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Bénazir

La « féminitude », malmenée à Paris, est au contraire grandie au Pakistan. Dramatiquement grandie, mais une fois encore c’est le courage des femmes qui vient d’être porté haut. Bénazir Bhutto, dans le journal « Die Welt » évoqué dans le billet précédent, est qualifiée de « femme sans peur », comme était le chevalier Bayard (« Tod einer Furchtlosen Frau »).

Il est à craindre, qu’une fois encore aussi, la religion (Al Qaida ?) ne soit pas pour rien dans ce meurtre qui bouscule le fragile équilibre du Pakistan et risque de susciter une avalanche de nouveaux drames. Pourquoi, où que ce soit, personne ne rappelle que le principe même de toute religion devrait être de protéger et de soutenir la vie ? Pourquoi ces meurtres qui disqualifient non seulement ceux qui les commettent mais leur croyance ?

Est-ce qu’il n’y aura que des femmes pour le dire et essayer de l’imposer ? Peut-être est-ce pour cela que les pays de fanatisme tiennent tant à les museler en leur couvrant la tête et la bouche et en leur interdisant l’instruction ?

Féminitude

Je parcours la presse allemande. « Die Welt », grand journal de droite confirme ma comparaison avec la cour de Louis XIV, en titrant au dessus de la photo de Sarkozy à Louxor « Le petit roi soleil » (« Der kleine Sonnenkönig »).

Klein, en effet…

Une raison supplémentaire pour moi de tristesse et d’irritation : cette aventure accrédite l’image de la femme choisie parce qu’elle est belle, séduite parce qu’il est puissant et se conduit comme les riches.

Ma féminitude en est choquée.

Droit de travailler et de résider en France : une question individuelle, pas un problème de quotas

J’ai parrainé récemment deux jeunes adultes, tous les deux désireux de participer à notre communauté nationale et parfaitement en mesure de le faire parce qu’ils parlent français et ont tous les deux un métier qu’ils pourront exercer dès le lendemain de leur permis de séjour.

Pour tous les deux, Monsieur le Préfet de la région Aquitaine a statué défavorablement. En ces temps de fête, où l’on célèbre l’esprit d’humanité et l’esprit tout court, j’en appelle à M le Préfet pour qu’il accorde à mes deux filleuls le droit de résider et de travailler en France.

Ci-après le communiqué envoyé à la presse, à la suite de la lettre écrite au Préfet.

Merci à chacun de vous de nous aider et d’écrire au Préfet ou de lui envoyer copie de ce communiqué.

Merci de vos réactions et de votre soutien.

(suite…)

La cour

Se rendant à sa chasse de Rambouillet ou de Cluny, le roi Louis XIV avait l’habitude de distinguer l’un ou l’autre de ses ministres en le conviant à l’accompagner. Départ en grand équipage sous les regards de la cour. La distinction suprême était pour le ministre d’être admis dans le carrosse du Prince et de résider en son château ..

Tantôt c’était Montmorency, tantôt Colbert de Serigny, tantôt Louvois, voire de plus modestes gentilhommes..

C’est aujourd’hui Kouchner, qui après avoir fait office dernière roue de carrosse de la la politique étrangère française, est admis au service de la chaise du roi , en sa villégiature égyptienne.

Autre réminicence princière : on repeint les trottoirs des rues où passera le cortège de limousines, comme autrefois Potemkine faisait construire des villages de carton-pâte sur la route de Catherine de Russie…

Cela quand le choc de société où nous vivons impose l’exemplarité et la rigueur de comportement. Incompréhensible, affligeant. L’autisme sarkozien, le mépris où il tient sa fonction, dépassent la mesure.

Noël aux oiseaux

Bon, j’ai promis en fin du précédent billet : passer un Noël sans Sarko et vous raconter une histoire où il ne soit pour rien.

Promis, donc fait, c’est ça la politique, du moins ça devrait…

Donc : j’essaye.

Une interrogation m’a taraudée toute la soirée : pourquoi les oiseaux ne sont-ils jamais associés à l’idée, ni à l’imagerie de Noël ?

L’interrogation m’est venue alors que j’écrivais des cartes de voeux plutôt gentilles (j’aime beaucoup écrire des cartes de voeux) et que les oiseaux se pressaient autour du mini-chalet suisse qui leur sert à la fois de centre social, de resto du coeur et de forum politique. Parce qu’entre nous, ils se mettent parfois des plumées mémorables pour avoir l’avantage en face d’une nouvelle livraison de graines de tournesol.

Donc, revenons à la métaphysique et à mon interrogation de la journée : pourquoi n’y a-t-il jamais aucun oiseau dans le ciel de tous les Bethléem(s) du monde ?

Imaginons un enfant qui pose la question à ses parents…

Réponse d’adulte culturé :
– « Mais mon chéri, parce qu’il fait très chaud en Galilée et qu’il n’y a pas beaucoup d’oiseaux dans les pays chauds … »

– « Où c’est, Papa, la Galilée ? »

Désarroi de l’adulte culturé… D’abord, il n’est pas bien sûr que ce soit au nord d’Israël, pas loin du célébre lac de Génésareth que tout le monde connait, et puis expliquer Israël, et où est ce fichu lac, à un gamin entre 8 et 12, c’est pas de la tarte…

Heureusement, le gamin sort la tête de sa game boy, et sauve la situation :
-« Est-ce que c’est là qu’elle est née Carla Bruni ? »

Ouf, non c’est pas là qu’elle née, Carla Bruni, du moins d’après ce qu’en dit Closer, voilà au moins quelque chose auquel on peut répondre. -« Mais non, mon chéri, Carla Bruni, elle est née en Italie, à Turin… »

Donc, pour l’instant nous n’avons pas d’explication. Un autre adulte avance une hypothèse, plus marquée encore au coin de la raison: – « Mais tout simplement parce que c’est la nuit qu’est né le petit Jesus, et la nuit les oiseaux, ils dorment… »

Pour nous qui sommes des grandes personnes, nous savons que la question n’appelle pas de réponses simplistes, même si elles sont raisonnables. Pourquoi l’esprit, la liberté, la paix joyeuse qu’expriment les oiseaux ne sont-ils pas associés à l’idée de Noël ? Là, est la véritable question.

A la Pentecôte, oui, il y a bien un oiseau qui est censé incarner non seulement l’esprit, mais le Saint Esprit. Mais à Noël : un âne, un boeuf, quelques rois, des bergers, tous animaux et gens sympathiques, mais d’oiseaux, point.

Et pourtant, à la veille de Noël, mes oiseaux, dans un jardin ordinaire d’une ville ordinaire, n’ont jamais été aussi joyeux (gourmands aussi, mais même ça, c’est Noël), disposés à fêter l’éternelle célébration de la lumière et de ce prodige incroyable : les ténèbres n’ont jamais tout à fait raison, et au coeur de la nuit, les jours, bon an, mal an, petit pas à petit pas, année après année, recommencent à grandir…

– « Papa… »

– « Oui, mon chéri… »

– « La Galilée, c’est pas dans coin, à la télé , où tout le monde s’envoie des bombes et personne sait vraiment pourquoi… »

La Galilée, en effet, c’est plus ou moins par là. Les enfants aujourd’hui, ça sait des trucs qu’on s’imagine pas.

Quant à la réponse, nous ne l’avons toujours pas et je crois qu’on ne l’a toujours pas trouvée. On se dispute pour des bêtises, mais les questions vraiment importantes, tout le monde oublie de les poser.

Demain, peut-être… Et alors, les oiseaux, pas si bêtes, pourront voleter autour de la crèche comme autour de ma maison-aux-graines

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