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Les diplômes prémunissent de l’obésité.

Les diplômes ne garantissent plus la réussite, ni même ne donnent la certitude d’un emploi, mais au moins préviennent-ils de l’obésité. On le savait déjà, de nouvelles études épidémiologiques le confirment.

En 2003 déjà, 15% de nos concitoyens étaient en fort surpoids, mais seulement 5% de titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Voilà de quoi vous réconcilier avec les études !

En vingt ans, cet écart a été multiplié par deux, et le pourcentage d’obèses augmente de 5,7% chaque année. Dommage vraiment, que le taux de croissance ne suive pas cette évolution favorable et continue.

Aujourd’hui, 1,5 millions de jeunes sont obèses. Les diplômes à leur âge n’interviennent pas directement : ce sont plutôt ceux de leurs parents, leur milieu social, leur lieu d’habitation.

Une nouvelle preuve de cette fracture sanitaire qui s’installe dans notre pays, après l’avoir fait dans des pays que l’on dit « plus avancés », comme les Etats-Unis. Nous revenons curieusement à une situation du XIXème siècle : c’était autrefois la tuberculose, le rachitisme, le scorbut, la malnutrition.. qui séparaient en pourcentage d’atteinte les enfants pauvres de ceux qui ne l’étaient pas. C’est aujourd’hui l’obésité, les caries dentaires… On n’arrête pas le progrès.

Et pourtant les moyens de l’arrêter sont là : une vraie politique de santé publique, à l’échelon national comme à l’échelon des politiques locales.

Les oubliés du pouvoir d’achat (3)

Où qu’on le regarde, le jeu de propositions de Nicolas Sarkozy en faveur du pouvoir d’achat laisse sur le côté une part majoritaire de ceux qui sont malheureusement touchés par la baisse éffective de leurs revenus au regard de l’enchérissement du coût de la vie – les retraités – les employés à temps partiel – les employés des services publics – les chômeurs – les employés des petites entreprises

Parmi ceux-là, beaucoup de femmes, qui sont une fois encore en première ligne pour les difficultés sociales et les difficultés de la vie tout court.

Hier dans l’hémicycle, François Fillon a ajouté au pannel de mesures annoncées une autre de celles que nous avions proposé : la conditionnalité des allègements de charge des entreprises à une politique salariale. Quand, comment, on ne sait pas, mais c’est un petit pas.

La discussion a été vive hier entre notre groupe et le gouvernement : Nicolas Sarkozy a proposé le rachat (il dit « la monétisation ») des jours de RTT. A quel prix ? Le respect de la loi fixant le temps légal à 35 heures impose de faire ce rachat au tarif des heures supplémentaires, sinon il s’agit bien d’un pas de plus dans le démantèlement des 35 h. La justification principale de la fixation d’un horaire légal de travail, est de déclencher le tarif des heures supplémentaires dès la 36ème heure. Pas de réponse à cette interrogation majeure faite par Alain Vidalies, toujours très percutant dans le domaine du droit du travail.

En privé, des députés de la majorité m’ont dit leur opposition au travail du dimanche. Mais, cohésion oblige, ils avalent…

Modem ou nouveau centre ?

On peut se poser la question à Bordeaux : où est donc la feuille de papier à cigarettes qui sépare le « modem » du « nouveau centre » ? Plus exactement, l’appareil politique du modem.

Pour ceux qui auraient manqué quelques épisodes de l’histoire, la vie et les moeurs du « centre » après les élections présidentielles, le « nouveau centre », dont le leader et la figure charismatique est François Sauvadet (…), est un nouveau parti, constitué par les élus de l’UDF qui ont rallié l’UMP au moment des législatives pour avoir des chances d’être élus.

Quinze ont survécu et son présents avec nous à l’Assemblée. L’UMP a bien cherché, par un tour de passe passe, a les faire bénéficier d’un financement national, mais la ficelle était tellement grosse que l’affaire a été prudemment enterrée en attendant des auspices plus favorables..

Je m’égare un peu, je l’avoue. Le nouveau centre à l’Assemblée émet quelquefois de timides critiques sur la politique de Nicolas Sarkozy mais vote toujours comme un seul homme même les lois les plus iniques. Charles Amédée de Courson, député fort estimable dans ses analyses, a ainsi montré que le bouclier fiscal n’était pas, pour les plus riches, à 50% mais à 30… Il n’en a pas moins voté avec son groupe pour le remboursement, à ce titre, d’un supposé trop payé, aux plus gros patrimoines du pays.

Je continue de m’égarer, je voulais seulement situer le nouveau centre et le mettre « en situation », comme disaient les philosophes dans les années 50.

Retour aux événements locaux. L’appareil du modem bordelais a manifesté en salves ces derniers jours son ralliement à Alain Juppé. Démarche précipitée dont on peut s’interroger si la base des militants (le mot « base » est peut être généraux par ce qu’il suppose de largeur) la partage. Véronique Fayet a eu un mot malheureux, évoquant la tentative de « débauchage » qu’aurait eu à son endroit Alain Rousset. A ma connaissance, ne peut être débauché que quelqu’un qui a été préalablement « embauché ». C’est en effet sans doute le cas..

Ralliement « de conviction » qui ressemble fort à un accord d’appareil, et presque à une marchandage de places. « Nous voulons 15 places en positions éligible… « . L’opposé de la démarche de Rousset : travaillons ensemble, voyons ce que nous pouvons faire, et ensuite nous verrons qui peut incarner ces actions ». Aucune négociation de place. Un projet que l’on construit.

Pourquoi ? Parce qu’à Bordeaux comme à Pau, l’enjeu municipal est d’importance pour deux des protagonistes principaux. A Pau, Bayrou a besoin de la mairie pour faire contrepoids au délitement du modem. A Bordeaux, Alain Juppé « fait de nécessité vertu » et joue gros sur son mandat unique. « Bordeaux et Pau valent bien une messe », dirait le bon roi Henri dont Bayrou est le biographe et dont il a retenu les enseignements.

Les adhérents, les proches du modem, se sentiront-ils à l’aise dans cette démarche de stratégie politique qui va à l’encontre de l’esprit de liberté exprimé par Bayrou pendant la campagne présidentielle ?

Une ville qui sent le rousset

Bien sûr, c’est une blague, un petit jeu de mots pas méchant, au crépuscule d’un après-midi passé à bosser sur notre projet municipal et cette « envie de ville » qui nous anime un peu tous et que nous essayons de formaliser dans plein de groupes de travail très sérieux, avec obligation de rendre un document du même métal, dans les quinze jours à venir.

Envie de ville donc, envie d’une ville qui fait envie, envie d’une ville qui aide à vivre. C’est ce double moteur (« sexy », « solidaire ») que je trouve dans les contributions au groupe de travail que j’anime « Qualité de vie, santé sociale, santé durable, âge ». Pourquoi alors « une ville qui sent le rousset ? ». Parce que tout simplement, dans le domaine de la qualité de vie, du bien être, du grand large, de la mer et de la montagne à deux pas, comme dans tous les autres domaines, nous devons faire de Bordeaux la capitale de l’Aquitaine, région bénie entre toutes sur tous ces points. Ce qu’Alain Rousset fait de l’Aquitaine (« science, ski et surf »), nous le ferons de Bordeaux.

Bon, à vrai dire aussi, parce que le jeu de mot m’a amusée. Les mots sont le plus beau des jeux. Mais pas toujours le plus innocent..

Pouvoir d’achat (2) : Sarkozy ou le père noël qui choisit ses cheminées

L’intervention hier de Nicolas Sarkozy, précédée d’habiles coup-de-mentonnades sécuritaires, n’a apporté aucune éclaircie véritable à ce double échec politique : notre pays se paupérise, et cette paupérisation est supportée en premier lieu par les plus pauvres.

Notre pays se paupérise : la politique de retour à la croissance, ce « choc de confiance » dont Christine Lagarde a entouré la promotion de loi TEPA (« travail, emploi, pouvoir d’achat »), est un échec complet. Six mois après l’ « avènement » de Nicolas Sarkozy, mais aussi après 66 mois de pouvoir de la majorité qui le porte et de lui même comme ministre, tous les indices, tous les paramètres économiques sont au rouge. Non, ce n’est pas une fatalité de notre Europe. Ce n’est le cas, ni en Allemagne, ni en Espagne, nos plus proches voisins.

Cette paupérisation est supportée en premier lieu par les plus pauvres : les plus riches ont reçu au contraire dès le mois de juillet le paiement de leur soutien et de leur concours dans la campagne passée comme dans la campagne permanente qu’est devenue notre vie politique. Pour exemple : un chèque d’une valeur moyenne de 50 000 euros aux propriétaires des plus gros patrimoines au titre du bouclier fiscal. Ce chèque n’a attendu ni l’année suivante, ni la fin de l’année, alors que la modestissime revalorisation des petites retraites a été reportée à 2008.

Quand il s’agit du pouvoir d’achat de l’immense majorité des Français, Nicolas Sarkozy dit : « Je ne suis pas le père noêl ». Avec un peu d’esprit polémique, j’ajoute : « en tout cas, je connais mes cheminées ».

Quelles mesures donc ont été annoncées hier ?

Deux bonnes mesures, issues du programme socialiste (voir billet précédent), concernant toutes deux le logement : l’indexation du prix des loyers sur le coût de la vie, et non sur celui de la construction ; la réduction à un mois du loyer « d’avance » et la mutualisation de la caution.

Une mesure inexistante, ou plutôt qui existait déjà : la « monétisation » (voilà un mot affreux, qui évoque la monnaie, et même la petite monnaie, plus que le salaire) des heures de RTT ou du crédit d’heures. Médecin hospitalier, je pouvais déjà en bénéficier : soit accumuler ce crédit d’heures en prévision de la retraite, soit le « monétiser ». Les réactions des syndicalistes me montrent que c’était déjà le cas dans de nombreuses branches.

Une mesure incroyablement choquante, presque méprisante : le travail du dimanche. « Que vous plaignez vous, vous qui gagnez peu, qui ne pouvez finir le mois, et qui devez rogner sur les petits plaisirs de la vie, quand ce n’est pas sur l’essentiel !!! Vous pouvez non seulement faire des heures supplémentaires (pour ceux qui ont un boulot et un boulot qui le permet… soit quelques petits pour cent de ceux qui ont un problème de pouvoir d’achat), mais vous pouvez travailler le dimanche ! » . Merci, Nicolas, de rendre possible que si j’ai un boulot idiot dans la grande distribution (car c’est principalement de cela qu’il s’agit), je puisse, en plus, renoncer à voir mon gamin jouer au foot le dimanche, ou aller en famille faire une balade en vélo, ou faire une visite archéologique avec les amis de la société savante qui me passionne. Oui, vraiment, merci, Nicolas !

Je vais vous dire ce qui me choque plus que tout : à chaque intervention de Nicolas comme des députés UMP à l’Assemblée, un seul mot d’ordre : tous nos malheurs viennent des trente cinq heures. Si la France plonge, ce sont les trente cinq heures; si on a été battus au rugby, ce sont les 35 heures… Mais s’ils le pensent, que n’ont-ils le courage de les abolir au lieu de les utiliser comme alibi permanent ?

Je dis cela d’autant plus à l’aise que, médecin hospitalier, je n’ai jamais été une fanatique des 35 heures. Mais je suis par contre une fanatique du courage en politique. Ou les 35 heures ont apporté du positif et on le dit, ou elles sont synonymes d’enfer et damnation, et on les supprime au lieu de les utiliser comme paravent!

Tout à l’heure, ce samedi après-midi, j’étais dans le hall de l’Opéra (que j’appelle toujours le Grand Théâtre) à une manifestation de sensibilisation au VIH-Sida. Une femme, entre cinquante et soixante, séro-positive, est venue me parler. Elle vit avec 300 euros par mois. Les franchises médicales qui s’ajoutent à ses soins pour tout ce qui ne touche pas directement sa séro-positivité ont fini de ruiner son budget.

Décidément, elle n’a pas bien écouté Nicolas : que ne travaille-t-elle pas le dimanche ?

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel