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De drôles d’oiseaux au salon Milipol

De nouveaux oiseaux sont apparus sur cette terre avec pour mission de surveiller « les quartiers », dont l’un de 1m 50 d’envergure est baptisé « la mouette ».

Les oiseaux, les vrais, « les oiseaux du ciel » comme il est écrit sur les poches de graines que je leur sélectionne avec amitié, sont-ils au courant de ces basses manœuvres et du nom de cette nouvelle espèce : les drones ?

Un choix des meilleurs modèles et variétés de ces drones a été exposé au salon « milipol », évoqué précédemment dans ce blog à propos des cambrioleurs facétieux qui y ont dérobé systèmes de surveillance, ordinateurs, caméras, pour sa familiariser avec ces nouveaux jouets (voir billet : « des Arsène Lupin libertaires »).

J’espère que mes oiseaux à moi, et en particulier les mouettes, symboles de grand large et de liberté (de moquerie aussi quand elles rient de leur rire guttural), vont organiser des actions de protestations. Par exemple, couper de leurs petits becs les fils reliant ces drôles de nouveaux oiseaux aux postes de surveillance.

Il y a plus d’un tour dans la petite tête, fragile comme une noix, d’un oiseau du ciel..

HQV ou PLFSS ?

Comme au retour de Ouagadougou mais en sens inverse, le choc de retrouver mon jardin baigné d’un tendre soleil d’automne, calme et silencieux. Le silence ce n’est pas l’absence de bruits : des voix d’enfants qui jouent arrivent, atténuées, de toutes parts, mes oiseaux pépient, quelques uns se chamaillent, mais tout cela s’appelle le calme et la douceur.

Mesurons nous assez notre chance de vivre dans un climat à ce point tempéré, avec la neige et l’océan à portée de roues. Plus encore, faisons-nous assez pour le faire mesurer aux investisseurs et entrepreneurs de tout poils ? Bordeaux, sans aucun doute capitale de la qualité de vie ; on devine que j’ai une forte arrière pensée de campagne municipale en écrivant cela.

Pour l’heure je vais me remettre au PLFSS, sujet un poiluchon rébarbatif (et même un gros poiluchon, en comparaison de toutes les belles choses que je pourrais faire dans le jardin). Mais enfin, j’ai signé, c’est comme ça, je suis sûre que je vais trouver quelque chose d’intéressant entre ces fichus articles de loi.

Dimanche de blanc et de gris

Neige aux fenêtres et, dans la rue, des silhouettes courbées, serrées sur elles-mêmes comme au coeur de l’hiver. Je rentre à Bordeaux préparer ma première intervention de discussion générale à l’Assemblée sur le PLFSS (Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale).

Tout est silence ici aussi ce dimanche matin. Au café, on commente la grève des trains. Non, pas la nôtre, mais la grève en Allemage le même jour. Un évènement, l’Allemand n’est pas gréviste et surtout ses forces syndicales sont à la fois plus puissantes et mieux tournées vers la négociation.

Voilà. Tout petit journal d’un début de dimanche gris et blanc comme un vieux chien.

Juste pour sourire..

Une histoire m’a beaucoup fait rire. Ségolène me pardonnera, elle a le sens de l’humour.

Un groupe de socialistes extrèmes sont réunis après les déclarations de Ségolène consécutives aux piètres attaques dont elle a été l’objet dans les productions littéraires de rentrée de quelques uns de nos éléphants et éléphanteaux (« qu’il leur soit pardonné, ils ne savent pas ce qu’ils font.. »)

On évoque au passage quelques autres allusions bibliques de la candidate aux élections présidentielles. Un des socialistes prend son menton dans sa main et hoche la tête avec componction :
– « Vienne enfin le moment où elle dira « Faites cela en mémoire de moi… » !

C’est un ségoléniste qui m’a raconté l’histoire avec beaucoup de bonne humeur.

Allemagne, année …

A Münich, sous de fins flocons de neige glaciale, j’ai accompagné Théa, née en 1912, morte le 16 octobre 2007.

Nul ne sait quel siècle a été, ou sera, plus difficile ou plus aventureux à traverser (les croisades, la guerre de cen ans, la révolution ?..) et il est impossible de dire ce que vivront les enfants qui naissent en ce moment. Quel bouleversement, quelle barbarie, quel progrès, les attend ? Pour autant, je crois que le XXème siècle a été en Allemagne une épreuve, à tous les sens de ce terme, plus rude et plus fondamentale que dans la plupart des pays.

Etre jeune, comme Théa, dans les suites de la défaîte de 1914, grandir avec la République de Weimar et subir l’inflation monumentale qui a ruiné tant d’Allemands ; vivre la montée du nazisme, ne pas en faire partie et pourtant l’accompagner, fuir Berlin sous les bombes avec un tout petit enfant dans chaque main pour aller on ne sait où, seule ; survivre dans deux pièces que l’on partage à plusieurs familles, puis, petit à petit, retrouver une vie, une maison, voir les enfants reprendre force et grandir grâce aux « paquets care » de l’armée américaine, progresser, passer des examens, des concours, devenir des européens… Et puis, comme il est écrit depuis la nuit des temps, l’âge, la maladie, l’adieu au monde.

Un destin de femme, tel que pourrait l’écrire, tel que l’a écrit Heinrich Böll.

Je me souviens d’avoir fait il y une vingtaine d’années une conférence à Bayonne, dans un cercle à la fois savant et amical, qui m’avait proposé en ma qualité de médecin de parler de « la vie et de la mort ». Par plaisanterie, j’avais répondu à la personne qui me contactait « N’est ce pas un peu limitatif ? » et il m’avait répondu « N’hésitez pas déborder… ».

C’est difficile de parler de la mort. Difficile, ou inutile, je ne sais pas. A l’instant devant la fenêtre, des petits flocons trouent la nuit de minuscules points argentés. Il y a une semaine, à la même heure, je quittais Ouagadougou, sous une température de 37°. Le monde est si vaste et si divers que, dans le temps limité qui est le nôtre, nous ne le parcourerons jamais qu’à l’intérieur de nos têtes.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel