Décidément, Sarkozy n’est pas le père Noël…
Il est clair que la loi hâtivement glissée dans la hotte du père Noël ne convaincra pas grand monde et moins encore ceux qui en attendent la traduction sur leur feuille de paye.
Nous entamons donc à l’assemblée la discussion du projet de loi « pouvoir d’achat ». Rappelons au passage que la loi « TEPA » (Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat) portait déjà ce nom. La nécessité d’un complément six mois après est déjà en soi un aveu d’échec. La loi TEPA n’a augmenté le pouvoir d’achat que des plus riches, elle n’a pas créé un emploi, et même la mesure sur les heures supplémentaires censée libérer le travail n’a pas l’écho attendu auprès des chefs d’entreprise.
La « monétisation des RTT » présentée hier comme la pièce maîtresse du nouveau dispositif ne touche qu’un salarié sur deux, s’il a des RTT à « monétiser » : en sont exclus tous les employés des petites entreprises, ceux dont le temps de travail est annualisé (une semaine plus de 35 heures, une semaine moins..) et les employés des fonctions publiques.
Dans la fonction publique hospitalière, cette monétisation est rigoureusement impossible. Le budget global des hôpitaux est de 55 milliards d’euros, dont 70% de salaires ; 3% de ces 70% correspondent aux RTT, soit 1 milliard d’euros. Les hôpitaux, déjà largement en déficit, sont dans l’incapacité d’assurer le paiement.
Plus frappant encore : nous avons voté le budget il y un mois environ. Pas la moindre ligne de crédit est prévue pour ce paiement dans les fonctions publiques, quel que soit le montant du « rachat » , ce qui n’est pourtant pas la moindre question (tarif des heures supplémentaires ou non).
Quel sera l’écho dans la presse des interventions de notre groupe, et en particulier hier soir d’une démonstration flamboyante du député Jérome Cahuzac ? Même dans cette période de préparatifs de fête, le sujet est compréhensible de tous.
Un seul exemple : allées de Tourny, un sapin de noël de taille « familiale » coûte 80 euros ; dix heures de travail au SMIC horaire.