eu l’honneur d’élaborer et que notre Maire tarde un peu à lire et à mettre en oeuvre pour le bien des 55000 Bordelais de plus de 60 ans .
Après l’ « identité heureuse », je plaide à Bordeaux, comme partout « la longévité heureuse »
La grand-mère de Benoit Hamon
Nombre de gardiens de la doxa socialiste telle qu’exprimée après le débat des primaires, ont fustigé mon court billet intitulé « la grand mère d’Emmanuel Macron ». Je n’y avais pas vu malice, mais je souhaite aujourd’hui glisser un tantinet de cette même malice tout en réparant ma faute d’alors.
Cette grand-mère a exprimé, d’après les dires de son petit Emmanuel, une formule tout à fait comparable à ce que me répétait ma mère et j’y ai vu comme un clin d’oeil à une éducation certainement formatrice mais quelquefois, avouons-le, peu aidante pour profiter des plaisirs de la vie. Je veux cependant aussitôt réparer ma faute en parlant de la grand-mère de Benoit Hamon.
Celle-ci est bien vivante et je m’en réjouis. C’est aussi une femme de goût et je vais en donner la preuve.
Un jour, Benoit, alors que nous allions entrer au Conseil des Ministres, s’approche de moi : « ma grand mère t’a vue hier soir à la télé, elle m’a dit que tu étais formidable et que je devais faire comme toi quand je parlais dans le poste.. »
Je remerciais, et Benoit et ,plus encore, sa grand mère. A plusieurs reprises, j’ai pris des nouvelles de cette grand mère et il m’a confirmé l’impression favorable que lui avait faite cette Ministre des personnes âgées très passionnée par son sujet.
Je dois dire que Benoit a été un collègue Ministre délégué fraternel, détendu, engagé. Nous avions dossier commun sur le remboursement des lunettes et des prothèses auditives et s’il a agi au sein de la « loi conso » pour les premières, il m’avait promis de m’aider sur le secondes. Aujourd’hui encore, je pense à sa grand mère, comme à lui, avec amitié, et le prie de la saluer de ma part avec complicité et amitié.