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Ligne 15 : l’embellie

Michèle Delaunay s’est investie dans la défense de la ligne 15, desservant le vaste quartier du Grand Parc par huit arrêt distincts et le mettant à portée d’arbalète de l’hyper centre ville en est l’illustration. (cf. billet précédent des Actualités cantonales).

Rappelons une fois encore que c’est la CUB qui gère les dessertes d’autobus, le tram… Mais à Bordeaux comme ailleurs, sur ce sujet comme tous les autres problèmes communautaires, la CUB agit en concertation avec le Maire de la commune et ne va pas en opposition avec lui. Il en avait été ainsi du projet de suppression.

A l’approche de sa concrétisation, Michèle Delaunay s’est adressée, autant par un courrier argumenté que par contact personnel, au Président Feltesse pour montrer combien le maintien était nécessaire à la pleine participation du Grand Parc au coeur de la ville et que l’on devait en outre tenir compte du nombre important de personnes pour lesquelles un surcroît de marche à pied et un transport non direct étaient réellement problématiques.

Vincent Maurin, conseiller municipal communiste de Bacalan, est également intervenu.

Le Maire de Bordeaux a finalement changé de position et s’est déclaré favorable au maintien. Nulle trace dans les archives de la CUB d’une levée de sourcil de sa part avant ce revirement.

L’action des deux élus a été importante, mais plus encore celle des habitans du Grand Parc qui se sont élevés en bon ordre, non dans un intérêt communautariste, mais en prenant réellement compte des données objectives : nombre de dessertes au Grand Parc, temps de marche jusqu’à l’arrêt de tram pour de nombreux groupes d’habitation, pourcentage de la population âgée, absence de tout lieu culturel ou festif dans le quartier…

Le caractère ordonné, structuré, de cette démarche citoyenne est due à l’association « Villages de ville ».

De nouvelles propositions vont être faites à l’initiative de la CUB mais la volte face de la Mairie de Bordeaux laisse bien augurer de leur accueil.

La Princesse aux petits pois

Pardon d’avoir un tout petit peu disparu..

Disparu est bien le mot : d’abord sous trois couches de couettes et trois de couverture (le nombre est précisément exact) pour cause d’éffervescence tropicale. C’était une sorte de version renouvelée de « La Princesse aux petits pois ». Sauf que les petits pois étaient des parasites ouagadangais et qu’ils n’étaient pas dessous, mais dedans.

Quant à la Princesse, princesse ou pas, elle a survécu à de plus gros et de plus méchants ..

Un nouvel ami dans la maison

J’adore cette phrase de Claude Roy : « un livre c’est un nouvel ami qui entre dans la maison ». A vrai dire, j’aime beaucoup Claude Roy lui-même. Il est de ces écrivains qui donnent l’impression de les connaître depuis longtemps et d’être bien souvent en accord avec eux, autant pour de petites remarques que pour leur attitude générale devant la vie. Ce sont des « écrivains familiers ». Claude Roy était aussi un homme généreux, attachant et séduisant, ce qui ne gâte rien à la relation familière dont je parlais.

Hier dans ma permanence de la rue Saint Laurent, c’est un ami un peu particulier qui est entré : le livre composé à partir de la première année de mon blog. J’ai toujours envie de dire, par timidité sans doute, le « petit » livre, mais cela fâche beaucoup mes deux autres nouveaux amis, Jean-Luc Veissy et Dominique-Emmanuel Blanchard, mes éditeurs du « bord de l’eau », qui se sont portés en charge de la transformation d’un objet éphémère en un objet véritable, le livre.

« Il a de la main », m’a dit Jean-Luc en me donnant le premier volume. Je ne connaissais pas l’expression mais elle n’est pas sans justesse pour ce geste tout simple de prendre en mains un livre et d’y trouver une sorte d’avant-plaisir. Cela tient au poids, à la qualité du papier, au grain de la couverture, toutes choses qui ne sont pas in-importantes pour accueillir ces écrivains familiers dont je parlais.

J’ai râlé un peu sur la marge du texte, très réduite et qui donne l’impression d’aller chercher chaque début de ligne dans la pliure du texte. « Sans cela il aurait été trop gros et on ne l’aurait pas eu si bien en mains » a grogné Jean-Luc. J’ai rétrogradé prudemment : l’argument « d’avoir de la main » est irréfutable pour un livre !

Il y a bien longtemps que je n’avais pas accueilli cette sorte particulière de nouvel ami qui est un livre qu’on a écrit, et le dernier était un livre de médecine consacré à ma tumeur favorite, le mélanome. Pas un livre qu’on s’arrache sur les plages. On devrait pourtant car on y trouverait argument pour ne pas bronzer des heures idiot, ni mettre les enfants à cuire sur la plage comme de vulgaires bébés homards. Mais c’est une autre histoire, et presque une autre vie.

J’ai raconté ici pourquoi je publiais si peu. A un moment, cet effort (car c’en est un) de mener un manuscrit à la publication, ma paru inutile et vain. Le nombre de livres dans ma maison est accablant (bien que j’ai récemment assez bien réussi à transformer une bonne partie d’entre eux en un gigantesque autodafé). La masse de ce qui se publie chaque mois est également accablante et tant de livres ne sont pas ces amis dont je parlais, mais d’insignifiants récits dont on ne comprend ni la nécessité intérieure, ni la capacité à toucher et à atteindre cette familiarité qui signe la vraie écriture.

Alors pourquoi le blog/livre ? Sans doute pour retenir le sable d’une année que j’ai partagé avec beaucoup et dont le résultat le plus tangible (l’élection législative) est susceptible en elle-même et par ses prolongements de changer la donne à Bordeaux. Pour dire aussi cette familiarité que j’ai trouvé, que je trouve chaque jour, à écrire dans le blog (en ce moment même), et à essayer de la faire sentir et partager.

Récréation

A ma table de travail, sage comme une image dans le silence de la maison, je fais une petite excursion-récréation vers le blog.

J’aime beaucoup ces moments tranquilles où je sais que je n’ai pas à repartir le soir pour une quelconque réunion. Le temps m’appartient un petit moment, le monde parait ralentir, se poser, souffler lui aussi.

Je viens d’envoyer des mails à plusieurs amis, partenaires soit du petit livre qui va paraître, soit de la campagne municipale qui se met en place : tous étaient aussi à leur table de travail, les mains sur le clavier de l’ordi, et ils ont aussitôt répondu. C’est aussi une manière de faire clin d’oeil à ces travailleurs du dimanche et du silence, que j’écris ces trois lignes.

De l’autre côté de la grande vitre, le rouge gorge regarde sans façon ce drôle de grand oiseau trop bête pour avoir des ailes.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel