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Le bal des oiseaux

Bonheur du dimanche matin, pour une fois sans « terrain » , ni manifestation. Un peu de remise en état et un peu de simple vague dans mon jardin, largement fréquenté par les oiseaux. Quatre espèces s’invitent de préférence dans la salle à manger en forme de mini-chalet suisse mise à leur disposition : la cytelle torchepot au long bec, la mésange charbonnière, le rouge gorge et de petites bergeronnettes brunes tachetées, couleur de feuilles mortes et qui se confondent avec elles quand elles marchent sur le sol.

Tout ce monde fait un bal continu et régulier entre les arbres et les abords de la maison. Au point que j’ose à peine ouvrir les volets pour ne pas déranger leur monde.

C’est une sorte d’ascèse d’aimer les oiseaux : ils savent certainement à peine que l’on existe, et s’ils le savent c’est davantage pour s’éloigner que pour s’approcher. Ils vivent pour vivre, rien d’autre, et nous faire oublier que le ciel est muet.

La taxe des morts

Avant d’aborder le sujet, il faut que les choses soient bien claires entre nous : la mort, je n’y suis pas favorable. Et même je suis contre, carrément contre. Il faut avoir à l’occasion des opinions tranchées.

Les morts, c’est autre chose, et je dois même à la vérité de dire que la plupart des gens que j’estime et que j’aime en font partie : Montaigne, le bourru policé, Kafka, drôle et douloureux, Camus qui aimait si fort qu’on lui dise qu’il ressemblait à Bogart, et pas mal d’autres, plus ou moins connus, plus ou moins proches. Tous sont de ceux-là.

Le jour des morts n’est que le deuxième du mois de novembre, celui qui suit la Toussaint, qui est au contraire dans la tradition un jour de réjouïssance. Mais il me semble que tout le mois est marqué de cette tonalité. Novembre est le mois où on entre « pour de vrai » dans l’hiver, où une grande partie des feuilles des arbres sont à terre et où on met son chauffage en marche pour parer au froid qui s’installe. Autant de signes confus d’un deuil informulé que nous portons en nous.

Je ne sais comment je suis arrivée là. Je voulais en commençant ce billet parler d’un sujet infiniment concret : la TVA sur les obsèques. Le rapport est évident mais la tonalité du discours ne colle pas. Le taux de TVA est en effet, comme pour les restaurateurs, de 19,6%, ce qui correspond à une mâne financière non négligeable pour l’Etat puisqu’il y a bon an, mal an, 500 000 décès en France.

Les morts sont pourtant plus nombreux que les restaurateurs, mais on les sait « taisants ». Et les vivants ne se mobilisent pas sur le sujet, qui bouscule ce mélange de crainte et de respect que nous avons en parlant de la mort.

Je m’interroge pourtant sur le taux de cette taxe. Avec un peu d’humour noir, on peut dire que la baisser ne fera pas « repartir les affaires ». On ne mourra ni moins, ni davantage, et même le budget que les familles consacrent aux obsèques sera sans doute peu modifié. Mais on reste gêné par l’importance de cet impôt sur la mort.

La revanche de l’Afrique

La revanche de l’Afrique sur la dureté de la vie dans la majorité de son territoire, c’est l’énergie solaire. Utiliser le soleil qui déssèche la terre, tarit les cours d’eau, brûle la peau et rend tout effort épuisant, pour avoir de l’énergie à large disposition, est la seule perspective durable de développement de l’Afrique.

On ne le sait pas assez, tous les efforts des pays africains sont basés sur le pétrole, dont la quasi-totalité sont dépourvus. A Ouagadougou, puiser l’eau, faire de l’électricité, installer un climatiseur à l’hôpital, tout cela, c’est du pétrole.

Le renchérissement déjà énorme et inéluctablement croissant du pétrole va tarir un peu plus les forces de l’Afrique. Alors que l’énergie y est dispensée partout, à profusion, avec une intensité incroyable, sous la forme du soleil.

Avoir une énergie peu chère changera le visage de l’Afrique : les enfants pourront travailler dans des écoles climatisées, l’eau pourra être profondément puisée et irriguera les cultures, les moteurs tourneront…

Le problème n’est pas simple et très concrêtement, il est triple : le coût des panneaux solaires, leur installation de telle manière qu’ils ne soient pas déteriorés, leur maintenance. A Ouaga, nous avons dans notre petit groupe, jeté les bases d’un micro projet : installer un panneau solaire sur le toit d’un restaurant qui constitue la source de revenus d’un orphelinat. Avec moins de charges d’énergie, le restaurant aura plus de revenus et ceux qui y travaillent le feront dans de meilleures conditions.

Le problème n’est pas simple, mais c’est la clef du développement de l’Afrique.

Campagne municipale en Corse

Que Nicolas Sarkozy soit déjà en campagne municipale, il ne s’en cache guère, reçoit l’UMP à l’élysée, resserre les boulons du parti quand quelques parlementaires s’égarent à manquer de fanatisme pour l’amendement ADN ou autres avancées démocratiques .

Les « conseils des ministres décentralisés » sont faits dans cette optique. Pas de grande ville qui y échappera. Mais quand même en Corse, imagine-t-on le coût et le bilan carbone du déplacement de 1100 policiers du continent, la tribu des ministres et la tribu que chacun emmène avec lui ? Les bonnes intentions du Grenelle de l’environnement restent décidément cantonnées au périmètre de la rue de Grenelle..

Tchad : tristes simulacres

Un immense malaise cet après-midi à l’Assemblée et une énergique demande d’explications de la part de notre porte-parole Jean-Louis Bianco.

Il s’agit de la pitoyable histoire de l’Arche de Zoe. Personne ne met en réalité en doute les intentions de l’équipe sur place. Excès d’enthousiasme, légereté, sans doute, mais on est écoeuré d’entendre le Président Tchadien parler de « traite des noirs », de pédophilie et de trafic d’organes. Il n’en est évidemment rien.

Une interrogation grave entoure l’attitude du gouvernement français, avant, pendant et maintenant. La réponse de Rama Yade à Jean-Louis Bianco n’a apporté aucun éclaircissement. La jeune ministre s’est contentée de lire mécaniquement un papier écrit à l’avance (alors qu’elle était supposée ne pas connaitre la question). Le papier contenait plus de formules (« l’Afrique de Papa, c’est fini »), « le Tchad est un Etat souverain »..) que de réponses.

Que l’Afrique de Papa soit finie, on le voudrait. Mais l’attitude du Président tchadien, faisant monter les enchères alors que le Darfour est déchiré et que 300 000 personnes y sont déjà mortes, ne fait certainement pas penser au gouvernement démocratique d’un pays ayant accédé à la maturité. La condamnatio sans appel de l’ONG par notre gouvernement ressemble à une excuse, à une demande d’autorisation pour accomplir sa mission au Darfour. On se sent mal, très mal, et malheureusement très loin des véritables besoins de ces pays.

Espérons qu’on ne va pas rejouer le scénario des infirmières bulgares. Le salaire versé à Khadafi (la centrale nucléaire, les avions..) a visiblement suscité des vocations.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel